19 octobre 2011

Intervention de Michel Vial au Théâtre Toursky à Marseille

 Après ce poème de Léo Ferré déclamé par notre ami Richard Martin, après tous les intervenants que nous venons d’entendre,

nous avons encore plus de raisons de résister aujourd’hui.

 « Résister Aujourd’hui » , notre association a été créée en 1994, à l’initiative d’anciens Résistants pour perpétuer la mémoire, l’esprit et les valeurs de la Résistance, pour dénoncer toute apologie et résurgences du racisme, de l’antisémitisme et des thèses d’extrême droite

 Dès notre création notre comité de parrainage comprenait, à l’image du Conseil National de la Résistance des personnalités de toutes tendances politiques ou confessionnelles

 C’est en nous appuyant sur nos statuts, nos engagements et notre comité de parrainage que nous organisons cette réunion-débat. Nous voulons réunir en un seul élan tous ceux qui se reconnaissent dans les valeurs que défendaient les Résistants, qu’on soit de gauche, de droite ou d’ailleurs. 

Au plateau de Glières les 14 et 15 mai 2011 des vétérans de la Résistance nous appelèrent à une insurrection pacifique.

 Après le succès de ce rassemblement, avec le frémissement actuel de tous les indignés du monde, devant les percées extrémistes en France et ailleurs, avec les atteintes contre les acquis du programme du Conseil National de la Résistance,

 Nous vous appelons à un sursaut citoyen et pensons que le Théâtre Toursky peut être un des ferments de cette insurrection pacifique et humaniste.

C’est une nouvelle étape pour la reprise en mains de nos destinées dans une France plus juste, plus démocratique, plus généreuse où chacune et chacun pourra travailler, se nourrir, se loger, se soigner, s’éduquer et se cultiver comme le prévoyait le programme du CNR et comme le 1er gouvernement de  4ème République a eu la lucidité et le courage de l’appliquer dans une France bien plus pauvre qu’aujourd’hui.

 Nous aborderons ce soir plusieurs points :

·        La banalisation des idées d’extrême-droite

·        La défense des acquis du programme du CNR

·        Le devoir de mémoire.

 Il y a eu beaucoup de sacrifices et de souffrances pour libérer l’Europe de la folie hitlérienne.

 Et 66 ans après la capitulation nazie et le retour des camps de la mort, les crimes racistes, la xénophobie, l’intolérance et le rejet de l’autre restent une réalité.

On sème ainsi impunément la haine envers l’autre en banalisant les idées d’extrême-droite  et de la parole aux actes, le pas est vite franchi.

 Cet été en Norvège les idées d’extrême droite ont encore armé le bras d’un fanatique.

 Nous avons en mémoire, les cinq petits fachos nourris aux thèses de l'extrême droite qui ont profané en 1990, le cimetière juif de Carpentras.

En 1995, l’assassinat du jeune comorien de 17 ans, Ibrahim Ali, par des colleurs d’affiches du Front National                                                                                                                          

L'assassinat du Marocain sortant de la mosquée à St Etienne, et combien de souffrances et d'humiliations à connotation raciste depuis.

 A travers toute l’Europe, c'est à celui qui sera le champion de l'intolérance et cela créé un climat xénophobe et raciste qui aboutit à ces actes monstrueux et qui demain peut nous replonger dans l’obscurantisme et le fascisme d’hier.

 Nous ne sommes pas en reste en France.

 Au 2ème tour des cantonales cette année le FN a très souvent récolté de 45 à 50% de voix.

Les électeurs n’ont plus honte de voter pour le FN et d’après un sondage 52% des français estiment que le FN devrait être considéré comme «un parti comme les autres»

 Il y a quelques années seuls le Front National et le MNR étaient porteurs d’idées racistes, antisémites et xénophobes et nous les stigmatisions chaque fois avec force.

Tous les partis républicains de droite ou de gauche rejetaient  le FN, ses propos et ses actes

 Rappelons-nous cette déclaration d’un homme politique 

Je cite

« Je n'ai pas l'intention d'accepter la moindre parole qui serait de nature raciste ou antisémite. Je ne connais qu'une stratégie, celle de la tolérance zéro : ne rien accepter et sanctionner tout de suite. Il n'y a jamais d'acte antisémite ou d'acte raciste qui soit mineur. Qu'il s'agisse d'une parole ou d'un geste, qu'il y ait des victimes ou non, c'est toujours quelque chose de grave »?

fin de citation.

C’était simplement, Nicolas Sarkozy, le 25 juillet 2005.

 Depuis, le vote des intolérants est considéré un appoint indispensable, certains élus, souvent des ministres en fonction et la Droite Populaire endossent le maillot de défenseur des idées d’extrême droite.

Les peurs, les inquiétudes , les angoisses instrumentalisées favorisent la montée de l’intolérance.

 Aujourd’hui, en 2011, une grande partie de nos concitoyens ne croit pas et ne mesure pas le danger de la résurgence de ces thèses.

 Pour que les valeurs de la résistance ne soient pas trahies

nous devons dénoncer cette banalisation afin de stopper cette poussée extrémiste.

nous devons rester fidèles à la mémoire et aux engagements de ceux qui se sont battus

au risque de leurs vies pour défendre nos libertés.

nous devons exiger de ceux qui nous gouvernent ou qui veulent nous gouverner

une attitude ferme face à la banalisation des idées d’extrême droite.

 2ème thème

la défense des acquis sociaux et culturels du programme du CNR

 Le Conseil National de la résistance créé par Jean Moulin le 27 mai 1943  était composé de démocrates de tout horizon politique ou confessionnel

8 mouvements de la Résistance, 6 partis politiques et 2 syndicats.

Le 15 mars 1944, ils adoptaient le programme du Conseil National de la Résistance.

 67 ans après son adoption, ce texte est pour nous une double source d’inspiration, pour l’esprit qui l’anime et pour les institutions qu’il a permis de fonder.

