26 septembre 2020

Respectons les droits humains des migrants

 Résister Aujourd'Hui vient de signer une pétition appelant la Commission européenne à mettre un terme aux mauvais traitements infligés aux migrants en Grèce.

Des incendies ont détruit l'un des plus grands camps de réfugiés d'Europe à Moria, en Grèce, et laissé 13 000 personnes sans abri. L'UE doit respecter tous les droits humains . 
WeMove Europe et Oxfam ont déposé une plainte officielle à la Commission européenne pour mettre fin aux mauvais traitements infligés aux migrants et modifier toute politique utile en la matière.
 
Pour que la Commission n'ignore pas cette plainte, nous devons signer l'appel ci-dessous et le partager le plus possible autour de nous. Seule la pression des citoyens européens fera plier la Commission européenne !
 
Rejoignez-nous pour soutenir une action en justice visant à protéger les migrants !
https://act.wemove.eu/campaigns/droits-migrants-moria
 
Merci,    

16 septembre 2020

Interview d'Alain Chouraqui (Journal La Marseillaise)

 

« La démocratie n’a pas besoin de violence mais de raison »

Président de la Fondation du Camp des Milles-Mémoire et éducation, Alain Chouraqui a présenté ce mardi, à l’occasion de la Journée internationale de la démocratie, l’édition 2020 de l’indice d’analyse et d’alerte républicaine et démocratique.

Aghate Lhôte du Journal "La Marseillaise" l'a interviewé.

Qu’est-ce que l’indice d’analyse et d’alerte républicaine et démocratique ?

Alain Chouraqui : Cet indice est la traduction chiffrée de nos analyses scientifiques sur les tragédies de l’Histoire, en les appliquant à ces dernières décennies. Nous avons voulu essayer de mesurer le risque pour la démocratie aujourd’hui à partir des leçons du passé. Elles ont été analysées scientifiquement pendant 15 ans par notre équipe et ont conduit à des analyses assez précises sur les mécanismes humains qui peuvent conduire au pire, ainsi que sur les capacités de résistance. La volonté a été de pouvoir arriver à mesurer le risque d’engrenage contre la démocratie en prenant les caractéristiques principales de chaque étape et en trouvant pour chaque caractéristique des statistiques fiables comme la crise économique, le chômage des jeunes, les violences racistes etc.

Justement, quelles sont les étapes qui peuvent mener à un engrenage contre la démocratie ?

A.C. : Il existe trois étapes qui ont chacune leurs caractéristiques. La première est marquée par des crises diverses. La deuxième étape concerne le passage de la démocratie au régime autoritaire et se scinde en deux parts majeures allant de la perte de repères à la fin de l’état de droit par la force ou les urnes. Enfin, la troisième étape qui peut être observée dans l’Histoire si les résistances sont insuffisantes, est l’extension des persécutions et des menaces contre tous. Aujourd’hui en France nos outils d’analyse montrent que nous serions au début de l’étape 2.

Comment expliquer que la France soit à la deuxième étape du processus alors que c’est un pays démocratique ?

A.C. : On constate que les caractéristiques du passé concernant cette étape correspondent à ce que l’on observe actuellement. Je pense notamment à la perte de repères, au rejet des élites… Dans les mécanismes de sociétés en crise, il n’y a pas grand-chose de nouveau et la société actuelle est en train de suivre le même chemin dans les grands points d’étapes et nous disons « alerte ». Les deux points les plus inquiétants que nous observons aujourd’hui sont d’une part l’augmentation des violences et des radicalisations qui sont un élément d’accélération considérable et d’autre part les crispations identitaires qui dans l’Histoire ont mené au pire. Ce sont elles qui ont conduit à la Shoah, au génocide des Arméniens ou des Tutsi. Donc quand une société voit les crispations identitaires prendre une place considérable dans sa vie publique, là il y a un énorme danger. Selon l’indice, entre 1990 et 2019, les risques pour la démocratie ont été multipliés par 5.

Que faut-il absolument éviter aujourd’hui ?

A.C. : Il faut évidemment éviter d’en arriver à un régime autoritaire en France, et les résistances sont possibles. D’ailleurs il y a eu un bel exemple quand après les attentats de 2015 il y a eu pendant deux ans une baisse très nette de l’indice des risques pour la démocratie, alors qu’on aurait pu imaginer un coup d’accélérateur considérable pour l’engrenage. Les Français ont montré leur résistance, leur résilience et n’ont en majorité pas joué ce jeu-là. Elle a été appuyée par les positions très claires des pouvoirs publics qui ont alerté sur le risque d’amalgame, entre autres. On est maintenant dans un engrenage qui est inquiétant mais heureusement on peut lui résister grâce notamment à la prise de conscience démocratique et à l’éducation.

