« Les Jours heureux » est le nom donné au programme du Conseil National de la Résistance adopté à l'unanimité le 15 mars 1944, il y a 73 ans, par seize hommes appartenant aux huit grands mouvements de résistance, aux deux grands syndicats d’avant-guerre, la CGT et la CFTC et aux six principaux partis politiques de la 3ème République.
après
cinq années de trahison,
cinq années de fascisme vichyssois soutenu par le nazisme
hitlérien,
cinq années de chasse à l'homme,
cinq années d'esclavage, de pillage et de meurtres
ce programme est encore au cœur du système social
français.
l’histoire
de cette Résistance en France et l’existence du Conseil National de la
Résistance suscitent toujours des débats et des controverses
et
il est nécessaire de préciser ce qui s’est réellement passé.
Je ne suis pas historien, je ne suis pas un témoin conscient de cette période, j’avais 8 ans lors de la création du CNR et mon éclairage de cette période est celui d’un militant, fils de Résistant, ayant eu des proches Déportés,
impliqué depuis plus de 20 ans dans l’action pour perpétuer la mémoire de cette épisode de l’histoire de France et éviter que cela ne se reproduise.
·
Puis j’aborderai la naissance du CNR et
l’élaboration de son programme
·
Je rappellerai les appels des vétérans de la
Résistance
le 14 mars 2004 à Paris puis le 14 mai 2011 au plateau de Glières.
· Et je conclurai sur les nécessités d’action pour préserver les acquis du CNR aujourd’hui.
L'humiliante défaite allemande de 1918, l'hyper-inflation de 1923 et la grande crise économique de 1930 qui ont concouru à la prise du pouvoir par les nazis.
Mais celle-ci n'était pas inéluctable.
De 1919 à 1933, nombre de responsables politiques, judiciaires ou militaires auraient pu stopper la carrière du futur dictateur mais pis encore, beaucoup l'ont favorisée pensant qu'ils pourraient en tirer profit.
Le parti National socialiste d’Hitler ne récoltait que 2,6% des voix aux élections législatives de 1928, mais, après la crise économique de 1929 et la montée du chômage, le mouvement d’Hitler en rafle huit fois plus en 1930 avec 18 %.
Et deux ans plus tard, après une campagne
électorale extrêmement brutale,
il devient le premier parti du Parlement avec 37 % des suffrages et est appeler à gouverner en 1933.
rappelons qu'en 1936, les patrons français
clamaient à qui voulait les entendre :
"plutôt Hitler que le Front Populaire".
la Grande-Bretagne puis la France déclarent la
guerre à l'Allemagne.
Et cette ‘’drôle de guerre’’ de 8 mois, sans
combats, se termine le 17 juin 1940
quand le maréchal Pétain annonça la
capitulation de la France
Le jour même,
quelques Français se disent
"révulsés" comme Germaine Tillion,
cofondatrice quelques
semaines plus tard du premier réseau de résistance, le réseau du Musée de
l’Homme.
Le démocrate-chrétien
Edmond Michelet à Brive
et le communiste Charles
Tillon à Bordeaux font de même.
Le soir même, Daniel Cordier, jeune de 17 ans maurrassien (à l’époque) et futur secrétaire de Jean Moulin, rédige à Pau un tract "contre le traître Pétain".
La Résistance à
l’occupant nazi est née.
·
de
toutes les couches sociales
·
de
toutes les sensibilités politiques de gauche comme de droite,
·
de
toutes les sensibilités philosophiques et religieuses.
·
de
toutes origines, des étrangers ont combattu aux côtés des Résistants
français : antifascistes italiens, antinazis allemands et républicains
espagnols réfugiés en France,
immigrés polonais, tchécoslovaques, arméniens,
juifs apatrides.
Ces
Résistants constituaient une toute petite minorité courageuse,
petite
minorité qui a suscité à la fin de l’occupation un mouvement social beaucoup
plus vaste,
entraînant
l’adhésion de l’immense majorité des français.