 Ce programme préparait la renaissance de la France 

après cinq années de trahison, de fascisme vichyssois soutenu par le nazisme hitlérien,

après cinq années de souffrances et de sacrifices.

 Ce texte audacieux est à l’origine de nombreuses conquêtes (la sécurité sociale, les retraites généralisées et décentes, le droit au travail, à la santé, à l’éducation et à la culture pour tous,             la maîtrise des services publics, la liberté de la presse et son indépendance, le retour à la nation des grands moyens de production, des cies d’assurance et des grandes banques

 Il y avait, dans ce programme l’affirmation d’une vision et cette vision est toujours valable aujourd’hui.

 Et la vidéo que nous avons vu au début de la soirée nous rappelle l’impérieuse nécessité de défendre ces acquis et demander aux candidates et candidats à un mandat public de s’engager.

 Quand on voit, en France, que les 1% les plus riches possèdent 24% de la richesse du pays tandis que les 50% les moins bien lotis n’en possèdent que 6%, Il y a un hold up des banques et des marchés financiers sur la répartition des richesses créées par tous.

 La santé, l’éducation, la culture sont sacrifiées et laissées aux mains du privé ou du pouvoir en place et échappe au contrôle des citoyens.

 Quand nous voyons le pouvoir actuel arrêter et chasser les Rroms cela nous rappelle combien les Tziganes comme les juifs ont déjà payé, sous Vichy, cette politique raciste et xénophobe.

Les femmes et les hommes de ce pays doivent  retrouver leur dignité.

On ne peut se taire plus longtemps, il est temps de se rebeller et de placer tous ceux qui cautionnent pareille politique, contraire aux idéaux de la Résistance, devant leurs responsabilités ? 

Quelques textes nous permettent de retrouver l’esprit et les valeurs de la Résistance.

Ce sont des textes tous empreints de Justice, de Générosité, de Liberté, de Fraternité et d’Egalité

  • le programme du CNR bien sûr

      mais aussi

  • l’Appel des Vétérans de la Résistance du 15 mars 2004
  • l’Appel de Thorens Glières (Raymond Aubrac et Stéphane Hessel) le 14 mai 2011 
  • la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme de 1948 est également un texte référent dont René Cassin a été un des principaux rédacteurs et auquel Stéphane Hessel a participé.

 Attentifs à ces textes, nous devons manifester notre réprobation et notre opposition devant le démantèlement des acquis du programme du CNR et exiger avec force son actualisation et  la création d’un projet ambitieux pour le XXIème siècle.

 Je voudrais parler du devoir de mémoire,  tout le monde l’évoque mais il y a beaucoup de confusions et de remises en cause.

 La mémoire doit être une mémoire vive où mémoire et réflexion se côtoient.

 La mémoire vive, c’est permettre une compréhension des événements et des actes d’hier, permettant ainsi de mieux construire son avenir.

L’histoire de la société depuis des siècles s’est construite à partir d’une utopie, d’un espérance en des jours meilleurs, dont les femmes et les hommes ont besoin.

Les combats de nos aînés ont été menés à partir de la vision de la société à laquelle ils aspiraient pour leurs enfants.

En menant cette bataille de la mémoire, nous faisons connaître l’utilité de leurs luttes, l’histoire de l’émancipation humaine qui a conduit à la conquêtes des valeurs républicaines qui constituaient  jusqu’à aujourd’hui le socle de notre société.

Plus que jamais, nous avons besoin que se construise, entre les idéaux des Résistants d’hier et les volontés des citoyens-résistants d’aujourd’hui, une large osmose capable de donner un nouveau souffle aux acquis démocratiques, sociaux et culturels de 1945.

Quand nous dénonçons ces atteintes aux libertés fondamentales, c’est pour mieux faire comprendre les mécanismes, toujours semblables qui peuvent conduire à nouveau à l’émergence des forces les plus rétrogrades et à la barbarie écrasant les droits élémentaires de la Démocratie, que ce soit en France ou ailleurs.

Nous devons montrer et analyser les engrenages des intolérances mais aussi la responsabilité de l’homme et de la femme d’aujourd’hui, nous devons informer, et encore informer afin que chacun, notamment les jeunes soient conscients des dangers et se comportent en citoyens responsables.

La mémoire vécue de nos anciens nous rappelle que dans les années trente c'est sur le terreau du chômage et de la misère grandissante que germa le fascisme en Italie et le nazisme en Allemagne. 

Ce sont les mêmes conditions relatives qui avivent, encore aujourd'hui, haines raciales et passions nationalistes. N’oublions pas que la crise économique de 1929 déboucha sur la montée du fascisme, du franquisme, du nazisme et sur la 2ème guerre mondiale.

Avec cette compréhension, comment ne pas réagir vivement à la suppression des enseignements d’histoire dans les classes de terminales scientifiques. L’histoire est une matière transversale, indispensable à tous. Cette suppression est un déni de devoir de mémoire.

Nous demandons aux côtés des Résistants, que l’histoire de la Résistance et de la Déportation soit enseignée, dans tous les collèges et lycées.

Nous demandons également que le 27 mai, jour anniversaire de la création du C.N.R., devienne journée nationale de la Résistance.

Ce jour serait évoqué, dans toutes les écoles, ce que fut la Résistance, ses buts, son rôle, ses idéaux.

Nous demandons aux candidats aux présidentielles et aux législatives de se déterminer clairement sur tous les sujets abordés ce soir et nous dire comment ils vont réaliser cette œuvre de reconstruction qui devra être aussi forte que celle faite en 1944 /45 par  le Conseil National de la Résistance.

Nous devons être prêts à faire pression et chercher tous les points de convergences entre associations, mouvements, syndicats et partis se réclamant de la Mémoire de la Résistance.

 A la veille de 2012, échéance électorale, nous avons ensemble la volonté de voir refleurir les idéaux de la Résistance.

Nous ne pouvons rester impassibles devant la banalisation des idées d’extrême droite en France et en Europe.

Nous ne pouvons rester indifférents devant le démantèlement des acquis sociaux et culturels

du programme du Conseil National de la Résistance.

