Je tiens à saluer tous
les amis du Théâtre Toursky qui, dès l’automne 2009, ont su s’indigner,
s’engager et résister aux côtés de Richard Martin.
Richard Martin a fait la
grève de la faim pendant 13 jours et vous l’avez soutenu, vous vous êtes
indignés à ses côtés pour exiger la restitution des subventions que l’Etat
avait graduellement et totalement
supprimées.
Je
réaffirme avec le programme du CNR et avec la DUDH à la rédaction de laquelle
j’ai participé que la culture doit avoir sa place, toute sa place
Il faut faire face à la main mise sans précédent des marchés
financiers sur l’économie, le social, l’information, le savoir et la culture et
je crie avec vous haut et fort que la culture ne doit pas mourir.
Laisser mourir un théâtre c’est laisser mourir la culture et,
laisser mourir la culture c’est laisser mourir l’homme qui a besoin de culture
pour vivre et exister.
Le théâtre pour lequel se bat Richard Martin
depuis de nombreuses années apporte aux jeunes et aux moins jeunes le réconfort
dans la prise de conscience d'une identité et d'une appartenance culturellement
européenne et, surtout, dans la constitution d'un imaginaire collectif.
Dans cette période d’instabilité angoissante nous avons
besoin de rêver, de créer.
Le droit à la culture est un droit élémentaire, nul n’a le droit de le mettre en cause.
Ce doit être un service public comme la santé, le savoir, la recherche et l’information comme le déclarait en 1944 le programme du Conseil National de la Résistance.
Il n’y aurait plus d’argent !
Comment
peut-il manquer aujourd’hui de l’argent pour maintenir et prolonger ces
conquêtes sociales, alors que la production de richesses a considérablement
augmenté depuis la Libération? Les politiques, les intellectuels et l’ensemble
de la société ne doivent pas démissionner, ni se laisser impressionner par
l’actuelle dictature des marchés financiers qui menace la démocratie et
l’émancipation de l’homme.
Le
18 octobre prochain, au Toursky, à mon grand regret, je ne pourrais être parmi
vous mais je serais de tout cœur avec Richard Martin, Michel Vial et
l’association « Résister Aujourd’hui » pour protester contre la
banalisation des idées nauséabondes de l’extrême-droite et pour défendre les acquis sociaux,
économiques et culturels du programme du Conseil National de la Résistance.
Je
pense comme l’association « Résister Aujourd’hui » que le théâtre
Toursky peut être un des ferments d’une insurrection pacifique à laquelle nous
appelions dès 2004, car il est une plaque tournante des échanges culturels
méditerranéens, européens et mondiaux et qu’il représente un relais
incontournable d’une culture pour tous dans le droit fil de l’aventure initié
par Jean Vilar et Roger Planchon.
Soyons
unis et mobilisés car comme le disait Bertolt Brecht :
« Le
ventre est encore fécond, d’où a surgi la bête immonde »
Stéphane Hessel Paris le 19 mai 2011
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