29 mai 2010

Marche des Sans Papiers

 

Salut aux marcheuses

Cher.e.s ami.e.s,

  «  Résister Aujourd’hui » notre association héritière des valeurs de la Résistance soutient votre marche.

 Nous sommes des femmes et des hommes qui savent ce que veulent dire les mots Liberté, Egalité, Fraternité et nous ne voulons pas les vider de leur sens.

 Nous vous soutenons parce que nous vous comprenons, vous, nos sœurs et frères Humains et nous ne pouvons être indifférents devant votre colère.

 Nous sommes très vigilants et dénonçons toutes les atteintes aux droits de l’homme.

Nous vous soutenons, vous qui souffrez de discriminations et qui êtes menacés d’expulsion.

Cela nous rappelle les années 1939-1940.

Des allemands, anti-nazis pour la plupart, fuyant la dictature hitlérienne dès 1933 s’étaient réfugier en France, le pays des droits de l’homme.

Ils étaient eux aussi intégrés depuis de nombreuses années à la société française,

ils y travaillaient, avaient fondé une famille

Ils ont été arrêtés en 1939 et 1940 par la police française et enfermés dans des centres d’internement pour étrangers.

Il y a deux traditions françaises, envers les étrangers qui viennent vivre en France, l’une d’accueil et l’autre xénophobe. Depuis quelques années la tradition xénophobe, qui prévalait dès les années 1939-1940, revient en force.

On agite à tout moment le spectre de l’immigré illégal, présenté comme potentiellement délinquant, responsable idéal de l’accroissement du chômage et plus généralement de tous les maux de la société. Ceci dans le but de rallier l’extrême-droite.

En agissant ainsi on la renforce.

 Nous voyons 65 ans après la capitulation nazie, les crimes racistes, la xénophobie et les idées d’extrême-droite qui progressent dangereusement  en France et à travers l’Europe.

 Il est intolérable et inquiétant, aujourd’hui, que des hommes, des femmes et des enfants chassés de chez eux par la dictature, la misère ou les persécutions demandent asile à la France et soient internés dans des camps de rétention et expulsés vers leurs pays d’origine sachant le danger qui les attend.

 Ecoutons cette parole forte de Léopold Senghor :

«  ô seigneur, éloigne de ma mémoire la France qui n’est pas la France, ce masque de petitesse et de haine sur le visage de la France »

La seule façon de changer le visage de la France,

c’est d’abord de régulariser tous les sans-papiers.

C’est ça la fraternité, c’est ça la solidarité

Le ministre Besson lançant un pseudo débat sur « l’identité nationale » ne résoudra pas le problème.

L'identité nationale, ça nous rappelle quelque chose !

Ce thème a toujours été un thème d’extrême droite.

Il vise à opposer un « bon Français » pur, blanc au mauvais immigré basané, responsable du chômage et de l’insécurité.

Résister Aujourd’hui rappellera sans relâche, à vos côtés, que ceux qui agitent le thème de l’identité nationale, quelque soit la période, sont toujours les ennemis de l’humanité.

Engageons-nous à expliquer et expliquer encore les mécanismes qui ont toujours portés au pouvoir les systèmes totalitaires dans un climat d’injustice et de misère sociale. Les fonctionnaires que l’on charge de vous arrêter ou expulser devraient refuser de telles besognes.

Je cite la Déclaration des droits de l’homme de 1793 :

« Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs »

C’est ce qu’on fait les Résistants français, contre l’Etat de Vichy et l’occupation nazie.

C’est ce que nous ferons ensemble avec la force et la volonté de nous unir comme l'on fait nos aînés pour éradiquer les injustices, les discriminations, les intolérances, pour exiger que l’on vous rende votre place de citoyens à part entière

Rêvons, comme Jean Ferrat, d’une France ouverte « au delà des frontières, aux peuples étrangers », d’un France accueillante, mélangée, fraternelle, solidaire.

Faisons ensemble cette France dont Léopold Senghor n’aurait pas honte.

Résister Aujourd'hui le 29 mai 2010

14 mai 2010

Soutenons le Juge Garzon

 


Résistons contre l’extrême droite espagnole


Aujourd'hui, vendredi 14 mai 2010 le juge Baltasar Garzon vient d'être suspendu de ses fonctions. Soutenons-le avec vigueur dans ses actions pour la défense des droits de l'homme.

Aujourd’hui, 65 ans après la capitulation nazie, les crimes racistes, la xénophobie et les idées d’extrême-droite progressent dangereusement à travers l’Europe notamment en Italie, en France, en Belgique, aux Pays-Bas, en Russie et récemment en Hongrie et en Autriche.
Aujourd’hui en Espagne le juge Garzon, celui-même qui ordonna, en 1998, l’arrestation de l’ex-dictateur chilien Pinochet au nom de la justice universelle, est sur le point d’être suspendu de ses fonctions. Il est poursuivi pour avoir voulu enquêter, fin 2008, sur les crimes franquistes de la guerre civile (1936-1939) et sur la répression de la dictature (1939-1975) alors que les faits seraient couverts par la loi d'amnistie votée en 1977, deux ans après la mort de Franco.
La faute du juge Garzon est d’avoir, à la demande des familles de victimes, voulu ouvrir une instruction contre le franquisme et ses crimes contre l’humanité, donc imprescriptibles : 150.000 républicains disparus dans les fosses communes, 30.000 enfants volés.
Cela a provoqué les plaintes des groupes fascistes « Mains propres » et « Identité et liberté » et par les restes du parti franquiste la «Phalange espagnole » qui s’appuient sur la loi d’amnistie, et le juge Garzon va être jugé par ses pairs.
L’un des ‘’exécuteurs’’ de Garzon, le juge Adolfo Prego, est membre de l’Association néo-franquiste de défense de la nation espagnole.
Selon la presse espagnole le procès risque d’être expéditif et si M. Garzon est reconnu coupable il peut être condamné à une peine de 10 à 20 ans d’interdiction d’exercer son métier d’avocat.
Le cinéaste Pédro Almodovar déclarait récemment « qu’une condamnation serait une nouvelle victoire de Franco »
De son côté, José Blanco, n° 2 du Parti Socialiste espagnol a « du mal à comprendre que des phalangistes puissent asseoir sur le banc des accusés celui qui s'est efforcé de réhabiliter la mémoire des victimes de la dictature".
Miguel-Angel Rodriguez, professeur de droit international, souligne que : « Depuis Nuremberg, dès lors qu’il y a crimes contre l’humanité, ils sont imprescriptibles. » Le pacte international de droit politique et civil de 1966, ratifié par l’Espagne avant la loi d’amnistie, oblige à juger tous les crimes. La convention européenne des Droits de l’homme (art. 7-2), à laquelle l’Espagne a adhéré, dit la même chose. Ces traités internationaux, priment sur la loi espagnole. Le Tribunal européen des droits de l’homme a déclaré incompatibles les lois d’amnistie avec l’obligation d’enquêter sur les actes de barbarie.
La probable destitution d’un juge qui dérange vise à protéger l’impunité du franquisme et à donner un coup d’arrêt au combat pour reconquérir la mémoire et la République en Espagne. Elle serait un naufrage pour la démocratie espagnole. »
Pour soutenir le Juge Garzon dans sa lutte pour la défense des Droits de l’Homme, intervenez et signez massivement toutes les pétitions en ligne et notamment :

http://www.lapetition.be/petition.php?petid=7237

et participez aux côtés de « Résister Aujourd’hui » à toutes les manifestations de soutien.