dans le cadre du débat sur la réforme du service national ( rapporteur Claude MAIGNANT au nom de ''Résister Aujourd'hui" )
La décision
irrévocable prise par le président de la République de créer une armée
professionnelle, du fait qu’on abolit la conscription au sens militaire du
terme, fait peser sur le pays la menace d’un outil de défense encore davantage
coupé de la nation et pouvant se dresser contre la République.
Dans ce
contexte nouveau, un service national devenu, en fait, étranger à la défense,
qu’il soit volontaire ou obligatoire, ne changera rien aux données du problème
: un pouvoir militaire totalement autonome, dont l’idéologie est souvent proche
des thèses de l’extrême-droite, entre les mains d’un président pouvant exercer
les pleins pouvoirs en vertu de l’article 16 de la constitution.
Il est donc
aujourd’hui urgent et essentiel dans le débat présent de revoir le mode de
recrutement et de formation des officiers de l’armée française qui est, à vrai
dire, très préoccupant. Les officiers - phénomène relativement récent - sont en
effet issus en quasi-totalité des quatre lycées militaires. Ils proviennent
presque tous du même milieu social traditionaliste et sont modelés dans les
grandes écoles militaires St Cyr, Air et Navale à l’intérieur de la même
famille de pensée.
Ne
reproduisant en rien actuellement la diversité des opinions de la population
française, souvent étrangers sinon hostiles aux valeurs de la Démocratie, ils
auront, en l’absence de conscription, un poids redoutable dans l’élaboration et
l’exécution de la politique de défense, sans même parler des missions nouvelles
de sécurité intérieure qui doivent désormais leur être assignées.
Un changement
radical s’impose donc dans le mode de recrutement et de formation des
officiers, par la suppression des ghettos que sont les lycées militaires,
situés hors l’Education Nationale et repliés sur eux mêmes pour d’autres
raisons que la compétence ou le mérite. La diversification nécessaire du recrutement
et une formation intellectuelle et morale dignes de ce nom supposent que les
candidats à la carrière d’officiers soient tous issus de lycées civils et que
l’on rende sa place à un véritable enseignement universitaire dans les grandes
écoles militaires.
A ce prix et
seulement à ce prix, pourront être facilités la modernisation de nos armées et
le retour au droit commun de l’institution de défense qui doit appartenir à
tous les citoyens et cesser d’être la chasse gardée d’une caste d’un autre âge.
le 20 septembre 2013
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire