10 décembre 2015

Mobilisation contre l'extrême droite

 25 Associations et Organisations Syndicales appellent...

Dimanche 13 décembre 2015, à la mobilisation contre les idées de l'extrême droite !

Le premier tour des élections régionales en région PACA a été marqué par un taux élevé de l’abstention et un score très important de l’extrême droite. La faible participation constatée de scrutin en scrutin (municipales, départementales, européennes, régionales) démontre une fois de plus à quel point une partie de l’électorat désespère de voir se résoudre ses difficultés quotidiennes et combien la crise, qu’elle soit économique ou politique, pèse sur l’engagement citoyen de chacun.

Le score très important de l’extrême droite témoigne du désespoir grandissant de nos concitoyens dans notre région comme dans l’ensemble du pays. Tant qu’il n’y aura pas d’avancées majeures sur les terrains où s’alimente la désespérance en terme de création d’emplois, de lutte contre la précarité, de pouvoir d’achat, de sécurisation des parcours professionnels et d’une plus juste répartition des richesses créées, le danger sera toujours présent. Ce contexte global ne permet pas de projection dans l’avenir, notamment chez les jeunes.

Dans de telles conditions, le scrutin du 13 décembre 2015 peut porter à la tête de la région le Front National, parti antirépublicain, xénophobe, sexiste, antisyndical, ce qui aurait pour effet d’accentuer les difficultés existantes, comme on peut le voir dans les Municipalités gérées par l’extrême droite qui s’acharne à diviser, à dresser les uns contre les autres des pans entiers de la population.

Sur des dossiers décisifs pour nos vies tels que l’emploi, les transports, les lycées, la culture, la formation professionnelle, le développement économique, l’environnement, la vie associative, la Région détient des compétences dont nous ne pouvons ni ne devons abandonner la responsabilité à l’extrême droite.

On doit s’interroger notamment sur ce qu’il adviendrait des politiques en faveur de la jeunesse mises en oeuvre par les associations d’Éducation Populaire, si celles-ci étaient mises au pas ou menacées de disparition.

De plus, la main mise sur la Région par le Front National aurait notamment des conséquences sur la jeunesse, dans la mesure où les idéaux d’extrême droite vont à l’encontre de la réussite et de l’émancipation de tous (jeunes étudiants, lycéens et actifs). Cela se traduirait par une remise en cause de l’accès à la formation scolaire, du financement et de la construction des lycées, du fonctionnement des CROUS. L’accès à l’enseignement supérieur deviendrait de ce fait un privilège.

Ce sont les conditions de vie et d’études des jeunes qui se dégraderaient. 

Nombre d’actions culturelles construites de longue date, de créations artistiques vitales pour le lien social seraient remises en cause.

Le principe même d'égalité des femmes et des hommes dans les droits sociaux, économiques et politiques, le respect de la liberté accordée aux femmes de disposer de leur corps ainsi que la liberté de conscience garantie par la laïcité seraient attaquées.

Par sa politique de destruction des services publics, l’extrême droite ne peut que creuser les inégalités sociales, accentuer encore un peu plus l’austérité, affaiblir toutes les formes de solidarité et générer des affrontements violents. La volonté affichée de s’en prendre aux personnels territoriaux (emploi, régime indemnitaire) constitue aussi une menace importante.

C’est pourquoi nous lançons d’une même voix un appel solennel aux électrices et aux électeurs.

Nous leur demandons de se prononcer contre toutes les atteintes à la Démocratie. Le vote, acte citoyen et républicain, doit exprimer clairement notre volonté de vivre ensemble en promouvant nos valeurs laïques et humanistes de Liberté, d’Égalité, de Fraternité, de dignité et de justice, seules garanties d’une réelle paix civique.

Nous souhaitons que cette démarche s’inscrive dans la durée au delà des échéances électorales.

Notre vigilance et notre engagement doivent rester quotidiens et seront toujours d’actualité.

Le 13 décembre, nous appelons à faire barrage au Front National et à l’empêcher de prendre le pouvoir dans notre région Paca en utilisant notre bulletin de vote.

Premiers signataires :

CEMEA, CCO-Culture et Liberté, CPCV Sud-Est, COFAC Paca, Centre Evolutif Lilith Lesbiennes en Marche, Collectif d’associations défendant les droits des femmes, Comité Régional Olympique et Sportif Provence Alpes, CRIJ PA (Centre régional d’information pour la jeunesse Provence Alpes), La Ligue FSGT Alpes Méditerranée, Conseil des associations Familiales Laïques Var et PACA, Union des Centres Sociaux et Socioculturels des Bouches du Rhône, ECLOSION 13, FSPMA Paca, Forum Femmes Méditerranée, FSU13, Ligue de l’Enseignement 13, IFAC, Fédération Régionale Léo Lagrange Paca, MRAP13 , Les Têtes de l'Art (Marseille), Résister Aujourd'hui, UNEF Aix Marseille, UNL 13 (union syndicale lycéenne) , UNSA 13, UNAT PACA (union nationale des associations de tourisme).


26 novembre 2015

Non aux idées du F.N.! Non à l'amalgame Terroristes/ Musulmans !

 

Le terrible attentat du 13 novembre dernier et sa récupération politique

Ces actes meurtriers ont été perpétrés par un groupe véhiculant une idéologie politique totalitaire. Sa pensée et ses actes instrumentalisent une religion, comme d’autres le font avec d’autres religions.

L’extrême droite utilise ce contexte pour renforcer la stigmatisation  des personnes d’origine étrangère, ou, plus largement, des musulmans. Son unique but est d’alimenter la peur et les amalgames. Une partie de la droite lui emboîte le pas.

Nous dénonçons ces discours qui ne visent qu’à diviser et à justifier des politiques racistes, liberticides et la régression des droits sociaux et politiques.

