22 février 2024

pour un service universel et obligatoire

 

Nous n’avons pas accepté, en 1996, que l’on supprime le service militaire, ce lien entre l’armée et la nation, car nous craignîmes que cela provoque des dérives dangereuses.

Nous pensons toujours que la défense doit être indissociable de l’idée de nation, de civisme et de citoyenneté.

 Pour nous faire accepter le rendez-vous citoyen de quelques jours remplaçant le service militaire, les menaces ont, à l’époque, été éludées arguant qu’il n’y avait « plus de menaces extérieures »

Les menaces intérieures, quant à elles, sont pourtant présentes. Veut-on les ignorer ? Pourquoi ?

Est-ce ou non l’idéologie raciste et xénophobe de Hitler, la servilité de Pétain à ces thèses qui furent responsables de la souffrance et de la mort de millions d’êtres humains?

Cette idéologie ne nourrit-elle pas, trop souvent, les propos et les écrits actuels du Front National et des groupuscules identitaires?

Marine Le Pen n’est-elle pas l’amie de tous les néo-fascistes européens qu’elle fréquente?

(Dis-moi qui sont tes amis je te dirai qui tu es.........)

Comment ne pas se rappeler que Jean-Marie Le Pen, à l’époque, dans ses « 300 Mesures » s’engageait  à constituer une garde nationale et à remplacer la conscription par le volontariat.

Ces idées ont-elles été abandonnées par sa fille qui souhaite arriver au pouvoir?

 Nous pensons, quant à nous, que l’abandon du service militaire obligatoire et universel est néfaste pour la République.

L’Armée, coupée de la Nation, éloignée des citoyens, pourrait être, entre les mains de certains « politiques »  d’extrême-droite, à l’origine de dérives dangereuses.

Il est indéniable que les idées d’extrême-droite, notamment celles du Front National, sont de plus en plus infiltrées dans toutes les administrations, y compris la Police et l’Armée.

Un pouvoir militaire, totalement autonome, n’acceptant pas les valeurs de la République, entre les mains d’un président pouvant exercer les pleins pouvoirs en vertu de l’article 16 de la constitution, enlèverait tout contrôle à la Nation.

 Les Résistants et les Déportés, par leurs combats contre le fascisme et le nazisme, par leurs sacrifices, nous ont rendu la Démocratie et la Liberté, nous voulons les préserver.

 Or, au 21ème siècle, le triptyque de la République a rarement été aussi menacé.

Chaque citoyen a, aujourd’hui, le devoir de défendre ces valeurs. Il doit avoir, aussi, le droit et la capacité de « porter les armes » au sein de l’armée de la République.

 Au moment où les idéologies racistes et xénophobes, véhiculées par l’extrême-droite et soutenues tacitement par une partie de la classe politique, ressurgissent, il faut apprendre à la jeunesse l’esprit civique, le sens de la citoyenneté et la tolérance.

Cette tolérance s’apprend dans le brassage des individus, des cultures et des mentalités.

La conscription, comme l’école, est un des rares moyens de brassage et d’intégration au moment où les lieux de socialisation notamment les partis politiques, les syndicats et les Eglises sont en crises profondes et où la fracture sociale prétendument raciale continue de s’aggraver.

 A contrario, une armée de métier, sans état d’âme, sans le moindre sens civique pourrait représenter un danger pour la Démocratie. N’oublions pas que les trois premières Républiques furent renversées par un coup d’état militaire : 18 Brumaire, 2 décembre 1851, Juin 1940.

C’est un pouvoir militaire, installé à Alger, qui conduisit à la chute de la 4ème République en 1958, et le putsch militaire d’avril 1961 n’a pu avorter que grâce au comportement républicain du contingent.

 Il est donc impératif de rétablir la conscription de toute une classe d’âge dans un service national, d’une durée plus courte. Celui-ci comprendrait, obligatoirement, une formation militaire et Républicaine pour tous, sous réserve du droit à l’objection de conscience.

Il pourrait être suivi d’un service civique ( Humanitaire, solidarité, écologie).

 Cette conscription égalitaire et citoyenne, universelle et obligatoire devra être encadrée par des officiers, ayant reçu eux mêmes une éducation Républicaine nécessaire et suffisante.

Ces officiers, recrutés dans les lycées civils de l’éducation Nationale, seraient formés par un véritable enseignement universitaire dans les Grandes Ecoles Militaires,  et n’appartiendrait plus à une même caste.

 La discipline, l’obéissance aux ordres, ne doivent jamais prendre le pas sur la conscience humaine. Ceux de la « France libre » ont su dire non en 1940. Les militaires ont, aujourd’hui encore, le devoir de résister à un ordre contraire à la Déclaration des Droits de l’Homme. Qu’en serait-il demain avec une armée de métier qui pourrait devenir une armée de mercenaires

Nous nous rappelons des appelés ( les fameux gars du 17 ème ) refusant en 1905 de charger les manifestants vignerons à Montpellier et des appelés et rappelés, en Algérie refusant de suivre les Généraux putschistes en 1961.

 En conséquence, nous sommes profondément contre la professionnalisation de l’armée et demandons que le service militaire soit rétabli et ne soit plus ressenti comme une perte de temps, par les jeunes, et redevienne ainsi le lien nécessaire entre l’Armée et la Nation citoyenne.

Michel Vial 

Résister Aujourd’hui

 

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