Nous avons une responsabilité historique

Nous appelons les nouvelles générations à réfléchir avec nous sur les causes toujours semblables de la montée des extrémismes de droite et des dangers que cela représente.

Nous appelons tous les démocrates et notamment les plus jeunes à se mobiliser pour participer à la rédaction du « projet de société du 21ème siècle » reprenant les principes du programme du Conseil National de la Résistance en les adaptant à notre époque.

Ce projet initié par « Citoyens Résistants d’Hier et d’Aujourd’hui » sera un élément déterminant de nos luttes futures

Nous mettrons, ensemble, tout en oeuvre, pour que ce projet prenne forme, 

pour que l'intelligence gagne du terrain sur l'intolérance. 

pour que la fraternité entre les hommes et la solidarité entre les Peuples fassent reculer l'intolérance et la barbarie,

pour que la responsabilité et la vigilance de chacun garantissent la Liberté de tous ceux qui vivent et qui vivront sur notre planète.

Comme Lucie Aubrac , nous disons que « le verbe Résister doit toujours se conjuguer au présent »

Vive la Résistance ! 

Marseille le 19 octobre 2011

18 octobre 2011

Appel des 500 (Théâtre Toursky à Marseille)

 


Dans le cadre de l'Université Populaire, lors de la conférence-débat organisée par ''Résister Aujourd'hui'' le 18 octobre 2011 : 
¤ contre la banalisation des idées d’extrême droite 
¤ pour la défense des conquêtes sociales et culturelles
du programme du Conseil National de le Résistance. 
¤ pour le respect de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme

en présence de

Denise Toros-Marter - ancienne Déportée, Pdte de l’Amicale d’Auschwitz
Michel Caccioti, - ancien Résistant, Pdt de l’ARAC des B du Rh


mais aussi des Résistants d’aujourd’hui parmi lesquels : 


Patrick Pelloux -médecin urgentiste, président de l'AMUF
Catherine Lecoq -Comédienne, chanteuse, syndicat français des artistes
Hugues Leenhardt - enseignant en Résistance
Jean-Claude Aparicio - Ligue des Droits de l’Homme
Patrick Aït Aïssa - délégué CGT à Carrefour
Michel Vial  président de "Résister Aujourd’hui"

appuyé par un intermède musical avec

les Polyphonies Bourlingueuses

qui ont interprété

des chants de Résistance du Monde.


et la participation poétique de Richard Martin

Nous avons dépassé l’indignation                                                                et avons exigé le respect de la Mémoire de nos aînés,


comme Léo Ferré l'aurait fait,                                                                                      ensemble, nous avons donné l'alarme avec des cris d'oiseaux et adopté par applaudissements à l'unanimité des 500 participants la motion suivante transmise à nos gouvernants et aux candidat.e.s aux élections de 2012  : 


 Avec les "Citoyens Résistants d'Hier et d'Aujourd'hui" et l'association nationale ''Résister Aujourd'hui'' qui nous a réuni au Théâtre Toursky à Marseille, nous souhaitons que tous les citoyens, toutes les associations, tous les syndicat, tous les partis républicains participent à l'élaboration d'un projet de société            pour le 21 ème siècle en repartant du programme du CNR "les jours heureux" adopté le 15 mars 1944 par les résistants de toutes opinions.

Nous pensons que ce programme politique constitue toujours un repère essentiel
de l’identité républicaine française.


Nous soutenons les Vétérans de la Résistance
qui ont lancé l’appel de Thorens-Glières le 14 mai 2011,
et appelons, avec eux, tous les partis politiques, toutes les candidates et candidats à un mandat public dans le cadre des élections présidentielle et législatives de 2012 à prendre 3 engagements qui mettront réellement en application la devise républicaine « Liberté Egalité Fraternité ».


Premièrement, afin de garantir l’égalité :

Lancer immédiatement le travail législatif et réglementaire qui permettra de reconstituer les services publics et institutions créés à la Libération pour aller vers une véritable démocratie économique et sociale.                                          Possible en 1944, cette démarche l’est d’autant plus aujourd’hui, alors que le pays n’a cessé de s’enrichir depuis.
Droit à la santé pour tous, droit à une retraite, droit à l’éducation, droit au travail, droit à la culture demeurent les seuls véritables garants de l’égalité républicaine.
Une égalité qui n’a de sens que dans le respect du droit des étrangers.

Deuxièmement, afin de garantir la liberté :

¤ Approfondir la forme républicaine du gouvernement afin de séparer clairement les pouvoirs et renforcer la démocratie parlementaire au détriment de notre régime présidentiel personnalisé.
¤ Développer de nouvelles pratiques de la démocratie dans laquelle l’action de la société civile sera reconnue et restaurer les conditions du principe d’ailleurs défini à l’article 2 de la constitution actuelle : « gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple ».
¤ Garantir la qualité du débat démocratique et la fiabilité des contre-pouvoirs, en assurant à nouveau la séparation des médias et des puissances d’argent comme en 1944.
Ces 3 axes de débats devront aboutir à une démarche souveraine
d’« Assemblée constituante » vers de nouvelles pratiques républicaines.

Troisièmement, afin de garantir la fraternité :

¤ Travailler les coopérations avec les peuples et les pays, en refusant l’actuelle dictature internationale des marchés financiers qui menace la paix et la démocratie.
¤ Favoriser résolument des solutions soutenables pour les équilibres écologiques, dans les limites de développement compatibles avec la survie humaine.
¤ Ecarter de la marchandisation totale les besoins vitaux de l’être humain comme la santé, l’eau, la nourriture et l’énergie.

Il est temps de bien vivre ensemble, dans la haute-nécessité de l’épanouissement du plus grand nombre et d’offrir une perspective d’avenir prometteur aux jeunes générations.

Pour cela nous appelons ceux qui nous gouvern
ent ou qui veulent nous gouverner à prendre ces 3 engagements et à les appliquer.

adopté à l'unanimité des 500 participants, Marseille le 18 octobre 2011

30 septembre 2011

Ne laissons pas créer la confusion, réagissons

 

Un nommé Jean-Louis Ayoun nous adresse le message suivant, prétextant une soi disant réponse à notre communiqué du 26 juillet 2011 sur la tragédie de Norvège.