Le FN compte bien sûr profiter de ce tragique attentat pour véhiculer ses idées racistes et  islamophobes, contrairement à l’image policée que le parti affiche depuis quelques années.

Alors ? Le FN ? Un parti désormais «respectable» ?

Cette façade dorée ne tient pas longtemps dès qu'on y regarde de près : Marion Maréchal le Pen a engagé comme directeur de campagne M. Boccaleti, figure du FHaine du Var. Celui-ci tenait à Toulon une librairie qui vendait des ouvrages niant l'existence des chambres à gaz pendant la 2ème guerre mondiale.

Il y a 20 ans, des colleurs d'affiche du Fhaine, à Marseille ont tué le jeune Ibrahim Ali. Marion  Maréchal Le Pen a aussi choisi de mettre sur sa liste Philippe Vardon, ancien du bloc identitaire (organisation d'extrême droite violente), condamné pour incitation à la haine raciale.

On est loin de l'odeur de la lavande en fleurs : Le FHaine n'est pas, comme il voudrait le faire croire, un parti comme les autres ! Il compte dans ses rangs des négationnistes, des racistes, des gens violents. Et Mme Maréchal Le Pen est dans la frange la plus dure de ce parti.

En PACA, au Conseil Régional, seule l’extrême droite n’a pas voté la motion de soutien aux salariés de FRALIB contre la délocalisation de leur usine. A l'assemblée nationale, Mme Maréchal Le Pen a aussi proposé des amendements pour autoriser (et faciliter) les licenciements économiques.

Elle proposait, en 2012, que l'Etat ne rembourse plus les interruptions volontaires de grossesse (IVG).

On est loin de l'attachement au terroir voulu par son affiche électorale: le FHaine n'est pas avec nous.

Il prend systématiquement la défense des puissants et préfère chaque fois taper sur les personnes déjà les plus stigmatisées : les étrangers, les sans papiers, les ouvriers licenciés, les homosexuels, les femmes...

Le FHaine et les élections en PACA

Le FN a des chances de remporter les régionales en PACA, surtout depuis que médias et politiques instrumentalisent les peurs liées à l’attentat de Paris. Cela devrait nous inquiéter au plus haut point : il gérerait les lycées, les transports (TER), les fonds structurels européens, l'innovation économique, la formation professionnelle, l'environnement et la transition énergétique, l 'aménagement du  territoire... Le tout sur la base des positions les plus réactionnaires.

Voter FN n'est pas un acte anodin ni une remise en cause du «système »: c'est un vote qui ne résoud rien et qui encourage les déclarations et actes racistes, les politiques néfastes. Il y a d'autres façons de se faire entendre et de changer les choses !

Contacts : 

marseillesolidaire@gmail.com 

resister@resisteraujourdhui.com

25 novembre 2015

Appel national pour les Elections régionales des 6 et 13 décembre 2015

 Attention danger !

Après Charlie Hebdo, le fanatisme et le terrorisme ont encore frappé, ce 13 novembre, en plein cœur de Paris.                                                                                                                   

Face à ce contexte d’immense douleur mettant à l’épreuve les valeurs fondamentales de notre République, un sentiment de colère a provoqué un sursaut républicain, mais quelle figure aurait cette cohésion nationale sans fraternité ni solidarité pérennes ?                                                                    

Face à la montée de l’intolérance que nourrissent les peurs et les violences, face à la crise morale qui laisse prospérer le racisme, l’antisémitisme et tous les extrémismes, face à la progression des inégalités qui minent la cohésion sociale, nous sommes plus que jamais convaincus de la nécessité de faire du projet démocratique et de l'idéal humaniste un horizon de progrès.

 Nous ne faisons pas d’amalgame,

les Musulmans n’ont rien à voir avec ces barbares qui ont tué des innocents, devenant ainsi les alliés objectifs de ceux qui prônent l’intolérance.

 Condamnons la violence d’où qu’elle vienne.

 Ne laissons pas la haine et la peur dicter leurs lois à la République !

 A la veille des Régionales, nous lançons un appel solennel aux électrices et aux  électeurs, quels que soient leurs appartenances, leur préférences ou leurs choix politiques.

Contre l’intolérance et contre le danger sociétal que représente la droite extrême, prononçons-nous les 6 et 13 décembre.                                                                         

Le vote, acte citoyen et républicain, doit exprimer clairement notre volonté de vivre ensemble avec nos valeurs laïques, humanistes, d’égalité, de fraternité, de dignité et de justice qui sont les seules garanties de la démocratie et de la paix civile.

 Nous condamnons les politiques successives d’austérité qui conduisent  à l’exaspération populaire, produisent l’abstention massive et le vote d’extrême droite.

 Nous savons que le manque de perspectives économiques, de croissance, menace nos acquis sociaux, hérités de haute lutte, de nos aînés et du Conseil National de la Résistance.

 Nous affirmons que c’est par l’éducation, la culture et la mémoire de l’expérience humaine que se construit la société démocratique éclairée, ouverte et fraternelle à laquelle nous aspirons.

 Ensemble, résistons contre l’intolérance, contre la haine,

gardons hauts nos idéaux de Paix, d’Humanité, de Fraternité et de Justice,

restons unis face à l’obscurantisme.

Ne nous trompons pas d’ennemi.

Votons les 6 et 13 décembre contre l’extrême droite. 

’Résister Aujourd’hui’’

 

  Marseille le 25 novembre 2015 (au Théâtre Toursky)

Les Femmes en Résistance

 Conférence-débat 

Le mercredi 25 novembre au Toursky, journée contre les violences faites aux femmes, fut le jour qu’avait choisi l'Association "Résister Aujourd’hui" pour convoquer à sa tribune 4 " Femmes en Résistance ». En raison de l’urgence et face au malaise croissant ressenti jour après jour, dans la cité, au travail, à l’école, dans la famille, partout, elles sont devenues actrices, venues d’horizons divers, nous faire part de leurs réflexions et témoigner de leurs expériences à propos des souffrances de notre temps.

