25 janvier 2015

La Mémoire courte des habitants de Dresde

  

Avant de parler des manifestations islamophobes menées par PEGIDA*,  il faut rappeler que les habitants de DRESDEN ont du attendre 1989 et donc la chute du mur de Berlin pour pouvoir réintégrer l’Allemagne et se libérer du joug communiste.

 

Dresde a d’ailleurs joué un rôle important dans les évènements qui ont précipité la chute du mur de Berlin, puis la fin de la RDA : la ville fut le lieu d'importants affrontements entre la police est-allemande et les habitants, d'abord le 4 octobre 1989 lors du passage d'un train de réfugiés cherchant à atteindre la RFA, puis le 8 octobre où environ 20 000 manifestants réclamèrent la liberté d'expression et de circulation (vers l'ouest).

 

Aujourd’hui, Dresde manifeste de nouveau, sous la bannière d’un groupe dénommé PEGIDA, mouvement des « patriotes européens contre l’islamisation de l’Occident » et le nombre des manifestants augmente toutes les semaines. Ils étaient 200 le 20 octobre 2014 et plus de 15 000 lors de la 9ième manifestation en décembre  (18000 le 5 janvier)

 

Eux qui ont réclamé pendant des années l’ouverture des frontières pour échapper aux persécutions politiques du régime communiste et  de la STASI ne reconnaissent pas ce droit aux réfugiés politiques venus d’ailleurs.

Eux, qui voulaientconnaître les "Joies" du capitalisme, boire du coca-cola sue les terrasses des cafés, porter des jeans "made in america", écouter toutes les musiques interdites en RDA, ceuxlà même manifestent aujourd'hui pour chasser l'autre, l'étranger, qui finalement ne représente que 2,1% en Saxe(dont seulement 0,1% de musulmans).

* né en octobre, PEGIDA a reçu le soutien du parti populiste, Alternative pour l'Allemagne (AFD) et organise chaque semaine des "manifs du lundi" sur le modèle de celles qui, il y a 25 ans,  ont contribué à faire vacller le mur de Berlin. Au fil des semaines le mouvement a pris de l'ampleur, rassemblant des néo-nazis et des militants d'extrême droite mais aussi et surtout de simples citoyens inquiets face à ce qu'ils perçoivent comme une "islamisation de l'Occident", face à l'afflux de réfugiés,  l'Allemagne étant devenue depuis peu la principale destination d'immigration en Europe. 

Catherine Piat

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