 « J'ignore qui est le signataire de ce texte. Ce texte est un amalgame incohérent entre Fascisme, terrorisme, nazisme, antisémitisme. Les mots semblent ne plus avoir pour sens que de provoquer l'indignation sans qu'ils aient cohérence avec une pensée ou un fil conducteur.

Par ailleurs ce besoin incessant de vouloir rendre implicite un rapprochement avec un cimetière juif ou les camps de la mort est indécent.
Le norvégien est un cas isolé cité et dénoncé avec force mais l'acte est plus haïssable que la cause. Le même acte commis pour une "bonne" cause serait tout aussi haïssable. Or ce n'est pas l'objet de votre discours, ce que je déplore.

Jean-Louis AYOUN »

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  Notre communiqué (voir par ailleurs le 27 juillet 2011) était trop clair car il alertait sur les dangers que représente la banalisation des idées d’extrême-droite notamment en France.

 Nous disons à ce monsieur que sa provocation et son analyse incohérente nous encourage à montrer et analyser les engrenages des intolérances mais aussi la responsabilité de l’homme et de la femme d’aujourd’hui devant ce danger

Nous devons informer, et encore informer afin que chacun, notamment les jeunes soient conscients des dangers renaissants et se comportent en citoyens responsables.

 Cette réaction tardive est troublante au moment où nous préparons notre réunion-débat du 18 octobre en présence de Résistants d’hier et d’aujourd’hui.

Cela ne peut que nous conforter dans notre détermination à faire du mardi 18 octobre un moment incontournable de Résistance d’aujourd’hui.

Ayons un sursaut citoyen ! 

Pour Résister Aujourd’hui   Michel Vial

27 juillet 2011

Soyons plus vigilants que jamais après la tragédie norvégienne

 


66 ans après la capitulation nazie et le retour des camps de la mort, les crimes racistes, la xénophobie,le rejet de l'autre restent une réalité.
On sème ainsi impunément la haine en banalisant les idées d’extrême-droite
et de la parole aux actes, le pas est vite franchi.
Aujourd’hui en Norvège les idées néo-nazies ont encore armé le bras d’un fanatique faisant près de 80 morts.
Cela nous rappelle les cinq petits fachos nourris aux thèses de l'extrême droite qui ont profané dans la nuit du 8 au 9 mai 1990, le cimetière juif de Carpentras.
Cela nous rappelle l’assassinat du jeune comorien de 17 ans, Ibrahim Ali, en 1995 par des colleurs d’affiches du Front National sans oublier l’assassinat du Marocain sortant de la mosquée à St Etienne, le tabassage de lycéens à Auch, et combien de souffrances et d'humiliations à connotation raciste.

Plus que jamais, en Norvège, en Hongrie, au Danemark, en Finlande, en Belgique ou en France, les thèses d'extrême droite gagnent du terrain.

A travers toute l’Europe, c'est à celui qui sera le champion de l'intolérance et cela créé un climat xénophobe et raciste qui aboutit à ces actes monstrueux et qui demain peut nous replonger dans l’obscurantisme et le fascisme d’hier.
Ces évènements sont extrêmement graves et requiert une réponse européenne, le Front Antifasciste Européen dont nous sommes membres s’y prépare.

En France, la banalisation des idées d’extrême-droite autour du Front National et de la Droite Populaire provoque l’intolérance, la stigmatisation des immigrés et créé un climat propice à de tels agissements.
Nous ne pouvons tolérer que Jacques Coutela, candidat FN, sur son blog baptisé "la valise ou le cercueil", fasse l‘apologie du suspect des attaques meurtrières d'Oslo en présentant Anders Behring Breivik "comme un résistant, une icône, un nouveau Charles Martel, luttant contre l'invasion musulmane".
Nous condamnons ces propos et soutenons le MRAP qui le traduit en justice.

Nous devons être plus vigilants que jamais et stigmatiser toute parole et tout acte xénophobe afin de rester fidèles à la mémoire de nos aînés qui ont tant souffert dans leur lutte contre la barbarie nazie, pour que nous soyons libres.
Les adultes, les enseignants, nos élus ont le devoir historique et civique d’analyser et d’expliquer comment nous pouvons éviter le pire et sauver l’humain dans l’Homme
Nous devons parler aussi des conditions du basculement des institutions démocratiques vers l’autoritarisme et montrer l’action toujours possible de l’individu pour enrayer ou freiner les processus totalitaires.
Une démocratie menacée par les extrémismes doit se défendre et être défendue.
On voit, dans notre pays comme ailleurs, les peurs réelles ou fantasmées qui engendrent des engrenages, parfois déjà enclenchés aujourd’hui :
les préjugés et les amalgames conduisent à l’exclusion mentale puis aux insultes, aux agressions physiques individuelles puis collectives, aux replis, aux rejets puis aux assassinats.

Nous ne pouvons supporter que tant d’hommes, de femmes et d’enfants continuent de souffrir du racisme et de l’antisémitisme, dans leur dignité et dans leur chair, 66 ans après Auschwitz et Buchenwald?
Nous demandons aux candidats aux présidentielles de se prononcer et d’agir.
Nous ne pouvons tolérer la banalisation des idées nauséabondes se réclamant du fascisme et du nazisme, et nous le dirons, haut et fort, avec vous, lors de notre réunion-débat le mardi 18 octobre à 18h30 au Théâtre Toursky à Marseille sous le parrainage de Stéphane Hessel, en présence de Résistants d’hier et d’aujourd’hui.

