19 novembre 2015

Mobilisons nous contre les idées de l'extrême droite sur les lieux de travail et d'étude, dans nos villes et quartiers.

Les tragiques attentats de Paris et Saint Denis qui ont endeuillé la France le 13 novembre, nous obligent à plus de solidarité, plus de fraternité, plus d'égalité dans notre République.

De ce point de vue, le passage quasi immédiat de l’émotion, légitime, à la surenchère sécuritaire n’apparaît-il pas comme une réponse inappropriée ? Les drames survenus vendredi dernier ont entraîné visiblement une escalade dans le débat public. Dans l’urgence, il est essentiel d'éviter le piège des amalgames entre terroristes, islam, immigration et réfugiés et nous appelons à la  mobilisation citoyenne pour affirmer notre volonté de vivre ensemble.

 Le rejet de toute forme de racisme, d'antisémitisme, d'islamophobie, de discriminations est essentiel pour que notre pays puisse faire progresser, ensemble, la démocratie et la République sociale.

 Les dirigeants de l'extrême droite ont mis à profit cette dramatique situation pour diviser les Français, fustiger une partie de la communauté nationale, instiller le poison du racisme et de la haine. Sur nos lieux de travail et d'étude, dans nos villes et cités, lors des élections… Ils  représentent un grave danger pour la démocratie et les solidarités ; autant de raisons pour les combattre pour leurs idées et leurs agissements.

Les élections régionales en PACA auront lieu les 6 et 13 décembre, et elles sont porteuses de danger pour notre région. Les résultats des précédents scrutins, ont montré que le score de l'extrême-droite se maintenait à un haut niveau très inquiétant pour notre pays et notre région.

 La très forte abstention montre à quel point une partie importante de l’électorat désespère de voir se résoudre ses difficultés quotidiennes. Tant qu’il n’y aura pas d’avancées majeures sur les terrains où s’alimente la désespérance populaire en termes d’emploi, de précarité, de pouvoir d’achat, de  sécurisation des parcours professionnels et d’une plus juste répartition des richesses créées, le danger sera toujours présent.

Dans ces conditions, le scrutin de décembre, peut porter le Front National, parti anti-républicain, xénophobe, anti-syndical à la tête de la région, ce qui aurait pour effet d'accentuer les difficultés existantes, comme cela peut se constater dans les collectivités locales gérées par ce parti d'extrême droite qui cherche,  à diviser, à dresser les unes contre les autres des parties de notre population. Par sa politique de destruction des services publics, il ne peut que creuser les inégalités sociales, déjà accentuées par  de longues années de politiques d’austérité.

 Sur des dossiers décisifs pour nos vies tels que  l’emploi, les transports, les lycées, la culture, la formation professionnelle, le développement économique, l'environnement, la région détient des compétences de la plus haute importance dont nous ne pouvons abandonner la responsabilité à l’extrême-droite. 

On doit s’interroger notamment sur ce qu’il adviendrait des politiques en faveur de la jeunesse, mises en oeuvre par les  associations d’Education populaire, lors de leur inévitable mise au pas. La finalité de leur Projet éducatif auprès des enfants et des jeunes, des animateurs, et éducateurs est fondée sur l'exercice de la Citoyenneté, de l'expression et de la participation. Ces valeurs sont  niées en paroles et en actes par l'extrême-droite.

 Certains candidats poussent jusqu'à l'exacerbation les positions de leur parti (affichage aux côtés des identitaires, de l'intégrisme catholique, affirmation décomplexée d'une idéologie sexiste, anti-musulman et  homophobe). Leur élection serait un signal désastreux au niveau local, national, européen. Elle remettrait en cause nombre de solidarités au niveau du bassin méditerranéen. Elle déstabiliserait nombre d'actions culturelles construites de longue date et vitales pour le lien social.

 Leur programme, centré sur le repli identitaire ne peut qu'aggraver les clivages qui existent au sein de notre société et nous plonger plus profondément dans la crise et le repli sur soi.

 Ne laissons donc pas la haine et la peur dicter leurs lois et remettre en cause la démocratie, les solidarités,  les valeurs de la République.

 Enfin, l'influence de l'extrême droite ne se limite pas aux seules positions du FN. En effet ses idées se diffusent bien au-delà de son implantation traditionnelle et certaines positions sont partagées par les représentants d'autres listes engagées dans une course à la surenchère démagogique.

 C’est pourquoi nous lançons d’une même voix, un appel solennel aux électrices et aux électeurs. Nous leur demandons de se prononcer contre le danger démocratique que représente l'extrême-droite. Le vote, acte citoyen et républicain, doit exprimer clairement notre volonté de vivre ensemble et faire cohabiter nos valeurs laïques et humanistes - faites de liberté, d'égalité, de fraternité, de dignité et de justice - seules garanties d’une paix civique.

Pour toutes ces raisons, nous engageons cette position commune visant à empêcher l’extrême-droite de prendre le pouvoir dans  notre région. Une démarche que nous souhaitons inscrire dans la durée, considérant que cet enjeu restera d’actualité au-delà des échéances électorales de décembre.

Premiers signataires  de cet appel :

Les Amis de Richard Martin, CEMEA, Fonds de Solidarité et de Promotion du Mouvement Associatif, Forum Femmes Méditerranée, Les Francas, FSU13 (SDU SNASUB SNES SNUIPP SNESUP SNICS),  LDH13, Marche Mondiale des Femmes PACA,  MRAP13, Résister Aujourd'hui, La Petite Edition, SFA CGT, VISA13, Alain Beitone (enseignant), Gérard Perrier (éducation populaire), Karine Saada

conférence de presse jeudi 26 11 heures au théâtre Toursky

tous les signataires sont invités

 Marseille le 19 novembre 2015

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