·
refus de la défaite et de l’occupation allemande pour certains,
·
refus du régime de Vichy et de la collaboration,
·
refus de la répression et des mesures antisémites,
·
volonté de combattre pour libérer la France et changer
profondément la société.
de l’écoute de Radio Londres
jusqu’à l’action directe ( les attentats ou le sabotage)
la lutte armée dans les maquis en passant par les manifestations patriotiques,
le renseignement,
la diffusion de la presse clandestine,
la participation à des réseaux d’évasion notamment des Juifs,
le refus du travail obligatoire (STO) mis en place à partir de la fin
1942
Ils ne pouvaient pas
compter non plus sur l’aide des alliés qui a tardé à venir et est restée
limitée.
· Cohabitation conflictuelle entre communistes,
non communistes et anti communistes,
· Cohabitation équivoque entre les partisans du
Général De gaulle et les anti-gaullistes.
· Désaccord sur le plan stratégique entre ceux qui préconisent le sabotage et la lutte armée immédiate et ceux qui privilégiaient le renseignement, la propagande, l’aide aux pilotes alliés abattus et aux prisonniers évadés, cela dans l’attente des troupes alliées.
· Opposition enfin, entre ceux qui entendaient combattre pour des changements profonds et ceux qui souhaitaient simplement un retour à la situation d’avant-guerre.
· En juin 1941, l’attaque allemande contre
l’Union Soviétique a renforcé la détermination des Résistants communistes
qui constituaient, depuis 1940, la cible privilégiée de la répression vichyste
et nazie.
· En septembre 1942, l’établissement du service
du travail obligatoire (le STO) a poussé les réfractaires à rejoindre les
maquis.
· En novembre 1942, l’invasion de la Zone Sud
par la Wehrmacht a discrédité le régime de Vichy incapable de s’y opposer
et a uniformiser les raisons de la Résistance dans les deux zones.
· En février 1943, la capitulation de l’Armée
allemande à Stalingrad a fait s’éffondrer le mythe de l’invincibilité de la
Wehrmacht et de la victoire définitive du Reich hitlérien auquel le régime de
Vichy avait adhéré.
La France libre avait besoin de se faire
reconnaître par la Résistance intérieure
et la Résistance
intérieure avait besoin de l’aide de la France libre.
Il fallait rechercher un compromis efficace faisant fi des divergences entre les uns et les autres.
En janvier 1942, De Gaulle envoye Jean Moulin en France avec pour mission d’unifier la Résistance intérieure.
Au printemps 1943, les mouvements de la Zone Sud fusionnent dans les Mouvements Unis de Résistance ( les MUR) et ceux de la Zone Nord commencent à coordonner leur action.
fût adopté
à l'unanimité le 15 mars 1944
et
les mesures à appliquer après la libération pour rétablir la légalité
républicaine
et
promouvoir de profondes réformes sur le plan économique et social.
La majorité des propositions fut effectivement appliquée
entre la Libération de 1944 et le début de 1946.
Par rapport à d'autres programmes de gouvernement, une des spécificités du programme du CNR est d'avoir été adoptée par tout l'éventail politique représenté au sein de la Résistance française.
·
la
sécurité sociale, les retraites généralisées et décentes,
·
le
droit à la santé, à l’éducation et à la culture pour tous, il visait à assurer
à tous les citoyens des moyens d'existence lorsqu’ils étaient incapables de se les
procurer par le travail, la sécurité de l'emploi, la réglementation des
conditions d'embauche etc… etc….
Il est d’une troublante actualité car toutes ces conquêtes sont aujourd’hui remises en cause, démantelées, oubliées.
« il s’agit de sortir
de 1945 et de défaire méthodiquement le programme national de la
Résistance ! »
Puis en 2012 l’historien Jean Tulard déclarait que le Programme du Conseil National de la Résistance, "datant de 1945, est obsolète aujourd'hui à cause de la mondialisation".