« Résister Aujourd’hui » le 26 juillet 2011

01 juillet 2011

Festival Musiques Interdites à Marseille

 


"Résister Aujourd'hui" vous informe de la tenue du
6ème Festival Musiques Interdites les 7, 8 et 9 juillet 2011
au Chateau Pastré à Marseille
Ce festival est issu de l’action culturelle menée par l’Association pour le Festival Musiques Interdites en partenariat privilégié avec le Forum Culturel Autrichien à Paris et l’Opéra Municipal de Marseille. Depuis 2004, cette action a réhabilité des œuvres musicales majeures interdites par le III° Reich. Le Festival Musiques Interdites se donne ainsi pour objectif de pérenniser cette action et de l’étendre à tout le champ répressif du totalitarisme. La portée culturelle de ce Festival se doublant intrinsèquement d’une mission pédagogique et citoyenne pour laquelle notre association ne peut rester indifférente.
Musiques Interdites-Musiques Dégénérées
“Entartete Musik”, “Musique Dégénérée” : sous ce générique, les responsables culturels nazis mirent à l’index, dès 1933, les compositeurs les plus importants du début du siècle. Ces compositeurs, qu’ils aient disparu en déportation ou dans l’anonymat de l’exil, n’ont toujours pas retrouvé la place primordiale qui devrait être la leur dans la vie musicale de notre temps.
Depuis 2004 le Consulat Général d’Autriche à Marseille s’est donné pour objectif de réhabiliter ce répertoire et les chefs-d’œuvre encore ignorés du public qu’il renferme, à travers un festival intitulé Musiques Interdites.
Cette année, le Festival Musiques Interdites investit un lieu emblématique de la résistance aux régimes totalitaires : le Château de la Campagne Pastré. C'est là que la comtesse Lili Pastré, grande mécène des arts, a protégé et caché des artistes et des personnalités culturelles pendant la guerre 40/45 « pour que l'Esprit Vive ».

Participer à ce festival c'est affirmer notre volonté de défendre les droits de l'homme aujourd‘hui et notamment la culture pour tous et partout.

programme sur le site de musiques interdites
www.musiques-interdites.eu

14 juin 2011

Les ''Appels des 17 et 18 juin 1940''


 Le 16 juin 1940, Paul Reynaud démissionne, Pétain le remplace
· Le 17 juin 1940 à 12H30, le maréchal Pétain déclare : 



Français !

A l'appel de Monsieur le Président de la République, j'assume à partir d'aujourd'hui la direction du Gouvernement de la France. Sûr de l'affection de notre admirable armée qui lutte, avec un héroïsme digne de ses longues traditions militaires, contre un ennemi supérieur en nombre et en armes. Sûr que, par sa magnifique résistance, elle a rempli nos devoirs vis-à-vis de nos alliés. Sûr de l'appui des Anciens Combattants que j'ai eu la fierté de commander, sûr de la confiance du peuple tout entier, je fais à la France le don de ma personne pour atténuer son malheur.
En ces heures douloureuses, je pense aux malheureux réfugiés qui, dans un dénuement extrême, sillonnent nos routes. Je leur exprime ma compassion et ma sollicitude. C'est le coeur serré que je vous dis aujourd'hui qu'il faut tenter de cesser le combat.
Je me suis adressé cette nuit à l'adversaire pour lui demander s'il est prêt à rechercher avec nous, entre soldats, après la lutte et dans l'Honneur les moyens de mettre un terme aux hostilités.
Que tous les Français se groupent autour du Gouvernement que je préside pendant ces dures épreuves et fassent taire leur angoisse pour n'écouter que leur foi dans le destin de la Patrie.

Philippe Pétain


Le jour même du discours de Pétain : 

  1. Germaine Tillion, cofondatrice du 1er réseau de résistance, celui du Musée de l'Homme, se dit révulsée
  2. Le démocrate-chrétien Edmond Michelet  lance un appel à Brive
  3. Le communiste Charles Tillon à Bordeaux.
  4. Daniel Cordier, jeune maurrassien, âgé de 19 ans, futur secrétaire de Jean Moulin, rédige à Pau un tract "contre le traître Pétain".
  5. Le lendemain le Général De Gaulle lance son appel de Londres.


¤ L’appel de Charles Tillon le 17 juin 1940 à Bordeaux-Gradignan

"Les gouvernements bourgeois ont livré à Hitler et à Mussolini : l’Espagne, l’Autriche,l’Albanie et la Tchécoslovaquie... Et maintenant, ils livrent la France.
Ils ont tout trahi.
Après avoir livré les armées du Nord et de l’Est, après avoir livré Paris, ses usines, ses ouvriers, ils jugent pouvoir, avec le concours de Hitler , livrer le pays entier au fascisme.
Mais le peuple français ne veut pas de la misère de l’esclavage du fascisme.
Pas plus qu’il n’a voulu de la guerre des capitalistes.
Il est le nombre : uni, il sera la force.
Pour l’arrestation immédiate des traîtres
Pour un gouvernement populaire s’appuyant sur les masses, libérant les travailleurs,
établissant la légalité du parti communiste, luttant contre le fascisme hitlérien et les 200 familles, s’entendant avec l’URSS pour une paix équitable, luttant pour l’indépendance nationale et prenant des mesures contre les organisations fascistes.
Peuple des usines, des champs, des magasins, des bureaux, commerçants, artisans et intellectuels, soldats, marins, aviateurs encore sous les armes,
Unissez-vous dans l'action !"

Charles Tillon 
qui créa les Francs Tireurs et Partisans Français (FTPF), soldats sans uniforme.


