10 septembre 2017

Des paroles aux actes……………?.


Le 27 avril 2017, Emmanuel Macron, lors d’un meeting à Arras déclarait :

« La fracture sociale, on en parle depuis 20 ans. Elle est essentielle et elle reste là. Hé oui, on ne peut pas faire réussir le pays si ce n’est la réussite que de quelques-uns »

Dans son discours devant le congrès à Versailles le 3 juillet 2017 nous l’entendions affirmer :

« Les Français demandent à leur gouvernement de rester fidèle à l’histoire de la France ».

Il se targue de vouloir faire une nouvelle politique avec tous les ‘’progressistes’’.
Au nom des Résistants qui ont combattu pour la Liberté, l’Egalité et la Fraternité,    

nous le prenons ‘’aux mots’’,

que son gouvernement fasse sortir des difficultés et de la misère toutes celles et tous ceux que la société a sacrifié car, nous l’avons déjà démontré, les national-populismes prospèrent toujours sur le terreau du chômage, de la misère et de l’inculture et nous n’en voulons pas.

Ce marais de la Colère, de la Haine et de l’Intolérance, il faut l’assécher d’urgence en prenant, à court terme, des mesures économiques et sociales hardies en faveur de toutes celles et tous ceux qui, trompés, en souffrance, se jettent inconsciemment dans les bras de l’extrême droite ou rejoignent un Islam intégriste.

Le programme du Conseil National de la Résistance très ambitieux prônait la participation des citoyens à la conduite de la nation et leur émancipation sur les forces de l’argent en préconisant :
«l’instauration d’une véritable démocratie économique et sociale, impliquant l’éviction des grandes féodalités économiques et financières de la direction de l’économie…….le retour à la nation des grands moyens de production monopolisée, fruits du travail commun, des sources d’énergie, des richesses du sous-sol, des compagnies d’assurances et des grandes banques»……………….……des mesures sociales, dont un rajustement important des salaires et un plan complet de sécurité sociale, visant à assurer à tous les citoyens des moyens d’existence décents…..……..……………….le droit à l’Education et à la Culture pour tous ».

Ce programme dit ‘’des Jours Heureux’’ est considéré comme la véritable pierre angulaire du système français et pendant des années, il a été comme le ciment du pays mais 72 ans après qu’en reste-t-il ?

La justice économique et sociale, l'art, la culture et l'éducation populaire, au cœur du programme du Conseil National de la Résistance, sont pourtant, aujourd’hui encore, les ferments nécessaires à une citoyenneté vivante, à une démocratie participative.                      
Aujourd’hui, exigeons du gouvernement la réalisation de ses promesses, la fidélité à l’histoire de France, mettant fin à la fracture sociale, en respect de la Mémoire de nos aînés qui ont combattu dans les maquis ou souffert dans les camps et ont su remettre la France en marche.   

Reprenons toutes et tous, ensemble, nos destinées dans une nation plus juste, plus démocratique, plus généreuse où chacune et chacun pourra travailler, se nourrir, se loger, se soigner, s’éduquer et se cultiver comme le prévoyait le programme du Conseil National de la Résistance et comme le 1er gouvernement de la 4ème République a eu le courage de l’appliquer dès 1945, dans une France pourtant exsangue après 5 années de guerre et de privations. 
  
Sinon, avec Léo Ferré
"nous donnerons l’alarme avec des cris d’oiseaux"   

      Michel VIAL Président-Fondateur

06 septembre 2017

Walter Bassan, une vie de résistance

 

Notre ami Walter Bassan, haute figure de la Résistance en Haute Savoie, Président de la Fédération Nationale des Déportés Internés, Résistants et Patriotes, un des fondateurs du CRHA, nous a quitté dans la nuit du 4 au 5 septembre 2017.  

Ci-après un extrait de l’ouvrage "Walter : une vie de résistances" par Claire Rosler 

 Mes convictions de citoyen, 

Je voudrais dire avant tout que la vie vaut la peine d’être vécue. Je suis un militant de base, un homme de terrain, dont le parcours semé de terribles épreuves a fait un citoyen conscient de ses responsabilités. J’apporte ma pierre à ce combat pour la défense inconditionnelle de l’être humain et des valeurs démocratiques. 

Ma conviction profonde est que, quels que soient le lieu de naissance et la couleur de peau, il y a une seule race, la race humaine qui mérite d’être respectée et défendue. A toutes les époques il y a eu des hommes et des femmes qui se sont battus pour une société meilleure, qu’il s’agisse des esclaves dans l’antiquité ou des révolutionnaires de 1789, sans oublier les Résistants de 1940-1944, les opprimés ont toujours fini par gagner. Il faut donc poursuivre le combat contre les inégalités, sans tomber dans la lassitude, le pessimisme ou le désarroi ambiant, car les victoires résultent d’un engagement constant. 

On n’est pas citoyen par intermittence, ni en surface : la conscience citoyenne s’ancre profondément dans l’être et l’accompagne sa vie durant.

La société de consommation actuelle a tendance à enfermer les gens dans des attitudes individualistes où chacun s’isole, vit pour lui-même et sa sphère privée. Pour en sortir, il faudrait ré-instaurer les liens entre les personnes et reconstruire une société plus solidaire, qui permette un partage plus égalitaire des richesses et offre une promotion à chaque être humain.  

Notre société trop souvent mécanique, froide et impersonnelle, souffre d’une déshumanisation, de logiques strictement comptables et de perspectives à courte durée. Une citoyenneté bien comprise devrait instaurer davantage de partage, de fraternité et de liberté pour conduire des actions créatrices d’avenir.

Choisir de résister, c’est faire un choix de vie, pour préserver la vie, et ce choix engage pour toute une vie. Aucun retour en arrière n’est possible. On ne peut pas effacer les leçons de l’histoire apprises au contact d’événements si douloureux. 

Résister au nazisme hier, c’était une décision qui s’imposait à moi. Lutter constamment contre les dérives, qu’elles soient fascistes, nazies, néo-nazies, xénophobes, liberticides, inégalitaires ou individualistes, est un moteur permanent dans mes orientations de vie, aujourd’hui comme hier.

J’espère que nous serons nombreux à faire du mot « Résistance » un moyen contemporain pour inventer une société meilleure.

Nous devons résister, encore et encore.

Walter Bassan, Paroles de résistance 2017