Comme si les démocrates du 21ème siècle ne savaient pas actualiser l’esprit, les valeurs et le contenu de ce programme avant tout humaniste.
Mais en s’attaquant aux conditions de travail, à la santé, à l’école, aux retraites, à l’éducation, à la culture…en clair aux grands acquis du CNR, en développant l’exclusion, le racisme, en expulsant à tour de bras, en laissant monter la haine de l’autre, c’est aux valeurs républicaines de la Nation que l’on s’attaque.
Il est nécessaire et indispensable de le faire connaître au plus grand nombre comme il est nécessaire et indispensable de rappeler également le contenu de la « Déclaration universelle des Droits de l’Homme » dont l’esprit et l’application sont remis en cause quotidiennement.
Il est nécessaire et indispensable que l’ensemble des forces vives
de la nation
‘’s’insurge
pacifiquement’’ comme le préconisait Stéphane Hessel dans ‘’Indignez-vous’’
« la remise en cause du socle des conquêtes sociales
de la Libération.
Cette tendance régressive, écrivaient-ils, s’accélère dramatiquement, nombre de citoyennes et citoyens s’en indignent, partout la prise de conscience que les valeurs, toujours actuelles, incarnées en 1944 dans le programme du Conseil National de la Résistance ouvrent l’espoir qu’un mieux-vivre ensemble est possible.
Il est aujourd’hui concevable de définir un nouveau
"programme de la Résistance" pour notre siècle.
Au lieu de cela, le débat public semble privilégier les manœuvres politiciennes au service d’intérêts particuliers sans traiter :
- des
causes politiques des injustices sociales,
- des
raisons des dérégulations internationales,
- des
origines des déséquilibres écologiques croissants. »
projet initié par les «Citoyens Résistants d’Hier et d’Aujourd’hui » auquel nous participons depuis le début nous inspirant du programme du CNR « Les jours heureux » persuadés que ce programme politique constitue toujours un repère essentiel de l’identité républicaine française.
Premièrement,
afin de garantir l’égalité :
Lancer
immédiatement le travail législatif et réglementaire qui permettra de reconstituer
les services publics et institutions créés à la Libération pour aller vers
une véritable démocratie économique et sociale.
Possible
en 1944, cette démarche l’est d’autant plus aujourd’hui alors que le pays n’a cessé de
s’enrichir depuis. Droit à la santé pour tous, droit à une retraite, droit à
l’éducation, droit au travail, droit à la culture demeurent les seuls
véritables garants de l’égalité républicaine. Une égalité qui n’a de sens que
dans le respect du droit des étrangers.
Deuxièmement, afin de garantir la liberté :
- Approfondir la forme républicaine du gouvernement afin de séparer clairement les pouvoirs et renforcer la démocratie parlementaire au détriment de notre régime présidentiel personnalisé.
-
Développer de nouvelles pratiques de la démocratie dans laquelle l’action de la
société civile sera reconnue et restaurer les conditions du principe à
l’article 2 de la constitution actuelle :
« gouvernement du peuple, par le
peuple et pour le peuple »
- garantir la qualité du débat démocratique et la fiabilité des contre-pouvoirs, en assurant à nouveau la séparation des médias et des puissances d’argent comme en 1944.
Ces 3 axes de débats devront aboutir à une démarche souveraine d’ « Assemblée constituante » vers de nouvelles pratiques républicaines.
Travailler les coopérations avec les peuples et les pays, en refusant l’actuelle dictature internationale des marchés financiers qui menace la paix et la démocratie.
Favoriser résolument des solutions soutenables pour les équilibres écologiques, dans les limites de développement compatibles avec la survie humaine.
Ecarter
de la marchandisation totale les besoins vitaux de l’être humain comme l’eau,
la nourriture et l’énergie.