Faut-il assister à des drames pour voir naître une prise de conscience ?

A.C. : Je le crains car nous sommes dans une société tellement pressée, portée sur l’immédiat, qu’il faut parfois des électrochocs. D’ailleurs on peut se demander si la crise de la Covid ne peut pas jouer un rôle de cet ordre dans les deux sens. C’est-à-dire d’un côté la possibilité de prendre du recul sur les grands problèmes et de l’autre habituer hélas les populations à des restrictions de liberté même si elles sont aujourd’hui nécessaires.

 Quel constat faites-vous concernant l’augmentation de 79 points du risque entre 2018 et 2019 ?

A.C. : Après 2017, l’indice est reparti à la hausse et a rejoint la tendance lourde. Cette tendance lourde est due largement aux actes racistes et antisémites favorisés par des extrémismes identitaires. Jusqu’en 2018, l’indice était vers le haut à cause de l’antisémitisme surtout et, entre 2018 et 2019 au-delà de l’antisémitisme qui a continué à progresser, ce sont les actes racistes qui ne sont ni antisémites ni antimusulmans qui ont explosé avec une augmentation de 130 % en un an.

Depuis quelques temps nous voyons une libération de la parole raciste et antisémite qui s’est normalisée, quelle analyse peut-on faire au niveau de la société ?

A.C. : Je pense que cela fait partie des signaux de brutalisation de la société. Il y a un moment où les sociétés deviennent plus violentes dans leurs comportements, leurs échanges et c’est un moment inquiétant. Cela signifie que les extrémismes sont en train de l’emporter et cela nourrit les passions alors que la démocratie a besoin de raison, pour le dialogue, les échanges et même les confrontations.

Entretien réalisé par Agathe L’hôte du Journal « la Marseillaise »

15 septembre 2020

Les risques de dérives extrémistes dans le monde

 .Le conflit au Moyen-Orient ne peut être résolu que par des négociations - pas par l'annexion! La Fédération Internationale des Résistants (FIR*), dont "Résister Aujourd’Hui" est membre, œuvre depuis de nombreuses décennies pour le respect des résolutions des Nations Unies sur le conflit au Moyen-Orient et pour une solution de paix par la négociation. Plusieurs fois, des délégations de l'organe dirigeant de la FIR étaient en Israël et en discussion avec des représentants des Palestiniens, car nous considérons la menace d'une reprise de la guerre au Moyen-Orient comme un grand danger - pour tous les humains, qui vivent dans cette région.                                                        La situation est devenue bien pire depuis l'annonce par le Gouvernement israélien ces dernières semaines de son intention d'annexer définitivement le territoire palestinien en Cisjordanie.            Cette action semble être légitimée par le président américain Trump, qui, en reconnaissant Jérusalem comme capitale pour des raisons électorales, a non seulement ignoré toutes les décisions des Nations Unies, mais a également alimenté le conflit. Son «accord du siècle» donne au gouvernement Netanyahu le «droit» d'annexer des territoires occupés depuis des décennies. ……………………………………………………...................... Nous nous félicitons vivement du fait qu'il existe également un vaste mouvement pour la paix en Israël même, qui a exprimé sa protestation contre les projets du gouvernement à la mi-juin 2020 sur la place Rabin à Tel Aviv. "Non à l'annexion" était écrit sur leurs pancartes et: "Stop à l'apartheid". * La F.I.R. est présente dans 20 pays européens et en Israël. Et ailleurs dans le monde ¤ Commémoration de la libération du camp de concentration d'Auschwitz dans différents pays Comme au Camp des Milles, depuis plus d'une décennie, le 27 janvier, suite à une décision des Nations Unies, est commémoré dans le Monde entier la libération du camp de concentration d'Auschwitz ainsi que la commémoration des victimes de l'Holocauste. Aussi la FIR et ses fédérations membres profitent souvent de cette date pour commémorer les victimes de la politique d'extermination et pour, en même temps, se souvenir des libérateurs. Par exemple, au Portugal une résolution a été adoptée accompagnée d'une minute de silence; en Italie, une manifestation culturelle est organisée en présence de l'orchestre des jeunes filles d'Auschwitz, auquel appartenait la membre de la présidence d'honneur de la FIR, Esther Bejarano. ¤ Manifestation antifasciste commune contre la commémoration des SS à Budapest Le 8 février 2020, en même temps que la commémoration des 75 ans de la libération de la ville, des néo-fascistes hongrois de la "Légion hongroise" ont tenu leur marche en mémoire des SS, des unités de la Wehrmacht allemande et des collaborateurs hongrois. Au même moment, la protestation d'environ 200 antifascistes hongrois et internationaux s'est formée. De même, une manifestation publique contre cette marche néo-nazie à Budapest a eu lieu à berlin devant l'ambassade de Hongrie. ¤ Appel à se lever contre le racisme Le 21 mars 2020, la "Journée Internationale pour l'élimination de la discrimination raciale" (proclamation des Nations Unies en 1966), des gens du Monde entier sont descendus dans la rue, malgré le confinement. En Allemagne, du 16 au 29 mars 2020, la "Fondation contre le racisme" a organisé, pour la 25ème fois, les Semaines Internationales contre le racisme sous la devise "Montrer son visage - élever la voix". ¤ Le train des1000 Pour la 3ème fois depuis 2012, la Fondation Auschwitz, la FIR et d'autres associations ont organisé un train de 1000 personnes avec essentiellement des jeunes belges et européens. Le 5 mai 2020 à la Gare de Bruxelles-Midi, l’Ambassadeur de France a participé à la cérémonie de départ, présidée par le Roi Philippe, des 1000 jeunes qui ont entrepris un voyage de commémoration à Auschwitz – Birkenau. Pendant la visite des camps, ils ont pu voir, de leurs propres yeux, le théâtre des atrocités commises par le régime nazi. 