Richard Martin a accueilli ses hôtes dans le temple de la Culture qu’il aime volontiers à appeler « sa maison ». D’une voix magistrale, des mots de fraternité et de circonstance ont résonn, appelant à célébrer le Temps des Alliances.
Tania Sourseva, comédienne et cofondatrice du théâtre Toursky a interprété le poème « La Prière aux Vivants » écrit dans le camp d’Auschwitz-Birkenau par Charlotte Delbo, écrivaine, secrétaire de Louis Jouvet, résistante et déportée lors de la rafle de Marseille, ordonnée le 24 janvier 1943 sur ordre du SS Heinrich Himmler.
Catherine Lecoq les a présentées de manière éclatante. Elle a su tirer le meilleur parti des profils particuliers des personnalités hors du commun qui se sont succédées à la tribune.
Marie-jo Chombard de Lauwe, résistante à dix-sept ans, déportée à Ravensbruck, Présidente de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation et marrainage de Résister Aujourd’hui depuis 1994, absente pour raison de santé, nous a adressés une lettre de paix dont la lecture a ému notre assistance. Dans le film de Frédéric Vidal tourné à Ravensbrück, la grande Dame évoque son épuisement. Elle nous assure qu’elle incarnera jusqu’à son dernier souffle, l’esprit et les valeurs de la Résistance.
Mireille Mavrides préside l’association Femmes Solidaires à Marseille, ex « Union des Femmes Françaises » héritière directe des Comités Féminins de la Résistance, créés en 1944, elle milite pour les Droits des Femmes, lutte contre les violences qui leur sont faites et pour préserver l’acquis des valeurs fondamentales de laïcité, de mixité, d’égalité, engagée contre la discrimination séculaire de l’inégalité des sexes.
Nazilla Guarrigues, médecin généraliste qui s’occupe aussi des migrants à Calais, elle apporte soins, soutien moral et matériel. Fille d’exils, elle a de par ses origines iraniennes, sa culture et ses connaissances scientifiques, une conception très noble du dévouement aux autres. Comme Gandhi, elle fonde sa conviction sur : « Tant que le plus humble des hommes souffrira, je n’aurais de repit.»
Elsa Di Méo résiste à Fréjus. Élue socialiste régionale, en lutte contre le sénateur maire frontiste, David.Rachline, elle est l’auteure du « Journal de bord d’une élue en pays FN » aux éd. Stock. « Le combat citoyen contre l’usage des stéréotypes, au sein même de l’institution éducative, passe par une refonte de l’image de la femme dans les manuels scolaires et une attitude plus affirmée des enseignants. L’instruction laïque demeure l’outil privilégié de l’acquisition du savoir et des connaissances. C’est pourquoi, le principe d’égalité doit être défendu par tous. Il sauvegarde l’enrichissement que porte en elle la diversité de notre République.»
Catherine Piat, fille de déporté, préside désormais au destin de Résister Aujourd’hui. Elle assume cette haute responsabilité avec un sentiment de répondre à la fois, à une urgence sociétale et à la maturation de sa trajectoire personnelle. Sa sérénité lui vient de l’équipe militante déterminée qui l’entoure et de la complicité qu’elle a avec le charismatique Président-fondateur, Michel Vial qui oeuvre depuis 1994 à la reconnaissance du caractère légitime de l'association.

                     
Marseille – 11 décembre 2015 - Monique ESPINAR

24 novembre 2015

Les Femmes d'Hier et d'Aujourd'hui en Résistance

 Après s’être penchée l’an passé sur le travail, l’association "Résister Aujourd’hui" place les femmes au cœur de sa grande soirée-débat annuelle au théâtre Toursky de Marseille, ce 25 novembre 2015, autour du thème « Femmes en résistance d’hier et d'aujourd’hui », 


« nous avons fait le choix d’inviter 6 belles figures de femmes, engagées les unes et les autres certes sur des chantiers différents mais défendant les mêmes valeurs de solidarité et de fraternité », indique Catherine Piat, présidente de cette association créée en 1994 par d’anciens résistants pour lutter contre les dérives des idées d’extrême droite et conserver l’esprit du CNR (conseil national de la résistance).

Outre la présidente, fille et petite fille de résistants déportés, Marie-Jo Chombard de Lauwe, déportée à Ravensbrück et présidente de la fondation pour la mémoire de la déportation sera à la tribune, en compagnie de Mireille Mavrides, présidente de Femmes solidaires Marseille et Elsa Di Méo, conseillère régionale PS, élue à Fréjus et engagée contre le racisme. Le débat aura des accents internationaux avec les présences de Maria Al Abdeh, franco-syrienne qui a créé une association pour que les femmes syriennes s’insèrent dans la société et Nazilla Guarrigues, médecin d’origine iranienne investie auprès des migrants à Calais.

Pour Résister aujourd’hui, cette rencontre s’inscrit dans le cadre de la journée contre les violences faites aux femmes mais sonne aussi comme un enjeu politique à deux semaines des élections régionales. « Nous sommes inquiets, livre Catherine Piat. Tout est là, crise, chômage, désespérance, pour que l’histoire se répète ». « Nos anciens n’auraient pas aimé savoir qu’autant de citoyens s’abstiennent ou votent pour un parti antirépublicain qui cherche plus à diviser qu’à rassembler, qui mise sur la peur », déplore-t-elle. D’où la nécessité aujourd’hui de résister sous diverses formes. « On veut montrer que le concept de résistance n’est pas passéiste ou obsolète et que la défense d’une société plus humaine et sociale est un combat qui continue face au démantèlement du modèle du CNR », conclut Catherine Piat.