Il est
temps de bien vivre ensemble, dans la haute-nécessité de l’épanouissement du
plus grand nombre et d’offrir une perspective d’avenir prometteur aux jeunes
générations.
A ceux
et celles qui font ce siècle qui commence, les anciens Résistants déclaraient :
« Créer
c’est résister. Résister c’est créer ».
en
particulier au niveau de l’Ecole,
du Travail, de l’Habitat,
· ¤ la pleine liberté de pensée, de conscience et
d’expression
· ¤ la liberté de la presse, son honneur et son indépendance à l’égard de l’Etat, des puissances d’argent et des influences étrangères
· ¤ la liberté d’association, de réunion et de
manifestation
· ¤ l’inviolabilité du domicile et le secret de la
correspondance
· ¤ le respect de la personne humaine
· ¤ l’égalité absolue de tous les citoyens devant
la loi
Au fait que reste-t-il à détricoter des « JOURS HEUREUX » :
¤ l’intensification de la production nationale selon les lignes d’un plan arrêté par l’Etat après consultation des représentants de tous les éléments de cette production.
¤ le droit d’accès, dans le cadre de l’entreprise, aux fonctions de direction et d’administration, pour les ouvriers possédant les qualifications nécessaires, et la participation des travailleurs à la direction de l’économie.
¤ le droit au travail et le droit au repos, notamment par le rétablissement et l’amélioration du régime contractuel du travail
¤ un rajustement important des salaires et la garantie d’un niveau de salaire et de traitement qui assure à chaque travailleur et à sa famille la sécurité, la dignité et la possibilité d’une vie pleinement humaine ;
¤ la garantie du pouvoir d’achat national pour une politique tendant à une stabilité de la monnaie ;
¤ la reconstitution, dans ses libertés traditionnelles, d’un syndicalisme indépendant, doté de larges pouvoirs dans l’organisation de la vie économique et sociale ;
¤ un plan complet de sécurité sociale, visant à assurer à tous les citoyens des moyens d’existence, dans tous les cas où ils sont incapables de se le procurer par le travail, avec gestion appartenant aux représentants des intéressés et de l’État ;
¤ l’élévation et la sécurité du niveau de vie des travailleurs de la terre par une politique de prix agricoles rémunérateurs,
¤ une retraite permettant aux vieux travailleurs de finir dignement leurs jours.on vient encore de geler
Dans ce domaine,
c’est vraiment le vide, on en est témoins chaque jour.
L’union des
représentants de la Résistance pour l’action dans le présent et dans l’avenir,
dans l’intérêt supérieur de la patrie, doit être pour tous les Français un gage
de confiance et un stimulant.
Elle doit les inciter à éliminer tout esprit de particularisme et tout ferment de division qui pourrait freiner leur action et ne servir que l’ennemi.“
voila ce que déclarait le CNR le
15 mars 1944
Jusqu'à la Libération, le programme du CNR n'a connu qu'un impact relativement faible.
Après son adoption à Paris, le programme fut rapidement connu à Alger, mais en dépit d'un vote unanime des délégués de l'assemblée consultative d'Alger,
le programme du CNR
n'a pas reçu l'approbation officielle du Comité Français de Liberation Nationale
Au moment de la Libération de Paris, le CNR avait prévu de remettre solennellement le programme au général de Gaulle et de l'inviter à proclamer la République, personne ne remit le Programme à De Gaulle qui ne proclama pas la République puisqu'il défendait l'idée qu'elle n'avait jamais cessé d'exister.
Pourtant,
le gouvernement
provisoire n'a jamais reconnu le
programme du CNR.
