04 février 2015

Profanation Stèle Manouchian à Marseille

 

Deux néo-nazis, Olivier Biancotto et David Guichard, ont été condamnés à Marseille à du travail d’intérêt général pour le drap jeté sur la stèle des 23 fusillés du groupe FTP MOI ‘’Manouchian’’.

Ils étaient polonais, arméniens, italiens, hongrois, la plupart de confession juive .

Ces Résistants qui, au poteau d’exécution, avaient refusé le bandeau sur les yeux.

Me Alain Lhote avocat de ‘’Résister Aujourd’hui’’ qui s’était portée partie civile déclara devant le tribunal :

‘’…ce ne sont que des pantins de la bêtise absolue, des lâches qui ne connaissent rien à notre histoire. Ils souillent, avilissent ce qui est sacré. Devant un monument on s’incline, eux ils crachent dessus. C’est un acte sacrilège.’’

Il les invita à méditer le poème d’Aragon’l’Affiche Rouge’’, dans votre conscience si vous en avez une.

La mort de nos humoristes tués par des fanatiques oblige à réfléchir sur cet apatride que personne ne voulait voir devenir français, Manouchian et ses camarades aux noms difficiles à prononcer.

C’était de vrais patriotes ! Ils sont morts pour la France !’’

‘’Résister Aujourd’hui’’ aux côtés des associations arméniennes, pour laver cette ignominie soutient la demande de panthéonisation du groupe Manouchian.

Nous sommes toutes et tous ‘’Manouchian’’ poète et Résistant.

       "Résister Aujourd’hui" le 4 février 2015


L'Affiche Rouge, poème d'Aragon pour Manouchian et ses 22 compagnons

Vous n’avez réclamé la gloire ni les larmes
Ni l’orgue ni la prière aux agonisants
Onze ans déjà que cela passe vite onze ans
Vous vous étiez servis simplement de vos armes
La mort n’éblouit pas les yeux des Partisans
Vous aviez vos portraits sur les murs de nos villes
Noirs de barbe et de nuit hirsutes menaçants
L’affiche qui semblait une tache de sang
Parce qu’à prononcer vos noms sont difficiles
Y cherchait un effet de peur sur les passants
Nul ne semblait vous voir Français de préférence
Les gens allaient sans yeux pour vous le jour durant
Mais à l’heure du couvre-feu des doigts errants
Avaient écrit sous vos photos MORTS POUR LA FRANCE
Et les mornes matins en étaient différents
Tout avait la couleur uniforme du givre
A la fin février pour vos derniers moments
Et c’est alors que l’un de vous dit calmement
Bonheur à tous Bonheur à ceux qui vont survivre
Je meurs sans haine en moi pour le peuple allemand
Adieu la peine et le plaisir Adieu les roses
Adieu la vie adieu la lumière et le vent
Marie-toi sois heureuse et pense à moi souvent
Toi qui vas demeurer dans la beauté des choses
Quand tout sera fini plus tard en Erivan
Un grand soleil d’hiver éclaire la colline
Que la nature est belle et que le cœur me fend
La justice viendra sur nos pas triomphants
Ma Mélinée ô mon amour mon orpheline
Et je te dis de vivre et d’avoir un enfant
Ils étaient vingt et trois quand les fusils fleurirent
Vingt et trois qui donnaient leur cœur avant le temps
Vingt et trois étrangers et nos frères pourtant
Vingt et trois amoureux de vivre à en mourir
Vingt et trois qui criaient la France en s’abattant

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire