21 février 2015

Hommage à Missak Manouchian

 

Comme chaque année nous nous retrouvons devant cette stèle pour rendre hommage à notre camarade, au résistant, Missak Manouchian.
Il ne s’agit pas seulement de se souvenir, une fois par an, de ce jeune héros, arrêté, puis exécuté le 21 février 1944 avec 22 autres membres du groupe « MANOUCHIAN BOCZOV », que le poète Louis Aragon immortalisera par l’Affiche Rouge…
…il s’agit d’entretenir ce souvenir en lien avec l’actualité.
L’actualité, c’est la violence, d’abord sociale avec les remises en causes des valeurs et des idéaux auxquels était attaché ce groupe de résistant comme la liberté, la fraternité et l’émancipation humaine.
L’actualité c’est l’intolérance, la banalisation du racisme et de l’antisémitisme.
L’actualité montre combien les droits de l’homme sont malmenés, et combien les valeurs de notre République sont fragiles quand elles ne sont pas entretenues, enseignées et relayées…
Ce buste ici est là pour rappeler que Missak Manouchian, est un des rescapés du génocide arménien, au cours duquel il perdit ses parents.
Ce buste est là pour rappeler les idéaux de Missak Manouchian qui le firent entrer en résistance.
Des idéaux qu’il épousa en 1934 en devenant membre du Parti Communiste et du HOC (Comité de Secours pour l’Armenie), cette année même où l’extrême droite bat le pavé parisien en scandant entre autre : « Juifs dehors, République pourrie… ».
Nous sommes deux ans avant le Front populaire avec l’unité des travailleurs, qui gagnera parmi les plus grandes avancées sociales et démocratiques de notre pays.
Quelques années plus tard, ce sont ces mêmes idéaux, avec son courage et ses convictions qui conduiront Missak Manouchian au cotés de ses camarades de la MOI et les résistantsdes FTP à se dresser face à l’horreur nazie, jusqu’à donner leur vie.
L’occasion de rappeler que cette horreur nazie n’était pas le résultat d’une quelconque folie.
C’était la mise en œuvre d’un projet politique, un projet de civilisation.
C’était l’utilisation de l’intelligence humaine au service du mal absolu.
Comment peut-on accepter que 76 ans plus tard, au pays des Lumières, des actes et des propos racistes, xénophobes, antisémites ou islamophobes s’enchaînent avec une légèreté déconcertante ?
Voilà pourquoi, rendre hommage à Missak Manouchian, mort pour la France…
…pour cette France de la liberté, de l’égalité et de la fraternité…
…pour ses valeurs universelles, est un encouragement à poursuivre le combat de Manouchian et de ses camarades.
Si Missak Manouchian vivait aujourd’hui, il serait certainement révolté attristé de voir ses idéaux bafoués.
Il serait vent debout face aux lois qui détricotent les avancées sociales et démocratiques du Front populaire et du Conseil national de la Résistance.
Cet hommage doit être une invitation à toujours résister, à ne jamais renoncer, pour conquérir de nouveaux espaces de liberté, de démocratie et de citoyenneté.
Ici à Marseille, nous lui rendons hommage chaque année, mais je regrette que la République n’en fasse pas autant.
Le meilleur hommage étant de transférer les cendres de Missak Manouchian, ainsi que celles des Résistants valeureux, sous la coupole du Panthéon, afin de réparer une omission mémorielle
Le moment que nous vivons reste propice pour obtenir cette reconnaissance : la Panthéonisation de Missak Manouchian
Permettez-moi en conclusion, de lancer un appel solennel à la vigilance, combattons partout où nous le rencontrons, la Haine et l’Ignorance qui isolent et divisent celles et ceux qui ont pourtant intérêt à se rassembler pour bâtir une société du Vivre Ensemble, une Humanité dans le respect et la dignité.

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