Après ce poème de Léo Ferré déclamé par notre ami Richard Martin, après tous les intervenants que nous venons d’entendre,
nous avons encore plus de raisons de résister aujourd’hui.
Au plateau de Glières les 14 et 15 mai 2011 des vétérans de la Résistance nous appelèrent à une insurrection pacifique.
C’est une nouvelle étape pour la reprise en mains de nos destinées dans une France plus juste, plus démocratique, plus généreuse où chacune et chacun pourra travailler, se nourrir, se loger, se soigner, s’éduquer et se cultiver comme le prévoyait le programme du CNR et comme le 1er gouvernement de 4ème République a eu la lucidité et le courage de l’appliquer dans une France bien plus pauvre qu’aujourd’hui.
·
La banalisation des idées d’extrême-droite
·
La défense des acquis du programme du CNR
·
Le devoir de mémoire.
On sème ainsi impunément la haine envers l’autre en banalisant les
idées d’extrême-droite
En 1995, l’assassinat du jeune comorien de 17 ans, Ibrahim Ali, par des colleurs d’affiches du Front National
L'assassinat du Marocain sortant de la mosquée à St Etienne, et combien de souffrances et d'humiliations à connotation raciste depuis.
Les électeurs n’ont plus honte de voter pour le FN et d’après un sondage 52% des français estiment que le FN devrait être considéré comme «un parti comme les autres»
Tous les partis républicains de droite ou de
gauche rejetaient le FN, ses propos et
ses actes
Je cite
«
Je n'ai pas l'intention d'accepter la moindre parole qui serait de nature
raciste ou antisémite. Je ne connais qu'une stratégie, celle de la tolérance
zéro : ne rien accepter et sanctionner tout de suite. Il n'y a jamais d'acte
antisémite ou d'acte raciste qui soit mineur. Qu'il s'agisse d'une parole ou
d'un geste, qu'il y ait des victimes ou non, c'est toujours quelque chose de
grave »?
fin
de citation.
C’était
simplement, Nicolas Sarkozy, le 25 juillet 2005.
Les peurs, les inquiétudes , les angoisses
instrumentalisées favorisent la montée de l’intolérance.
nous devons
dénoncer cette banalisation afin de stopper cette poussée extrémiste.
nous devons
rester fidèles à la mémoire et aux engagements de ceux qui se sont battus
au risque de
leurs vies pour défendre nos libertés.
nous devons exiger de ceux qui nous gouvernent ou qui veulent nous
gouverner
une attitude ferme face à la banalisation des idées d’extrême
droite.
la défense des acquis sociaux et culturels du programme du CNR
8
mouvements de la Résistance, 6 partis politiques et 2 syndicats.
Le
15 mars 1944, ils adoptaient le programme du Conseil National de la Résistance.
après
cinq années de trahison, de fascisme vichyssois soutenu par le nazisme hitlérien,
après
cinq années de souffrances et de sacrifices.
Les femmes et les hommes de ce pays doivent retrouver leur dignité.
On
ne peut se taire plus longtemps, il est temps de se rebeller et de placer
tous ceux qui cautionnent pareille politique,
contraire aux idéaux de la Résistance, devant leurs
responsabilités ?
Quelques textes nous permettent de retrouver l’esprit et les valeurs de la Résistance.
Ce
sont des textes tous empreints de Justice, de Générosité, de Liberté, de
Fraternité et d’Egalité
- le programme du CNR
bien sûr
mais
aussi
- l’Appel des Vétérans de
la Résistance du 15 mars 2004
- l’Appel de Thorens Glières (Raymond Aubrac et Stéphane Hessel) le 14 mai 2011
- la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme de 1948 est également un texte référent dont René Cassin a été un des principaux rédacteurs et auquel Stéphane Hessel a participé.
L’histoire de la société depuis des siècles s’est construite à partir d’une utopie, d’un espérance en des jours meilleurs, dont les femmes et les hommes ont besoin.
Les combats de nos aînés ont été menés à partir de la vision de la société à laquelle ils aspiraient pour leurs enfants.
En menant cette bataille de la mémoire, nous faisons connaître l’utilité de leurs luttes, l’histoire de l’émancipation humaine qui a conduit à la conquêtes des valeurs républicaines qui constituaient jusqu’à aujourd’hui le socle de notre société.
Plus que jamais, nous avons besoin que se construise, entre les idéaux des Résistants d’hier et les volontés des citoyens-résistants d’aujourd’hui, une large osmose capable de donner un nouveau souffle aux acquis démocratiques, sociaux et culturels de 1945.
Quand nous dénonçons ces atteintes aux libertés fondamentales, c’est pour mieux faire comprendre les mécanismes, toujours semblables qui peuvent conduire à nouveau à l’émergence des forces les plus rétrogrades et à la barbarie écrasant les droits élémentaires de la Démocratie, que ce soit en France ou ailleurs.
Nous devons montrer et analyser les engrenages des intolérances mais aussi la responsabilité de l’homme et de la femme d’aujourd’hui, nous devons informer, et encore informer afin que chacun, notamment les jeunes soient conscients des dangers et se comportent en citoyens responsables.
La mémoire vécue de nos anciens nous rappelle que dans les années trente c'est sur le terreau du chômage et de la misère grandissante que germa le fascisme en Italie et le nazisme en Allemagne.
Avec cette compréhension, comment ne pas réagir vivement à la suppression des enseignements d’histoire dans les classes de terminales scientifiques. L’histoire est une matière transversale, indispensable à tous. Cette suppression est un déni de devoir de mémoire.
Nous demandons aux côtés des Résistants, que l’histoire de la
Résistance et de la Déportation soit enseignée, dans tous les collèges et
lycées.
Nous demandons également que le 27 mai, jour anniversaire de la création du C.N.R., devienne journée nationale de la Résistance.
Ce jour serait évoqué, dans toutes les écoles, ce que fut la
Résistance, ses buts, son rôle, ses idéaux.
Nous devons être prêts à faire pression et chercher tous les points de convergences entre associations, mouvements, syndicats et partis se réclamant de la Mémoire de la Résistance.
Nous ne pouvons rester impassibles devant la banalisation des idées d’extrême droite en France et en Europe.
Nous ne pouvons rester indifférents devant le démantèlement des acquis sociaux et culturels
du programme du
Conseil National de la Résistance.
Nous avons une responsabilité historique
Nous appelons les nouvelles générations à réfléchir avec nous sur
les causes toujours semblables de la montée des extrémismes de droite et des
dangers que cela représente.
Nous appelons tous les démocrates et notamment les plus jeunes à se mobiliser pour participer à la rédaction du « projet de société du 21ème siècle » reprenant les principes du programme du Conseil National de la Résistance en les adaptant à notre époque.
Ce projet initié par « Citoyens Résistants d’Hier et d’Aujourd’hui » sera un élément déterminant de nos luttes futures
Nous mettrons, ensemble, tout en oeuvre, pour que ce projet prenne forme,
pour que l'intelligence gagne du terrain sur l'intolérance.
pour que la fraternité entre les hommes et la solidarité entre les Peuples fassent reculer l'intolérance et la barbarie,
pour que la responsabilité et la vigilance de chacun garantissent la Liberté de tous ceux qui vivent et qui vivront sur notre planète.
Comme Lucie Aubrac , nous disons que « le verbe Résister doit toujours se conjuguer au présent »
Vive la Résistance !
Marseille le 19 octobre 2011