20 avril 2021

Quand verrons-nous le bout du tunnel ?

 Lors de nos voeux de début d’année accompagnés d’une lettre d’informations, nous espérions entrevoir la fin de la crise sanitaire au printemps. Or les variants de la Covid 19 nous obligent à rester prudents et à patienter afin d’espérer la fin de la pandémie à l’automne.

Dans ce bulletin, le premier de 2021, le bout du tunnel n’est pas sur la scène internationale pour le peuple Ouighours qui, après la Chine, semble être pourchassé aussi en Inde. Certes la communauté internationale a enfin réagi mais cela reste insuffisant. Pour le peuple Kurde, l’oppression du gouvernement turc est constante et toutes les personnes qui s’y opposent sont soit emprisonnées, soit exilées comme Asli Erdogan (sans lien de parenté avec l’actuel dictateur) 

En France, si l’inauguration de l’avenue Ibrahim Ali à Marseille est une bonne nouvelle, au bout de 26 ans, les idées nauséabondes resurgissent inexorablement.. L’article de Médiapart sur l’apologie du nazisme par des légionnaires du Larzac fait froid dans le dos.

C’est pour cela que le travail de mémoire, auprès de la jeune génération, afin de leur communiquer la véritable histoire de notre passé, est indispensable.

C’est ce que nous avons voulu rapporter à l’occasion des 90 ans de la 2ème République Espagnole mais aussi rappeler pourquoi le 27 mai est la journée nationale de la Résistance, 78 ans après la première réunion plénière du Conseil National de la Résistance.

Quant à la journée du 25 avril, pour l’hommage aux victimes de la déportation (cf page 6), Résister Aujourd’hui souligne qu’en mémoire aux vécus des Résistants et des Déportés, l’espoir réside dans l’engagement de tous et en particulier des jeunes générations, au service de la liberté et vers des formes nouvelles de résistance et de solidarité.

Notre devoir d’alerte à l’approche des échéances électorales, les régionales dans 2 mois et les présidentielles dans moins de 12 mois nous oblige à faire tout notre possible pour éviter la prise du pouvoir de l’extrême-droite en France en 2022.

Ne nous retrouvons pas dans la même situation que les Américains le 6 janvier 2021 au Capitole.

C’est pour cela que, pour notre démocratie, le faible taux de participation aux élections municipales de 2020 ne doit pas se renouveler pour les prochaines élections régionales. Il faudra se mobiliser pour faire voter, notamment les jeunes de 18 à 24 ans. 

Serge Vial

15 avril 2021

Selon Médiapart, des légionnaires du Larzac font l’apologie du nazisme sur Instagram

 

Le 16 mars 2021, Médiapart révélait que des légionnaires de la 13e demi-brigade de Légion étrangère installée sur le plateau du Larzac, en Aveyron, affichent publiquement leurs convictions néonazies sur les réseaux sociaux.

Faisant l’apologie publique du nazisme, ces légionnaires affichent ouvertement leurs convictions. Médiapart signale d’inquiétants "88" qui fleurissent sur la toile, notamment sur des comptes Instagram de militaires, marquant leur adhésion à l'idéologie néonazie. Le chiffre huit fait référence à la huitième lettre de l’alphabet soit le H. Double HH pour Heil Hitler. Ceci s'accompagne de saluts hitlériens, de poses devant des croix gammées, de tatouages « SS » …etc.

Selon le site d'information, le 6 mars dernier, un certain Lucas, légionnaire du camp militaire du Larzac, publiait sur son compte Instagram des images d’un barbecue organisé entre camarades, portant tous la tenue militaire. On y voit un légionnaire faire le salut nazi sur fond d’hymne franquiste, un autre légionnaire, la main sur le coeur, affiche ostensiblement recueillement et nostalgie.

