07 mars 2005

Soutien à Ahmet ALIM, résistant kurde

 

Ahmet ALIM, Kurde de Turquie, est réfugié politique en France depuis une dizaine d’années. Militant de la cause kurde et des Droits de l’Homme, il est membre du Congrès National du Kurdistan. Il est par ailleurs connu comme chercheur en économie du développement. Il a créé, voilà deux ans, une société de traduction et d’accompagnement dans les démarches, au service des entreprises et des particuliers. Dans ce cadre, il a été amené à côtoyer de nombreux étrangers.

Le mardi 8 février 2005, Ahmet Alim a été arrêté dans ses bureaux à Marseille, par la Police de l’Air et des Frontières de Perpignan, sur l’accusation de fournir de l’aide logistique à des étrangers en situation irrégulière. A cette occasion, la Police a procédé à une perquisition, saisissant dossiers et ordinateurs. A l’issue d’une garde à vue de 48 heures, il a été placé en détention par le juge des libertés le jeudi 10 février.

Sans prendre position sur tous les éléments du dossier dont elles n’ont pas connaissance, les associations veulent rappeler à cette occasion la perversité des dernières lois sur l’immigration. En effet, l’article 21 de l’ordonnance du 2 novembre 1945, modifiée le 26 novembre 2003 par Nicolas Sarkozy, permet, sous prétexte de lutte contre les réseaux de passeurs, d’arrêter « toute personne, physique ou morale (organisme) qui aura, par aide directe ou indirecte, facilité ou tenté de faciliter l’entrée, la circulation ou le séjour irrégulier d’un étranger en France... ».

Nous rappelons qu’au moment où les projets de modifications ont été connues, l’essentiel des associations de défense des Droits de l’Homme ont signé un « manifeste des délinquants de la solidarité » dans lequel les signataires déclaraient faire partie des citoyens et des associations solidaires des étrangers en situation irrégulière et demandait à ce titre « à être poursuivi pour ce délit ».

L’hospitalité est pour nous une démarche fondatrice de toute société humaine, la solidarité en constitue l’une des valeurs les plus nobles ; elles sont à la base du triptyque républicain de liberté, d’égalité et de fraternité . En faire des délits représente une véritable atteinte aux fondements de notre identité et de notre culture. Nous proclamons le devoir d’hospitalité et réclamons le droit de solidarité envers tout être humain qui la sollicite, c’est pourquoi nous demandons l’annulation de ces articles de loi. Nous sommes solidaires d’Ahmet Alim dont nous demandons la mise en liberté.

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Association Nationale « Résister Aujourd’hui »

Le Ligourès, Place Romée de Villeneuve 13090  Aix en Provence  

Tel            04 42 32 35 23

Courriel : resister@resisteraujourdhui.com

 Le 7 mars 2005

      à                     Comité de soutien « Ahmet ALIM »

Nous ne pourrons pas être parmi vous ce soir mais nous vous assurons et particulièrement toi Ahmet, résistant d’aujourd’hui , de toute notre sympathie et de notre soutien pour la défense des libertés et des droits de l’Homme.

Nous restons mobilisés pour défendre avec vous le principe de l’aide et de l’accueil des demandeurs d’asile.

 A bientôt, cordialement.

 Michel VIAL

Président de « Résister Aujourd’hui »

25 février 2005

Notre projet pédagogique pour les nouvelles générations

 Nous sommes persuadés que l’enseignement à l’école des causes qui ont engendré fascisme et nazisme est indispensable pour faire échec aux résurgences actuelles et futures de ces idéologies. 

Nous réclamons fermement aux côtés des Résistants et des Déportés que l’histoire de la Résistance et de la Déportation figure au programme des classes de 3ème à la Terminale et pas seulement en quelques lignes sur les livres d’histoire. 

Nous réclamons également qu'en primaire, dès le CM2, lors des cours d’instruction  civique, dans les collèges et les lycées on informe la jeunesse sur les bienfaits de la démocratie et sur les dangers que représentent ceux qui voudraient la bâillonner. 

Dans cet esprit, nous intervenons, dans les collèges et lycées, à la demande des enseignants ou des CDI en associant, si possible, d’anciens Résistants ou Déportés, notamment lors de la semaine nationale contre le racisme.