FC -Journal La Marseillaise 24 novembre 2015

19 novembre 2015

Mobilisons nous contre les idées de l'extrême droite sur les lieux de travail et d'étude, dans nos villes et quartiers.

Les tragiques attentats de Paris et Saint Denis qui ont endeuillé la France le 13 novembre, nous obligent à plus de solidarité, plus de fraternité, plus d'égalité dans notre République.

De ce point de vue, le passage quasi immédiat de l’émotion, légitime, à la surenchère sécuritaire n’apparaît-il pas comme une réponse inappropriée ? Les drames survenus vendredi dernier ont entraîné visiblement une escalade dans le débat public. Dans l’urgence, il est essentiel d'éviter le piège des amalgames entre terroristes, islam, immigration et réfugiés et nous appelons à la  mobilisation citoyenne pour affirmer notre volonté de vivre ensemble.

 Le rejet de toute forme de racisme, d'antisémitisme, d'islamophobie, de discriminations est essentiel pour que notre pays puisse faire progresser, ensemble, la démocratie et la République sociale.

 Les dirigeants de l'extrême droite ont mis à profit cette dramatique situation pour diviser les Français, fustiger une partie de la communauté nationale, instiller le poison du racisme et de la haine. Sur nos lieux de travail et d'étude, dans nos villes et cités, lors des élections… Ils  représentent un grave danger pour la démocratie et les solidarités ; autant de raisons pour les combattre pour leurs idées et leurs agissements.

Les élections régionales en PACA auront lieu les 6 et 13 décembre, et elles sont porteuses de danger pour notre région. Les résultats des précédents scrutins, ont montré que le score de l'extrême-droite se maintenait à un haut niveau très inquiétant pour notre pays et notre région.

 La très forte abstention montre à quel point une partie importante de l’électorat désespère de voir se résoudre ses difficultés quotidiennes. Tant qu’il n’y aura pas d’avancées majeures sur les terrains où s’alimente la désespérance populaire en termes d’emploi, de précarité, de pouvoir d’achat, de  sécurisation des parcours professionnels et d’une plus juste répartition des richesses créées, le danger sera toujours présent.

Dans ces conditions, le scrutin de décembre, peut porter le Front National, parti anti-républicain, xénophobe, anti-syndical à la tête de la région, ce qui aurait pour effet d'accentuer les difficultés existantes, comme cela peut se constater dans les collectivités locales gérées par ce parti d'extrême droite qui cherche,  à diviser, à dresser les unes contre les autres des parties de notre population. Par sa politique de destruction des services publics, il ne peut que creuser les inégalités sociales, déjà accentuées par  de longues années de politiques d’austérité.

 Sur des dossiers décisifs pour nos vies tels que  l’emploi, les transports, les lycées, la culture, la formation professionnelle, le développement économique, l'environnement, la région détient des compétences de la plus haute importance dont nous ne pouvons abandonner la responsabilité à l’extrême-droite. 

On doit s’interroger notamment sur ce qu’il adviendrait des politiques en faveur de la jeunesse, mises en oeuvre par les  associations d’Education populaire, lors de leur inévitable mise au pas. La finalité de leur Projet éducatif auprès des enfants et des jeunes, des animateurs, et éducateurs est fondée sur l'exercice de la Citoyenneté, de l'expression et de la participation. Ces valeurs sont  niées en paroles et en actes par l'extrême-droite.

 Certains candidats poussent jusqu'à l'exacerbation les positions de leur parti (affichage aux côtés des identitaires, de l'intégrisme catholique, affirmation décomplexée d'une idéologie sexiste, anti-musulman et  homophobe). Leur élection serait un signal désastreux au niveau local, national, européen. Elle remettrait en cause nombre de solidarités au niveau du bassin méditerranéen. Elle déstabiliserait nombre d'actions culturelles construites de longue date et vitales pour le lien social.

 Leur programme, centré sur le repli identitaire ne peut qu'aggraver les clivages qui existent au sein de notre société et nous plonger plus profondément dans la crise et le repli sur soi.

 Ne laissons donc pas la haine et la peur dicter leurs lois et remettre en cause la démocratie, les solidarités,  les valeurs de la République.

 Enfin, l'influence de l'extrême droite ne se limite pas aux seules positions du FN. En effet ses idées se diffusent bien au-delà de son implantation traditionnelle et certaines positions sont partagées par les représentants d'autres listes engagées dans une course à la surenchère démagogique.

 C’est pourquoi nous lançons d’une même voix, un appel solennel aux électrices et aux électeurs. Nous leur demandons de se prononcer contre le danger démocratique que représente l'extrême-droite. Le vote, acte citoyen et républicain, doit exprimer clairement notre volonté de vivre ensemble et faire cohabiter nos valeurs laïques et humanistes - faites de liberté, d'égalité, de fraternité, de dignité et de justice - seules garanties d’une paix civique.

Pour toutes ces raisons, nous engageons cette position commune visant à empêcher l’extrême-droite de prendre le pouvoir dans  notre région. Une démarche que nous souhaitons inscrire dans la durée, considérant que cet enjeu restera d’actualité au-delà des échéances électorales de décembre.