De Gaulle lui-même se garde bien de se référer au CNR lorsque le 12 septembre 1944, au palais de Chaillot, il annonce les « principes » qui vont guider son action, il avait déjà changé de discours depuis 1943
Malgré tout, entre août 1944 et octobre 1945, le gouvernement provisoire, sous la pression populaire, est amené à prendre une série d'ordonnances allant dans le sens des mesures préconisées par ce programme
. organisation de la presse, interdiction des concentrations;
·
institution des Houillères du Nord-Pas-de-Calais ;
·
contrôle de l'État sur la marine marchande ;
·
relèvement des cotisations de la sécurité sociale ;
·
nationalisation de Renault avec confiscation des biens de Louis Renault ;
·
institution des comités d'entreprise ;
·
transfert à l'État des actions des compagnies Air France et Air Bleu ;
·
ordonnance de base de la Sécurité sociale ;
·
statut du fermage et du métayage.
Des élections générales du 21 octobre
1945, les trois partis qui mettent en avant l'application du programme du CNR :
le PCF, le SFIO et le MRP sortent vainqueurs avec 75 % des suffrages.
De Gaulle, élu président d'un
gouvernement tripartite, à l'unanimité, le 21 novembre 1945, se déclare d'abord
assez réservé vis-à-vis du programme du CNR, mais accomplit finalement,
conformément à des promesses
que René Pleven, ministre des finances, avait faites à l'Assemblée
consultative en juillet 1945, un programme de
nationalisations :
Du 2 décembre 1945 au 19 octobre 1946
· nationalisation de la Banque de France et de 4 grandes banques de dépôt.
Après avoir revêtu une valeur emblématique
dans laquelle se reconnaissaient les acteurs de la Libération au cours de la
période 1944-1947, le programme du CNR disparaît de la scène publique pendant
près d'un demi-siècle, l'éclatement de l'union née de la Résistance est consommé.
L‘action de la
Résistance a été déterminante.
Nous devons rester fidèles à ce qu’ils ont
fait en recréant les conditions d’une union, d’un consensus.
Après Charly Hebdo, ‘’le 11 janvier 2015’’
nous a montré que nous pouvons décupler
nos efforts pour vivre ensemble, forts de nos différences et que c’était
possible.
Tous les problèmes de la planète, que ce soit le changement climatique, la répartition des richesses, les Droits Humains Fondamentaux dépendent, aujourd’hui, de la dictature des marchés financiers.
Les
entreprises n’ont pas besoin de la bourse pour fonctionner.
La seule
vraie valeur est le travail et les échanges entre producteurs et consommateurs.
La
société est en pleine déliquescence sociale.
Les
services publics sont affaiblis par la logique comptable.
Les entreprises ne sont plus là pour faire travailler leurs employés et produire ce que la société a besoin mais pour enrichir les actionnaires et les banques.
Les
paysans eux sont remplacés par des molécules toxiques…
Le système
est en cause
pas les
hommes.
Ces mesures mises en place par le C.N.R. dans un pays dévasté par la guerre qui ont dynamisé le pays, conduit aux 30 glorieuses, non seulement ne sont pas dépassées mais elles doivent être adaptées et amplifiées pour redonner au pays son dynamisme, son rayonnement dans le monde.
·
C’est sous la pression de la Résistance que le programme du C.NR.
fût adopté le 15 mars 1943 et que
De Gaulle déclarait le 3 novembre :
« La France est résolue
à de profondes transformations, elle veut faire en sorte que demain, la
souveraineté nationale puisse s’exercer entièrement sans les pressions
corruptrices d’aucune coalition d’intérêt privé. »
·
C’est sous la pression du Peuple que les mesures préconisées par
le CNR furent appliquées entre 1945 et 1947.
Avec toutes celles et tous ceux qui veulent lutter contre la bêtise humaine
pour une
humanité fraternelle, pour une société plus juste et solidaire
écrivons
l’avenir et exigeons avec détermination des femmes et des hommes prétendant
nous gouverner
qu’ils
infléchissent fortement l’évolution de la société,
Je
terminerai par une citation de
Hannah
Arendt, je la cite :
La
désobéissance morale est la clé du progrès."