Motion votée lors de l'Assemblée Générale annuelle
des Cadets de la Résistance et de la Déportation
Aix en Provence le 11 mai 1996
Nous, héritiers des valeurs que défendait la Résistance, pensons que la suppression du service militaire obligatoire et universel serait néfaste pour la République. L’Armée, coupée de la Nation, éloignée des citoyens, pourrait être, entre les mains de certains « politiques » d’extrême-droite, à l’origine de dérives dangereuses. Il est indéniable que les idées d’extrême-droite, notamment celles du Front National, sont de plus en plus infiltrées dans toutes les administrations, y compris la Police et l’Armée.
Un pouvoir militaire, totalement autonome, n’acceptant pas les valeurs de la République, entre les mains d’un président pouvant exercer les pleins pouvoirs en vertu de l’article 16 de la constitution, n’aurait plus aucun contrôle de la Nation.
Chaque citoyen a, aujourd’hui, le devoir de défendre ces valeurs. Il doit
avoir, aussi, le droit et la
capacité de « porter les armes » au sein de l’armée de la République.
Cette tolérance s’apprend dans le brassage des individus, des cultures et des mentalités.
La
conscription, comme l’école, est un des rares moyens de brassage et
d’intégration au moment où les lieux de socialisation notamment les partis
politiques, les syndicats et les Eglises sont en crises profondes et où la
fracture sociale prétendument raciale continue de s ’aggraver.
A
contrario, une armée de métier, sans état d’âme, sans le moindre sens civique
pourrait représenter un danger pour la Démocratie. N’oublions pas que les trois
premières Républiques furent renversées par un coup d’état militaire : 18
Brumaire, 2 décembre 1851, Juin 1940.
C’est un pouvoir militaire, installé à Alger,
qui conduisit à la chûte de la 4ème République en 1958, et le putsch militaire
d’avril 1961 n’a pu avorter que grâce au comportement républicain du contingent
et à l’action du général De Gaulle.
Il pourrait
être suivi d’un service civil ( Humanitaire, solidarité, écologie).
Cette conscription égalitaire et citoyenne
devra être encadrée par des officiers, ayant reçu eux mêmes une éducation
Républicaine nécessaire et suffisante.
Ces
officiers, recrutés dans les lycées civils de l’éducation Nationale, seraient
formés par un véritable enseignement universitaire dans les Grandes Ecoles
Militaires, et n’appartiendrait plus à
une même caste.
Nous nous
rappelons des appelés ( les fameux gars du 17 ème ) refusant en 1905 de charger
les manifestants vignerons à Montpellier et des appelés et rappelés, en Algérie
refusant de suivre les Généraux putschistes en 1961.
Il
redeviendra ainsi le lien nécessaire entre l’Armée et la Nation.
Texte voté à l’unanimité
Aix en Provence le 11 Mai 1996
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