Premiers signataires  de cet appel :

Les Amis de Richard Martin, CEMEA, Fonds de Solidarité et de Promotion du Mouvement Associatif, Forum Femmes Méditerranée, Les Francas, FSU13 (SDU SNASUB SNES SNUIPP SNESUP SNICS),  LDH13, Marche Mondiale des Femmes PACA,  MRAP13, Résister Aujourd'hui, La Petite Edition, SFA CGT, VISA13, Alain Beitone (enseignant), Gérard Perrier (éducation populaire), Karine Saada

conférence de presse jeudi 26 11 heures au théâtre Toursky

tous les signataires sont invités

 Marseille le 19 novembre 2015

22 octobre 2015

Raymonde Tillon a 100 ans

 


Raymonde Nédelec, veuve de Charles Tillon, ancienne résistante et déportée, membre de notre Comité de Parrainage a eu 100 ans le 22 octobre 2015.

Elle est une des 35 députées  (18 députées communistes sur 35) de l'assemblée constituante, élue des Bouches-du-Rhône entre 1945 et 1946 puis députée du même département jusqu'en1951, sous la première législature de la IVe République.

Raymonde Barbé est la fille d’un employé métropolitain. Elle adhère au Parti communiste français (PCF) et met en place une section locale de l’Union des jeunes filles de France. Elle se marie en 1935 à Arles avec Charles Nédelec, un militant de la CGTU et du PCF ; ils militent ensemble pour le Front populaire.

Elle s’engage dans la Résistance, est arrêtée le 31 mars 1941, condamnée par le tribunal maritime de Toulon à vingt ans de travaux forcés. Elle est d’abord incarcérée en France (Marseille, Toulon puis Lyon) et déportée en Allemagne en 1944 (Sarrebruck puis Ravensbrück). Elle travaille ensuite dans une usine de guerre à Leipzig, s'évade le 20 avril 1945 et revient à Marseille.

Après guerre, elle devient employée à l’union départementale de la CGT des Bouches-du-Rhône, avant d’être nommée responsable de la Commission féminine. En septembre 1945, elle est élue conseillère générale du 6e canton de Marseille.

Née le 22 octobre 1915 à Puteaux (Seine)
Membre de la première et de la seconde Assemblée nationale constituante (Bouches-du-Rhône)
Député des Bouches-du-Rhône de 1946 à 1951
Sans qu'aucune explication officielle n'ait été avancée, la candidature de Raymonde Nédélec n'est pas retenue par le parti communiste aux élections de juin 1951.

Tout laisse à penser cependant que cette omission est intimement liée à la disgrâce toute proche de Charles Tillon dont elle est devenue l'épouse cette même année.

Comme lui, elle fut exclue du parti en juillet 1970 après leur ferme condamnation de l'intervention soviétique en Tchécoslovaquie et de la politique de normalisation qui s'ensuivit.

Veuve en 1993, Raymonde Nédelec-Tillon, rejoint le Comité de Parrainage de ‘’Résister Aujourd’hui’’ en 1994.

Elle publie, en 2002, ‘’J'écris ton nom, Liberté’’ sorte de récit autobiographique.

Elle a aujourd’hui 100 ans. Bon anniversaire Raymonde, nous continuons ton combat.

20 septembre 2015

Appel national du Camp des Milles (Aix en Provence 13)

L'Histoire alerte le présent

Veillons sur les valeurs de la République :

Pas une voix pour les candidats du racisme et de I'antisémitisme !

"Le monde est dangereux à vivre non pas tant à cause de ceux qui font le mal mais à cause de ceux qui regardent et laissent faire".  (Albert Einstein)

Racisme et antisémitisme progressent dangereusement.

En France et dans le monde, ils provoquent la montée des haines et des violences, de plus en plus meurtrières.

Ils sont nourris par des discours démagogiques qui se saisissent de difficultés objectives, de peurs et de colères pour justifier l'injustifiable : la désignation de boucs émissaires et leur exclusion, au prétexte de répondre aux problèmes qu'affrontent le monde et donc, nos sociétés.

Nous connaissons ces mécaniques ; elles ont déjà malheureusement marqué notre histoire et elles resurgissent dans les moments difficiles, car les crises favorisent discriminations et atteintes aux droits de I'homme. Nous savons qu'elles conduisent à exalter la force, à pratiquer la violence, à conjuguer la haine des faibles, des minorités et des étrangers. 

Nous savons qu'elles déstabilisent ainsi le vivre ensemble, l'ordre public, l'idée même d'un avenir commun.

Bien que dangereuses, ces idées sont aujourd'hui au coeur du débat public,, dont elles donnent trop souvent le ton. Elles entendent conquérir encore du terrain lors des prochaines élections régionales. Il est urgent d'y porter un coup d'arrêt, il est décisif que nos voix bannissent racisme et antisémitisme du débat républicain.

C'est pourquoi nos associations lancent d'une même voix un appel solennel aux électrices et aux électeurs, quels que soient leurs appartenances, leurs préférences, leurs choix politiques

Nous avons choisi de le faire ensemble parce que nous sommes profondément opposés au racisme, à I'antisémitisme, à tous les discours et à toutes les politiques de haine et d'exclusion qui préparent, toujours, le pire.

Nous avons choisi de le faire au camp des Milles afin de rappeler que notre démocratie vit et se développe à l'ombre de l'histoire.

Ce lieu, seul camp français d'internement et de déportation encore intact, témoigne en effet des persécutions et des déportations du régime de Vichy dont les héritiers et les défenseurs relèvent aujourd'hui la tête.

Nous avons choisi de le faire parce que face à un danger sociétal aussi grave, nos Associations n"e'peuvent réussir seules et ont besoin de l'implication de tous.

Tout indique que lors du scrutin régional la démagogie - singulièrement celle du FN mais pas uniquement -, le repli identitaire et le rejet de l'Autre vont être agités comme autant d'appels à la peur et à la haine.

Le camp des Milles fait comprendre la permanence de ces périls, il rappelle qu'on peut, qu'on doit leur résister.