Ce même Lucas s’illustra à nouveau sur les réseaux sociaux en s’en prenant à l’artiste Bilal Hassani (un auteur-compositeur-interprète qui a reconnu publiquement son homosexualité sur les réseaux sociaux) avec un « Zyklon B ta mère », en référence à ce gaz utilisé par les nazis dans les camps de concentration pour exterminer plusieurs millions de juifs. 

Des comportements humiliants, extrémistes et racistes dénoncés par Mediapart qui révélait déjà en juillet 2020 que des militaires affichaient avec fierté sur les réseaux sociaux leur adhésion à l’idéologie néonazie. Il s’agit souvent de photos de groupe et non de cas isolés. Aujourd’hui, le phénomène a pris de l’ampleur et alors qu’une cinquantaine de nouveaux cas de militaires néonazis ont été révélés, le ministère des armées a reconnu "la gravité des faits" et évoqué des « sanctions lourdes » , apparemment appliquées au compte-goutte.                                                                                           Un exemple concret : Teddy M., un sous-officier du 2e régiment étranger parachutiste (2e REP), avait arboré un soleil noir sur l’épaule, d’une "totenkopf" (tête de mort en allemand) sur le bras et de la devise de la SS sur le torse. Aucune sanction n’a été prise à son encontre. Ce sous-officier est, à ce jour, toujours militaire et continue de poster des photos, en compagnie de collègues légionnaires.

Plus que des cas isolés, une véritable « filière néonazie » même si ce n’est pas ‘’systémique’’, et ce n’est qu’un exemple !

Nous restons, très vigilants devant la montée des intégrismes et des néofascismes, notamment contre la pénétration dans l’Armée et la Police des idées insidieuses du Rassemblement National, un parti qui nie en bloc ce dont on l’accuse : son intolérance, son racisme, son antisémitisme. A cela se rajoute les gesticulations des groupuscules identitaires véhiculant la haine et le rejet de l’autre et n’étant toujours pas éradiqués malgré les promesses du ministre de l’intérieur.

Dans les années trente, c’est la passivité des démocraties et des démocrates qui permit l’ascension de Hitler et le désastre qui s’en suivit pour l’Europe.

C’est parce que nous sommes fidèles à la mémoire de la Résistance et de la Déportation, que nous ne baisserons jamais la garde contre les résurgences actuelles.

Etant à cette mémoire et aux leçons de l’histoire, nous sommes très inquiets des conséquences qu’a, entre autres, cette professionnalisation de l’Armée depuis la suppression de la conscription.

Nous n’avions pas accepté en 1996 que Jacques Chirac supprime ce lien entre l’armée et la nation, nous disions à l’époque que cela pourrait provoquer des dérives dangereuses, nous y sommes.

Il est indéniable que les idées, notamment celles du Rassemblement National, sont de plus en plus infiltrées dans toutes les administrations, y compris la Police et l’Armée et qu’il est urgent que refleurissent les idéaux de la République, sans aucune compromission avec ses ennemis.

Nous pensons que la défense doit être indissociable de l’idée de nation, de civisme et de citoyenneté et réclamons l’instauration d’un service civique et militaire obligatoire et universel car l’Armée, coupée de la Nation, éloignée des citoyens, entre les mains de ‘’politiques’’ d’extrême-droite, serait à l’origine de reculs  dangereux et irréversibles.

 Le Comité National de ‘’Résister Aujourd’hui’’


14 avril 2021

N’oublions jamais ces dates, restons vigilants en 2021

 Ø  Le 27 mai 1943

Dans une France où la clandestinité s’impose comme une nécessité vitale, toutes les précautions ont été prises pour assurer la sécurité de cette première réunion plénière du Conseil national de la Résistance présidée par Jean Moulin.

 Six de ces membres représentent les différents partis politiques :

Le P.C.F., la SFIO, les Radicaux, les Démocrates Chrétiens, l’Alliance Démocratique (droite modérée et laïque) et la Fédéraion Républicaine(Droite conservatrice et catholique)

 Huit les Mouvements de Résistance :

Le Front National de la Résistance, Ceux de la Libération, Ceux de la Résistance, Libération Nord, Libération Sud, l’Organisation Civile et Militaire, Combat et Franc Tireur.

 Deux les Syndicats, la CFTC et la CGT réunifiée.

 De cette première réunion va naître l’idée d’un programme commun à tous pour la France libérée et celle de la reconstruction.

 Ø  Le 15 mars 1944                                                                                  Dix mois plus tard, le programme du Conseil National de la Résistance est adopté à l’unanimité et intitulé «les Jours heureux». Un titre qui se veut optimiste dans l’avenir alors que le pays est toujours occupé.                                                                                                                                              Cet ambitieux programme conçu dans la clandestinité va modeler le visage de la France d’après-guerre et créer un nouveau modèle social

Au gré des vicissitudes politiques de la Libération, la mise en place de ce programme va s’étaler de 1944 à 1946.

Ce texte d’une dizaine de pages est divisé en deux parties.

La première porte sur l’organisation de la résistance intérieure et les conditions de la lutte armée sur le territoire national. Il réclame la création d’un gouvernement provisoire.

Mais c’est surtout la deuxième partie que l’histoire a retenue, celle qui concerne la future organisation du pays prévoyant :

  • le rétablissement de toutes les libertés, à commencer par celle de la presse et l’interdiction des concentrations capitalistiques.
  • l’instauration de la Sécurité sociale et de la retraite pour «les vieux» comme l’on disait à l’époque.
  • Un vaste programme de nationalisation, des banques, des assurances, des ressources énergétiques, des transports.

.A l’époque où tout était à faire, c’est le consensus de toutes les forces vives de la nation, qui permit à la France de se relever.

 Ø  Avril 1945

Libération des camps de concentration nazis par les troupes soviétiques et alliées.

En 2021, nous commémorerons la Journée nationale du Souvenir des Victimes et des Héros de la Déportation le Dimanche 25 avril.

 Ø  Le 8 mai 1945

La France était enfin libérée du joug de l’Allemagne nazie qui capitule, au terme d’un conflit mondial d’une violence absolue.

Le pays était à genoux mais la nation était debout avec notamment le programme du Conseil National de la Résistance, prémisses d’une société française qui allait se construire sur des bases nouvelles.

 

En cette période de pandémie, il est nécessaire de ne pas oublier ces dates. Nous appelons toutes celles et ceux qui se reconnaissent dans l’esprit qui animait Résistants et Déportés, à participer aux commémorations dans les villages, quartiers et villes de France sous toutes les formes que permettra le confinement. Mais cette ‘’Mémoire  Révérence’’ n’aurait aucun sens si elle ne se traduisait par une ‘’Mémoire Référence’’ pour éviter que cela ne se reproduise.

 

Ø  Au Printemps 2021

 

Puissions-nous réinventer demain notre pacte social et politique avec cette mémoire au cœur et l’ambition retrouvée de porter une vision de la France articulée autour de l’unité de la nation, de l’équité, de la fraternité, de la solidarité et de la préservation de nos libertés.

La crise démocratique qui traverse notre pays, l’Europe et au delà continue à s’aggraver. Nous assistons à une irrésistible montée des extrême-droites comme le montre, en France, les scores du Rassemblement national et de ses séides, les gesticulations du bloc social-identitaire, le repli nationaliste et xénophobe, prospérant toujours sur le terreau des crises, du chômage et de la misère.

Le fascisme n’est jamais le remède à ces crises, il en est le symptôme.

 

A la veille des élections régionales, prenons garde, le péril représenté par l’extrême-droite politique et culturelle met nos sociétés en danger. L’ultra droite et de larges couches de la population peuvent glisser vers le Rassemblement national et mettre en cause les fondements de notre République.


Soyons responsables, soyons vigilants en empêchant de tels rapprochements notamment dans la Hauts de France, en Occitanie et dans la région Paca.


Chacune et chacun d’entre nous peut jouer un rôle déterminant, notamment en faisant tout pour limiter le taux d’abstentions.

 

Michel Vial