¤ L’appel d’Edmond Michelet le 17 juin 1940 à Brive

Le 17, aidé d’un marchand de machines à écrire de Brive, Frédéric Malaure, Edmond Michelet polycopie un texte de Charles Péguy, extrait de L’Argent, qui comprend notamment ce passage :
« Celui qui ne se rend pas a raison contre celui qui se rend. En temps de guerre, celui qui ne se rend pas est mon homme quel qu’il soit, d’où qu’il vienne et quel que soit son parti. Celui qui rend une place ne sera jamais qu’un salaud, quand même il serait marguillier de sa paroisse… »
Puis, quand les deux hommes ont suffisamment d’exemplaires, ils contactent des amis sûrs, un professeur de lycée et quelques ouvriers, et, la nuit tombée, vont discrètement les distribuer leurs feuilles dans les boîtes aux lettres de Brive


¤ L’appel de Daniel Cordier ( 19 ans) le 17 juin 1940 à Pau

«Les jeunes font appel à ceux de leurs camarades qui aiment la France, qui savent encore ce qu'elle représente et qui veulent sauver son âme. Ils leur demandent de se retrouver dans ce but. Groupons-nous. La France ne doit pas mourir. »

¤ Germaine Tillion résiste dès le 17 juin 1940

révulsée par le discours de Pétain annonçant l’armistice, elle cherche dès le 17 juin à résister et participe à la fondation du Réseau du musée de l’homme, le tout premier des réseaux de la résistance. Dénoncée et arrêtée en 1942, elle est déportée l’année suivante à Ravensbrück où elle résiste en restant ethnographe et décrivant l’univers concentrationnaire.


¤ L’appel du Général De Gaulle le 18 juin 1940 à Londres

"Les chefs qui, depuis de nombreuses années, sont à la tête des armées françaises, ont formé un gouvernement.
Ce gouvernement, alléguant la défaite de nos armées, s'est mis en rapport avec l'ennemi pour cesser le combat.
Certes, nous avons été, nous sommes, submergés par la force mécanique, terrestre et aérienne, de l'ennemi.
Infiniment plus que leur nombre, ce sont les chars, les avions, la tactique des Allemands qui nous font reculer. Ce sont les chars, les avions, la tactique des Allemands qui ont surpris nos chefs au point de les amener là où ils en sont aujourd'hui.
Mais le dernier mot est-il dit ? L'espérance doit-elle disparaître ? La défaite est-elle définitive ? Non !
Croyez-moi, moi qui vous parle en connaissance de cause et vous dis que rien n'est perdu pour la France. Les mêmes moyens qui nous ont vaincus peuvent faire venir un jour la victoire.
Car la France n'est pas seule ! Elle n'est pas seule ! Elle n'est pas seule ! Elle a un vaste Empire derrière elle. Elle peut faire bloc avec l'Empire britannique qui tient la mer et continue la lutte. Elle peut, comme l'Angleterre, utiliser sans limites l'immense industrie des Etats-Unis.
Cette guerre n'est pas limitée au territoire malheureux de notre pays. Cette guerre n'est pas tranchée par la bataille de France. Cette guerre est une guerre mondiale. Toutes les fautes, tous les retards, toutes les souffrances, n'empêchent pas qu'il y a, dans l'univers, tous les moyens nécessaires pour écraser un jour nos ennemis. Foudroyés aujourd'hui par la force mécanique, nous pourrons vaincre dans l'avenir par une force mécanique supérieure. Le destin du monde est là.
Moi, Général de Gaulle, actuellement à Londres, j'invite les officiers et les soldats français qui se trouvent en territoire britannique ou qui viendraient à s'y trouver, avec leurs armes ou sans leurs armes, j'invite les ingénieurs et les ouvriers spécialistes des industries d'armement qui se trouvent en territoire britannique ou qui viendraient à s'y trouver, à se mettre en rapport avec moi.
Quoi qu'il arrive, la flamme de la résistance française ne doit pas s'éteindre et ne s'éteindra pas.
Demain, comme aujourd'hui, je parlerai à la Radio de Londres."

Charles De Gaulle


Des français de toutes sensibilités ont donc su, dès 1940, résister et appeler à résister.
Jean Moulin créa le 27 mai 1943 le Conseil National de la Résistance réunifiant tous les acteurs de la résistance, mouvements de Résistance, syndicats te partis politiques
Heureusement, l’unité, péniblement acquise, va survivre à l’arrestation de Jean Moulin et l’outil qu’il a créé, malgré les coups de l’ennemi, va se perfectionner jusqu’à la veille de la Libération en adoptant le 15 mars 1944 le programme du Conseil National de la Résistance.
En voyant en 2011, le démantèlement des acquis sociaux et culturels du programme du CNR pour lequel ils se sont battus parfois jusqu’au sacrifice suprême dans les maquis ou dans les camps de la mort les anciens Résistants et Déportés survivants nous appellent à résister aujourd’hui encore
Nous devons par tous les moyens exiger le respect de la Mémoire de nos aînés.

« Résister Aujourd’hui » le 14 juin 2011

13 juin 2011

le récit d'un rescapé de la Milice et de la Gestapo

Histoire et Mémoire(s) de la Résistance française

Conférence du Docteur Jean Boyer
(auteur du livre ‘‘Aux Portes de l’ombre‘‘)

Vendredi 17 juin à 18h30 à Lambesc
Salle des Associations, place des Etats Généraux


Alors qu’en Europe, la victoire contre le nazisme est à portée des armées alliées, dans la nuit du 13 au 14 juillet 1944, neuf Résistants français sont conduits par des miliciens français de la Wafen SS et des soldats allemands, depuis la prison de la gestapo de Cavaillon jusqu’à Cadenet pour y être assassinés au petit matin.
Trois d’entre eux sont originaires de Cavaillon, deux de Gordes et quatre de Lambesc.
Neufs cercueils étaient destinés aux fusillés de Cadenet mais un est resté vide, celui de Jean Boyer qui échappa miraculeusement à ses bourreaux. Depuis, l’ancien Résistant n’a de cesse de transmettre aux nouvelles générations son vécu qui nous plonge dans l’histoire de ces années terribles.
Le devoir de mémoire, au delà de l’injonction à commémorer représente un travail exigeant à l’échelle du devoir de vérité.
Perpétuer la mémoire nécessite aussi et surtout une vigilance permanente pour éviter toutes résurgences du fascisme et du nazisme
Sans cette mobilisation permanente des historiens, des témoins et des associations comme ‘‘ Résister Aujourd’hui‘‘ criminels et vitimes sombreraient dans la nuit de l’oubli.
Aujourd’hui, 66 ans après la capitulation nazie, les crimes racistes, la xénophobie et les idées d’extrême-droite progressent dangereusement.
Pour que les valeurs de la résistance ne soient trahies nous devons dénoncer cette banalisation et ce danger afin de stopper cette poussée extrémiste et éviter le retour de la barbarie en France et en Europe.
Nous vous appelons à venir nombreux ce vendredi 17 juin à 18h30 à Lambesc.