C'est ce à quoi nous appelons toutes et tous. Parce que le racisme et I'antisémitisme ont un potentiel explosif et contagieux, parce que les dynamiques qu'ils engendrent deviennent vite immaîtrisables, aucun candidat ne doit impunément s'autoriser à les banaliser ou les légitimer.

Ne laissons pas ces idéologies polluer I'esprit public, contaminer les discours de certains élus dits modérés et détourner le débat démocratique du traitement sérieux des vrais problèmes sociaux, économiques, écologiques, sécuritaires, migratoires.

Aujourd'hui comme hier, ne rien faire, c'est laisser s'enclencher des engrenages mortifères pour la démocratie et pour chacun d'entre nous ; car la haine ne s'arrête ni aux frontières, ni aux "races", ni aux religions....

Nous en appelons à la capacité individuelle et collective à ne plus rien laisser passer, et à convaincre, autour de soi comme sur Internet.

Il en va de notre responsabilité à tous : élus, responsables politiques, journalistes, hommes de culture et plus encore citoyens et électeurs.

Ne laissons pas la haine et la peur dicter leurs lois aux valeurs de la République ; entre une construction commune et solidaire et un repli mortifère, sachons combiner nos refus et nos choix pour porter et faire vivre les valeurs républicaines et humanistes de liberté, d'égalité, de fraternité, de laïcité, de dignité et de justice. Elles seules sont garantes de la paix civile et de I'avenir.

LDH, LICRA, MRAP, SOS Racisme,  le 20 septembre 2015

Avec le soutien de "Résister Aujourd'hui" 

10 juin 2015

Violences contre Pierre Stambul co-président de l'U.J.F.P.

A M. Bernard Cazeneuve, ministre de l'Intérieur

 L’association "Résister Aujourd’hui " créée en 1994 par d’anciens Résistants et Déportés afin de reprendre le flambeau de la Résistance assure un rôle de SENTINELLES pour dénoncer toute résurgence du fascisme, du nazisme, du racisme, de l’antisémitisme, des nationalismes exacerbés et  toutes les intolérances.

Nous dénonçons aujourd’hui fermement  la violence qu’à vécu  Pierre STAMBUL, co-président de la l'U.J.F.P  (Union des Juifs de France pour la Paix) dans la nuit du 8 au 9 Juin, victime chez lui d’un assaut du RAID, commando dit d’élite de la police nationale.

Il n’est pas difficile d’imaginer le traumatisme pour lui, militant pour la paix, et pour son épouse, témoin de l’agression.

Il semblerait que vos services de renseignements et le RAID aient été abusés par un Hacker, ex membre de la LDJ (Ligue de défense Juive) qui a déjà sévi avec les mêmes méthodes. Nous n’oublions pas la mort du père du journaliste Benoit Lecorre, victime du même hacker/terroriste bien connu de tous les services et largement médiatisé.

Il est intolérable de voir le RAID agir avec autant de violence et si peu de discernement lorsqu’ils se sont aperçus que l’épouse, prétendument assassinée, était tranquillement aux côtés de Pierre STAMBUL, ce dernier ne possédant aucune arme.

 Comment justifier ces méthodes, les menottes aux mains durant 1 heure et les 7 heures de garde à vue qui ont suivi ?

 Nous savons que Pierre STAMBUL avait reçu des menaces de la L.D.J (Ligue de défense Juive) pour le dissuader d’intervenir dans un débat à Toulouse sur le thème « Antisionisme – Antisémitisme, à qui profite l’amalgame ? »

 Cette organisation, classée comme Terroriste aux Etats Unis a été maintes fois condamnée en France pour violences et nous sommes nombreux à avoir demandé sa dissolution

 Le peuple français s’est mobilisé le 7 janvier pour défendre la liberté d’expression et le droit à la différence : ne laissez pas cet acte de terrorisme impuni ni cette organisation (la LDJ) continuer à vouloir imposer la loi du plus fort.

 Nous nous rappelons les paroles de Manuel Valls après l’attentat du 7 janvier 2015.

 « La France c'est l'esprit des lumières. La France c'est l'élément démocratique, la France c'est la République chevillée au corps. La France c'est une liberté farouche. La France c'est la conquête de l'égalité. La France c'est une soif de fraternité. Et la France c'est aussi ce mélange si singulier de dignité, d'insolence, et d'élégance. Rester fidèle à l'esprit du 11 janvier 2015 c'est donc être habité par ses valeurs…….

Dans l'épreuve……….. notre peuple s'est rassemblé, dès mercredi. Il a marché partout dans la dignité, la fraternité, pour crier son attachement à la liberté, et pour dire un «non» implacable au terrorisme, à l'intolérance, à l'antisémitisme, au racisme. Et aussi au fond, à toute forme de résignation et d'indifférence. »

Nous demandons à notre gouvernement à prendre des mesures d’urgences contre de tels agissements et de présenter des excuses à Pierre Stambul et à son épouse traumatisés.

 Il ne peut y avoir deux poids deux mesures dans notre République une et indivisible 

Si rien n’est fait, si ceux qui sèment la terreur ne sont pas punis, si les victimes ne sont pas réhabilitées, l’histoire ne retiendra que la « bavure » du RAID et de tels actes se reproduiront.

Le 10 juin 2015

07 avril 2015

Vente de la maison des associations "Stéphane Hessel"

 Association nationale "Résister Aujourd'hui"

au maire de Trouville

Aix en Provence le 07 avril 2015

Monsieur le Maire,

Nous apprenons par nos adhérents de Trouville et des Communes avoisinantes du Calvados que vous envisagez de vendre la Maison des Associations "Stéphane Hessel" et tenons à vous faire part de notre consternation car un tel acte écornerait un symbole de notre identité nationale.

