Les tragiques attentats de Paris et Saint Denis qui ont endeuillé
la France le 13 novembre, nous obligent à plus de solidarité, plus de
fraternité, plus d'égalité dans notre République.
De ce point de vue, le passage quasi immédiat de l’émotion,
légitime, à la surenchère sécuritaire n’apparaît-il pas comme une réponse
inappropriée ? Les drames survenus vendredi dernier ont entraîné
visiblement une escalade dans le débat public. Dans l’urgence, il est essentiel
d'éviter le piège des amalgames entre terroristes, islam, immigration et
réfugiés et nous appelons à la mobilisation
citoyenne pour affirmer notre volonté de vivre ensemble.
Le rejet de toute forme de racisme, d'antisémitisme,
d'islamophobie, de discriminations est essentiel pour que notre pays puisse
faire progresser, ensemble, la démocratie et la République sociale.
Les dirigeants de l'extrême droite ont mis à profit cette
dramatique situation pour diviser les Français, fustiger une partie de la
communauté nationale, instiller le poison du racisme et de la haine. Sur nos
lieux de travail et d'étude, dans nos villes et cités, lors des élections… Ils représentent un grave danger pour la
démocratie et les solidarités ; autant de raisons pour les combattre pour
leurs idées et leurs agissements.
Les élections régionales en PACA auront lieu les 6 et 13 décembre,
et elles sont porteuses de danger pour notre région. Les résultats des
précédents scrutins, ont montré que le score de l'extrême-droite se maintenait
à un haut niveau très inquiétant pour notre pays et notre région.
La très forte abstention montre à quel point une partie importante
de l’électorat désespère de voir se résoudre ses difficultés quotidiennes. Tant
qu’il n’y aura pas d’avancées majeures sur les terrains où s’alimente la
désespérance populaire en termes d’emploi, de précarité, de pouvoir d’achat,
de sécurisation des parcours professionnels
et d’une plus juste répartition des richesses créées, le danger sera toujours
présent.
Dans ces conditions, le scrutin de décembre, peut porter le Front
National, parti anti-républicain, xénophobe, anti-syndical à la tête de la
région, ce qui aurait pour effet d'accentuer les difficultés existantes, comme
cela peut se constater dans les collectivités locales gérées par ce parti
d'extrême droite qui cherche, à diviser,
à dresser les unes contre les autres des parties de notre population. Par sa
politique de destruction des services publics, il ne peut que creuser les
inégalités sociales, déjà accentuées par
de longues années de politiques d’austérité.
Sur des dossiers décisifs pour nos vies tels que l’emploi, les transports, les lycées, la
culture, la formation professionnelle, le développement économique,
l'environnement, la région détient des compétences de la plus haute importance
dont nous ne pouvons abandonner la responsabilité à l’extrême-droite.
On doit s’interroger notamment sur ce qu’il adviendrait des
politiques en faveur de la jeunesse, mises en oeuvre par les associations d’Education populaire, lors de
leur inévitable mise au pas. La finalité de leur Projet éducatif auprès des
enfants et des jeunes, des animateurs, et éducateurs est fondée sur l'exercice
de la Citoyenneté, de l'expression et de la participation. Ces valeurs
sont niées en paroles et en actes par
l'extrême-droite.
Certains candidats poussent jusqu'à l'exacerbation les positions
de leur parti (affichage aux côtés des identitaires, de l'intégrisme
catholique, affirmation décomplexée d'une idéologie sexiste, anti-musulman
et homophobe). Leur élection serait un
signal désastreux au niveau local, national, européen. Elle remettrait en cause
nombre de solidarités au niveau du bassin méditerranéen. Elle déstabiliserait
nombre d'actions culturelles construites de longue date et vitales pour le lien
social.
Leur programme, centré sur le repli identitaire ne peut
qu'aggraver les clivages qui existent au sein de notre société et nous plonger
plus profondément dans la crise et le repli sur soi.
Ne laissons donc pas la haine et la peur dicter leurs lois et
remettre en cause la démocratie, les solidarités, les valeurs de la République.
Enfin, l'influence de l'extrême droite ne se limite pas aux seules
positions du FN. En effet ses idées se diffusent bien au-delà de son
implantation traditionnelle et certaines positions sont partagées par les
représentants d'autres listes engagées dans une course à la surenchère
démagogique.
C’est pourquoi nous lançons d’une même voix, un appel solennel aux
électrices et aux électeurs. Nous leur demandons de se prononcer contre le
danger démocratique que représente
l'extrême-droite. Le vote, acte citoyen et républicain, doit exprimer
clairement notre volonté de vivre ensemble et faire cohabiter nos valeurs
laïques et humanistes - faites de liberté, d'égalité, de fraternité, de dignité
et de justice - seules garanties d’une paix civique.
Pour toutes ces raisons, nous engageons cette position commune
visant à empêcher l’extrême-droite de prendre le pouvoir dans notre région. Une démarche que nous
souhaitons inscrire dans la durée, considérant que cet enjeu restera
d’actualité au-delà des échéances électorales de décembre.
Premiers signataires de cet
appel :
Les Amis de Richard Martin, CEMEA, Fonds de Solidarité et de
Promotion du Mouvement Associatif, Forum Femmes Méditerranée, Les Francas,
FSU13 (SDU SNASUB SNES SNUIPP SNESUP SNICS),
LDH13, Marche Mondiale des Femmes PACA,
MRAP13, Résister
Aujourd'hui, La Petite Edition, SFA CGT, VISA13, Alain Beitone (enseignant), Gérard Perrier (éducation populaire),
Karine Saada
conférence de presse jeudi 26 11 heures au théâtre Toursky
tous les signataires sont invités
Marseille le 19 novembre 2015
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