Résister Aujourd’hui
Association Nationale de Cadets de la Résistance et de la Déportation

02 juin 2011

Déclaration faite au Théâtre Toursky à Marseille

 


le 1er juin 2011 devant le public 


Merci Richard (Martin) de nous accueillir dans le cadre de l’université populaire de ton Théâtre.
Ce sera le mardi 18 octobre 2011 à 18h30.
Notre association « Résister Aujourd’hui » a été créée en 1994 sous l'impulsion d’anciens Résistants et Déportés pour perpétuer la mémoire de la Résistance et de la Déportation, pour défendre les valeurs de la Résistance et s’opposer fermement à toutes les résurgences du fascisme et du nazisme.

Dès 1994 notre comité de parrainage comprenait, à l’image du Conseil National de la Résistance des personnalités de toutes tendances notamment Lucie Aubrac, le Père Jean Cardonnel, Jacques Chaban-Delmas, Marie-Josée Chombart de Lauwe, Geneviève De Gaulle, Georges Guingouin, Pierre Sudreau, Raymonde Tillon.

C’est en s’appuyant sur cette mémoire, sur nos engagements et ce comité de parrainage que nous organisons cette réunion-débat du 18 octobre.
Nous y dénoncerons la banalisation des idées d’extrême droite et
nous y défendrons les acquis sociaux et culturels du programme du Conseil National de la Résistance.

Nous nous sommes indignés et avons résister avec vous tous, à l’automne 2009, aux côtés de Richard Martin pour exiger la restitution des subventions du ministère pour Le Toursky.
Nous avons obtenu une restitution partielle et redonner la dignité aux saltimbanques.

Le théâtre pour lequel se bat Richard Martin depuis de nombreuses années
apporte aux jeunes et à tous le réconfort dans la prise de conscience d'une identité
Le Toursky ouvre des portes dans la constitution d'un imaginaire collectif.

Nous avons besoin de rêver et de créer.
Les marchés financiers ne nous y aident pas.
Le droit à la culture est un droit élémentaire, nul n’a le droit de le mettre en cause.
Ce doit être une priorité comme le déclarait en 1944 le programme du Conseil National de la Résistance et en 1948 la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme.
Laisser mourir un théâtre c’est laisser mourir la création culturelle et la poésie.
Culture et poésie sont des droits inaliénables inscrits dans les textes.

Nous resterons vigilants à tes côtés Richard pour défendre la culture populaire, partie intégrante du programme du CNR

Plus de 15 anciens Résistants notoires, au Plateau de Glières, le 14 mai 2011
* en voyant le démantèlement des acquis sociaux et culturels du programme du CNR pour lequel ils se sont battus parfois jusqu’au sacrifice suprême dans les maquis ou dans les camps de la mort.
* en assistant à la banalisation des idées d’extrême droite
appelèrent à une insurrection pacifique.
Nous pensons que le Théâtre Toursky peut être un des ferments de cette insurrection pacifique à laquelle nos aînés nous appellent.
Après le succès du rassemblement du Plateau de Glières, après le frémissement actuel de tous les indignés d’Europe, en Espagne comme en France, nous citoyens résistants d’hier et d’aujourd’hui nous nous retrouverons au Toursky le mardi 18 octobre dans le cadre de l’université populaire pour dépasser l’indignation et exiger le respect de la Mémoire de nos aînés..
Ce sera une nouvelle étape pour la reprise en mains de nos destinées dans une France plus juste, plus démocratique, plus généreuse où chacune et chacun pourra travailler, se nourrir, se loger, se soigner, s’éduquer et se cultiver comme le prévoyait le programme du Conseil National de la Résistance et comme le 1er gouvernement de la 4ème République a eu le courage de l’appliquer dans une France bien plus pauvre qu’aujourd’hui.

Stéphane Hessel Résistant d’hier et d’aujourd’hui dont le livre « Indignez-vous » fait le tour du monde, plus de 3 millions d’exemplaires à ce jour, ne pourra être présent mais nous apporte son soutien pour cette soirée de débat.
Patrick Pelloux, médecin urgentiste sera présent.
Avec les anciens Résistants, Déportés et les Résistants d’aujourd’hui qui interviendront venez nombreux ce 18 octobre à 18h30. Nous donnerons l’alarme ensemble, s'il le faut avec des cris d’oiseaux, comme l’aurait dit Léo Ferré.

Michel Vial

21 mai 2011

Message de Stéphane Hessel à "Résister Aujourd'hui"


Je tiens à saluer tous les amis du Théâtre Toursky qui, dès l’automne 2009, ont su s’indigner, s’engager et résister aux côtés de Richard Martin.

Richard Martin a fait la grève de la faim pendant 13 jours et vous l’avez soutenu, vous vous êtes indignés à ses côtés pour exiger la restitution des subventions que l’Etat avait  graduellement et totalement supprimées.

Je réaffirme avec le programme du CNR et avec la DUDH à la rédaction de laquelle j’ai participé que la culture doit avoir sa place, toute sa place

 Je sais que le théâtre Toursky est implanté dans un quartier populaire et qu’il apparaît comme une réponse à la sclérose sociale.

Il faut faire face à la main mise sans précédent des marchés financiers sur l’économie, le social, l’information, le savoir et la culture et je crie avec vous haut et fort que la culture ne doit pas mourir.

Laisser mourir un théâtre c’est laisser mourir la culture et, laisser mourir la culture c’est laisser mourir l’homme qui a besoin de culture pour vivre et exister.
Le théâtre pour lequel se bat Richard Martin depuis de nombreuses années apporte aux jeunes et aux moins jeunes le réconfort dans la prise de conscience d'une identité et d'une appartenance culturellement européenne et, surtout, dans la constitution d'un imaginaire collectif.