Après les événements de janvier et la propagation exacerbée des idées contraires aux droits de l'homme lors des élections départementales, nous devrions tous aujourd'hui, encore plus qu'hier, offrir aux nouvelles générations des symboles forts illuminant nos valeurs républicaines,

Stéphane Hesse/ s'est beaucoup adressé aux jeunes : il savait leur parler et trouver les mots pour leur donner confiance et optimisme dans un monde qui devient austère et où trouver sa place n'est pas facile,

il était fier de ces lieux d'échanges, de liens, de rencontres qui l'avaient honoré en leur donnant son nom, car dans sa grande humilité, il avait bien conscience que la jeunesse actuelle a besoin de repères et de modèles.

Ce lieux honore la ville de Trouville et nous espérons que vous reviendrez sur votre décision de le faire disparaître, respectant ainsi la mémoire de ceux qui se sont battus pour nous redonner la liberté d'expression culturelle.

Dans l'attente d'une réponse favorable, je vous prie d'agréer, Monsieur le Maire, l'expression de ma considération distinguée'

Le président

 Michel Vial


25 mars 2015

Bulletin d'Infos Mars 2015

 2015-03-Bulletin d'infos


http://www.millebabords.org/IMG/pdf/bulletin_no1_-_2015_complet.pdf

16 mars 2015

Notre responsabilité devant les nouvelles générations !

 


Les commémorations nous rappellent notre devoir de mémoire et notre responsabilité vis à vis des jeunes générations: il ne s'agit pas simplement de déposer des gerbes au pied de mémoriaux mais d'expliquer les faits du passé pour mieux comprendre le présent et éviter que les mêmes horreurs se reproduisent.

Certaines municipalités "oublient" ces temps forts (notamment la Journée nationale des victimes de la déportation, le dernier dimanche d’Avril) et c'est à nous citoyens de les interpeller et de les ramener devant leurs responsabilités.

Les événements de janvier 2015 ont posé la question cruciale : "qu'avons-nous fait pour en arriver là?"

A tronquer l'Histoire, à sous-estimer ses enseignements, à ne pas la raconter aux jeunes générations, à ne pas transmettre l'héritage de nos aînés, c’est commettre une faute grave dont le prix se paie déjà.

Exigeons des commémorations de qualité et l'implication de nos élus,  pour que celles et ceux qui ont connu les heures sombres de notre Histoire n'aient pas honte de nous.

Demandons aux enseignants, aux directeurs d’école, aux chefs d’établissements de prendre une part active à ces journées commémoratives :

·       visant à rassembler la communauté nationale 

·       remettant les valeurs républicaines et la laïcité au cœur de notre République

afin que les jeunes d’aujourd’hui soient, plus tard, des citoyens à part entière.

Résister Aujourd'hui le 16 mars 2015


 

Résister Aujourd’hui le 16 mars 2015

Notre responsabilité devant les nouvelles générations !

 

Les commémorations nous rappellent notre devoir de mémoire et notre responsabilité vis à vis des jeunes générations: il ne s'agit pas simplement de déposer des gerbes au pied de mémoriaux mais d'expliquer les faits du passé pour mieux comprendre le présent et éviter que les mêmes horreurs se reproduisent.

Certaines municipalités "oublient" ces temps forts (notamment la Journée nationale des victimes de la déportation, le dernier dimanche d’Avril) et c'est à nous citoyens de les interpeller et de les ramener devant leurs responsabilités.

Les événements de janvier 2015 ont posé la question cruciale :                                           "qu'avons-nous fait pour en arriver là?"

A tronquer l'Histoire, à sous-estimer ses enseignements, à ne pas la raconter aux jeunes générations, à ne pas transmettre l'héritage de nos aînés, c’est commettre une faute grave dont le prix se paie déjà.

Exigeons des commémorations de qualité et l'implication de nos élus,  pour que celles et ceux qui ont connu les heures sombres de notre Histoire n'aient pas honte de nous.

Demandons aux enseignants, aux directeurs d’école, aux chefs d’établissements de prendre une part active à ces journées commémoratives :

·       visant à rassembler la communauté nationale 

·       remettant les valeurs républicaines et la laïcité au cœur de notre République

afin que les jeunes d’aujourd’hui soient, plus tard, des citoyens à part entière.

 

Résister Aujourd’hui le 16 mars 2015

09 mars 2015

Hélie Denoix de St Marc n'est pas un héros

 Apprenant que Robert Ménard, maire de Béziers soutenu par le Front national, va changer le nom de la « Rue du 19 mars 1962 » en « Rue du Commandant Denoix de Saint-Marc. Héros français ».  ''Résister Aujourd'hui'' a réagi fortement car le 19 mars 1962, c'est la Paix qui est revenue en Algérie et nous ne pouvons que saluer et commémorer de tels événements..

Nous citons un article de Gilles Manceronhistorien, vice-pdt de la LDH sur cela.   

Son rôle dans la justification de la torture pratiquée en 1957 lors de la Bataille d’Alger puis dans le putsch d’avril 1961 contre la République n’autorise en aucun cas ce terme.

Depuis plusieurs années, l’extrême droite française nostalgique de la colonisation a trouvé un « cheval de Troie » pouvant lui permettre la réhabilitation « raisonnable » de son idéologie, en mettant en avant la personnalité du commandant Hélie Denoix de Saint-Marc (1922-2013).

Avec le soutien du Front national, Robert Ménard organise à Béziers le 14 mars une cérémonie où, selon son invitation, la plaque ajoutera à son nom les mots : « héros français ». Le journal municipal titre : « Effaçons la honte d’une rue du 19 mars 1962 » et « Venez nombreux saluer la mémoire d’un héros français ».

Parmi les mythes qu’on retrouve dans le Livre blanc de l’armée française en Algérie et sur le site internet consacré à Hélie Denoix de Saint-Marc est la légende de l’homme sage et attaché à la vérité qu’aurait été cet officier. Sa vie est présentée de façon à susciter une admiration pour sa personne, qu’on cherche à faire rejaillir à la fois sur les parachutistes de la Bataille d’Alger dont il a été le porte-parole, sur les putschistes d’avril 1961 dont il a fait partie et sur les chefs de l’OAS avec lesquels il s’est retrouvé emprisonné. Mais une telle construction n’est possible qu’au prix de l’oubli ou de la déformation de certains éléments de l’histoire qu’il est utile de rappeler.

Le site internet consacré à Hélie Denoix de Saint Marc le présente comme « un sage » qui cherche « à livrer sa part de vérité », et parle de son « exigence de vérité ». Or son discours est truffé d’occultations, de trous de mémoire, de « vérités officielles » et de contre-vérités flagrantes. Loin d’aller dans le sens d’un regard historique apaisé, c’est plutôt une assez habile tentative de réhabilitation de la conduite de la guerre par l’armée française au Vietnam puis en Algérie, ainsi qu’une justification de la rébellion des ultras en avril 1961 contre les institutions de la République.

Certes, l’engagement d’Hélie Denoix de Saint Marc très jeune dans la Résistance et le récit de sa déportation à Buchenwald forcent le respect, mais ce qui est escompté par un certain discours à son propos, qui tient précisément de la construction d’une légende, c’est l’idée que le parcours de cet homme entre 1940 et 1945 légitimerait ses choix entre 1955 et 1961, ou encore que sa propre déportation sous le nazisme confirmerait ses dénégations ou ses minimisations de la torture pratiquée par l’armée française en Algérie. 

Dans cette dernière période, il a croisé la route de bien d’autres anciens résistants et déportés dont la plupart ont pris des positions résolument opposées aux siennes en ce qui concerne l’usage de la torture, tel le ministre de la Justice Edmond Michelet, le secrétaire général de la préfecture d’Alger Paul Teitgen ou le général Jacques de Bollardière, saint-cyrien, condamné à mort en 1940 par un tribunal militaire vichyste et compagnon de la Libération. Le président de l’Association des anciens déportés d’Algérie n’était autre qu’Yves Le Tac, l’un des animateurs en 1960 des mouvements gaullistes favorables à l’autodétermination de l’Algérie, qui fera l’objet de trois tentatives d’assassinats de la part des hommes de l’OAS qu’Hélie Denoix de Saint Marc s’abstient de désavouer. 

Le passé de Saint Marc pendant la seconde guerre mondiale ne peut donc pas être utilisé pour induire une approbation de sa conduite en Algérie entre 1955 et 1961.

Robert Ménard a fait une opération politique en liaison avec le FN et les anciens de l’OAS

Je me rappelle avoir été menacé par les amis de l’OAS en 1961 comme je l’avais été en 1958 lors du coup d’état de De Gaulle.

Etre libre c’est savoir dire non, protester contre l’injustice, les résistants parmi lesquels Helie de St Marc avaient su dire non mais il n’a pas su dire non à la torture, ni aux putchistes.

Gilles Manceron

24 février 2015

Pour le président du CRIF, Marine Le Pen est « irréprochable personnellement »

 

Sur Europe 1, lundi 23 février 2015, le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF), Roger Cukierman, a déclaré que la présidente du Front national, Marine Le Pen, « était irréprochable personnellement ».

« On est tous conscients, dans le monde juif, que derrière Marine Le Pen, qui est irréprochable personnellement, il y a tous les négationnistes, tous les vichystes, tous les pétainistes. Pour nous, le FN est un parti à éviter », a-t-il indiqué.

« Le Front national est un parti pour lequel je ne voterai jamais, mais c’est un parti qui ne commet pas de violences ». a-t-il nuancé, puis il ajoute : « Toutes les violences aujourd’hui, et il faut dire les choses, sont commises par des jeunes musulmans. C’est une toute petite minorité de la communauté, ce sont les musulmans qui en sont les premières victimes. »

Le F.N. « un parti qui ne commet pas de violences » ?

Dans l’après-midi, le Conseil français du culte musulman (CFCM) a fait savoir, par communiqué, qu’il jugeait « inopportun de participer au dîner du CRIF de ce soir ». Pour le CFCM, « considérer que “toutes les violences aujourd'hui sont commises par des jeunes musulmans” […] sont des déclarations irresponsables et inadmissibles qui contreviennent au principe même du vivre-ensemble ».

La distinction opérée par M. Cukierman entre Mme Le Pen et son parti avait fait bondir Serge Klarsfeld : « Mme Le Pen n'a pas rompu avec son père. Elle dirige le Front national qui porte le passif des prises de position antisémites du père qui est président d'honneur du Front national », avait réagi auprès de l'AFP l'avocat et historien, fils d'un déporté à Auschwitz-Birkenau.

De très nombreuses autres personnalités de tous horizons ont fait part de leur stupeur et de leur condamnation de tels propos qui ont tendance à dresser une communauté contre l’autre.

Moins de deux mois après le 11 janvier, s’affaiblit déjà l’esprit d’unité nationale qui avait soufflé sur la France, refusant de voir la Liberté détruite par les forces de l’obscurantisme.

Nous demandons au CRIF et à tous les Juifs de France de se désolidariser de la déclaration irresponsable de Roger Cukierman. C’est dans l’unité la plus large et le respect réciproque que nous reconstruirons une société fraternelle où chaque femme et chaque homme quelque soit son origine ethnique ou confessionnelle aura sa place et sa dignité.

Nous sommes tous sœurs et frères en humanité et devons dénoncer ensemble les dérives islamophobes, antisémites et xénophobes.

Résister Aujourd’hui le 24 février  2015