Dans cette période d’instabilité angoissante nous avons besoin de rêver, de créer.

Le droit à la culture est un droit élémentaire, nul n’a le droit de le mettre en cause.

Ce doit être un service public comme la santé, le savoir, la recherche et l’information comme le déclarait en 1944 le programme du Conseil National de la Résistance.

Il n’y aurait plus d’argent !

Comment peut-il manquer aujourd’hui de l’argent pour maintenir et prolonger ces conquêtes sociales, alors que la production de richesses a considérablement augmenté depuis la Libération? Les politiques, les intellectuels et l’ensemble de la société ne doivent pas démissionner, ni se laisser impressionner par l’actuelle dictature des marchés financiers qui menace la démocratie et l’émancipation de l’homme.

Le 18 octobre prochain, au Toursky, à mon grand regret, je ne pourrais être parmi vous mais je serais de tout cœur avec Richard Martin, Michel Vial et l’association « Résister Aujourd’hui » pour protester contre la banalisation des idées nauséabondes de l’extrême-droite  et pour défendre les acquis sociaux, économiques et culturels du programme du Conseil National de la Résistance.

Je pense comme l’association « Résister Aujourd’hui » que le théâtre Toursky peut être un des ferments d’une insurrection pacifique à laquelle nous appelions dès 2004, car il est une plaque tournante des échanges culturels méditerranéens, européens et mondiaux et qu’il représente un relais incontournable d’une culture pour tous dans le droit fil de l’aventure initié par Jean Vilar et Roger Planchon.

Soyons unis et mobilisés car comme le disait Bertolt Brecht :

« Le ventre est encore fécond, d’où a surgi la bête immonde »

Stéphane Hessel Paris le 19 mai 2011

 

26 avril 2011

Paroles de Résistance Plateau de Glières (74)

 


"Résister Aujourd'hui" vous appelle à venir nombreux au rassemblement annuel
"Paroles de Résistance" les 14 et 15 mai 2011 au Plateau de Glières (74)

Vous affirmerez ainsi votre rejet de la banalisation des idées nauséabondes de l'extrême-droite et votre volonté de voir préserver les acquis sociaux, économiques, éducatifs et culturels du programme du Conseil National de la Résistance.

L’écrasante opinion négative de la population à l’égard de Nicolas Sarkozy exprime l’incapacité du ‘président des riches’ à respecter le peuple français dans sa diversité en tant que chef d’Etat.
Viendra-t-il faire son « pèlerinage » au Plateau des Glières cette année quand bon lui semble ? Qu’importe ! Au delà du personnage qui ne trompe plus grand monde, ce sont les politiques publiques asservies aux financiers, la perte du pouvoir du citoyen face aux forces de l'argent et la remise en cause de certains droits de l'homme que nous comptons dénoncer. Les directions qui sont prises actuellement sont complètement opposées à celles prises dès 1943 par le Conseil National de la Résistance qui a fait naître la Sécurité Sociale, construire les retraites par répartition ou encore développer la liberté de la presse, affirmer que l'éducation et la culture devait être pour tous. Ce programme de solidarités fait aujourd'hui partie intégrante de l'identité française.
Ainsi, les citoyens s’engagent dans la résistance d’aujourd’hui en honorant celle d’hier lors du rassemblement et pique-nique citoyen au plateau des Glières :
dimanche 15 mai 2011.

La veille, samedi 14 mai, se tiendra un Forum des résistances à Thorens-Glières.

Cette journée sera consacrée aux débats, aux films et aux conférences en présence entre autres de Patrick Pelloux (médecin urgentiste), du professeur Grimaldi, de Frédéric Lordon (économiste), de Gérard Mordillat (écrivain et scénariste), de Charles Piaget (ex-leader des LIP), de Michel Etievent (historien), Bastien Cazals et Alain Refalo (instituteurs désobéisseurs) etc. (voir le programme ci-joint).
Un appel des anciens résistants aux jeunes générations en vue des prochaines échéances électorales sera lancé ce jour là en présence de Stéphane Hessel, Léon Landini et d’une dizaine d'anciens résistants.

dimanche 15 mai à 10h30 sur le plateau des Glières :
Ce sera le pique-nique citoyen, sans slogan ni banderole, où interviendront les résistants d'hier aux côtés des résistants d'aujourd'hui.
S’exprimeront à la tribune:
- François Amoudruz (ancien résistant, ancien déporté, actuel vice-président de la Fédération Nationale des Déportés Internés Résistants et Patriotes)
- Walter Bassan (ancien résistant, déporté)
- Edgar Morin (sous réserve)
- Pierre Pranchère (ancien résistant)
- Elise Aubry et Julien Bayou, sur l’accès au logement (du collectif des Jeudis Noirs)
- Jean-Pierre Dubois, sur les droits sociaux (actuel président de la Ligue des Droits de l'Homme)
- Valérie Franciosi et Corine Pointet, sur le respect du droit au repos (caissières en grève contre le travail dominical depuis 76 dimanches)
- Philippe Marquet, sur la survie des paysans (agriculteur en procès avec la firme Lactalis)
- Radhia Nasraoui, militante contre la torture (une des leaders de la révolution tunisienne)
En raison du climat politique actuel, du succès du livre "Indignez vous!" de Stéphane Hessel qui a pris naissance lors de notre rassemblement, du crédit acquis lors des éditions précédentes, la participation s'annonce très importante.
"Paroles de résistances" est devenu un évènement national !

Le CRHA, organisateur nous demande de tout faire pour organiser nos déplacements de façon groupée. Vous trouverez très prochainement tous les renseignements (covoiturage, parkings, cars... ) dans la rubrique «Accès» du site :

www.citoyens-resistants.fr/spip.php?rubrique34

Concernant l’hébergement il nous est proposés également quelques solutions pratiques et solidaires dans la rubrique «Hébergements» du site :

www.citoyens-resistants.fr/spip.php?rubrique35