27 mai 2020 : Les Femmes dans la Résistance

 Le 27 mai 1943, le Conseil national de la Résistance (CNR) se réunit pour la première fois clandestinement sous la présidence de Jean Moulin. 

Rappelons-nous également que c’est le 15 mars 1944 que le CNR publiera son programme               « Les Jours Heureux ». Depuis 2013, le 27 mai est la journée nationale de la Résistance.   "Femmes Solidaires" Marseille a invité Résister Aujourd’hui à venir déposer une gerbe en souvenir et en hommage à tous ceux et à toutes celles qui, souvent au péril de leur vie, ont combattu les nazis, le régime de Pétain et pour notre liberté. En particulier, cette année, il a été rendu hommage aux femmes résistantes, ces grandes oubliées de l’Histoire. 

« Sans elles, la moitié de notre travail eût été impossible » dira Rol Tanguy à la libération.

 Ces femmes, dont le rôle a été trop souvent occulté, dont la place dans la société n’était pas reconnue, citoyennes de seconde zone, sans droit de vote, ont eu un rôle décisif dans la victoire. Elles s ‘appelaient Danielle Casanova, Denise Vernay, Marie Madeleine Fourcade, Madeleine Riffaud, Germaine Tillon, Marie-Claude Vaillant Couturier, Cécile Rol-Tanguy, Lucie Aubrac, Marie-José Chombart de Lauwe et d’autres encore plus anonymes comme les deux jeunes marseillaises Jacki Faïta et Juliette Giraudi qui allant à la plage dérobaient les armes aux soldats allemands. 

Ces femmes qui s’engagèrent pour leur pays, ont fait oublier la maxime populaire selon laquelle la guerre serait une « affaire d’homme ».                                                                                                  Elles ont montré haut et fort ce que résister veut dire.                                                                              Elles étaient agentes de liaison,secrétaires,en première ligne pour les repérages des lieux, pour transporter des armes et des explosifs.                                                                                             Elles distribuaient des tracts, rédigeaient des journaux clandestins. Certaines étaient cheffes de réseaux.                                                                                                                                             Elles ont caché, hébergé, nourri, approvisionné. Celles qui étaient arrêtées au cours de ces missions risquaient l’emprisonnement, la déportation, l’exécution. Voilà ce que dit le résistant et historien, ancien secrétaire particulier de Jean Moulin, 

Daniel Cordier « Les femmes s’occupaient de tout. La Résistance n’aurait jamais existé sans l’engagement des femmes. Les femmes étaient partout et elles étaient la structure interne de la Résistance. c’étaient elles que l’on utilisait comme courriers pour aller de la zone libre à la zone occupée. » 

Avec "Résister Aujourd’hui", nous avons toutes et tous l’ambition de poursuivre ce combat. 

« Le verbe Résister doit toujours se conjuguer au présent » comme le disait     Lucie Aubrac, membre de notre Comité de Parrainage

 Dany Colombo 

La recrudescence des "Bastions sociaux" en France

 

L’extrême droite ne se combat pas par décret seulement! Dans plusieurs villes et après le décret de dissolution du 24 avril 2019 signé par le Président de la République Emmanuel Macron, le « Bastion Social » se reconstitue en changeant de nom. Ces groupes de l’ultradroite aux influences néofascistes qui prônent la discrimination des individus en raison de leur appartenance ou non appartenance à la Nation française blanche, se reforment. 

LYON : dissous au printemps 2019 le Bastion social qui disposait de plusieurs locaux dont un dans le Vieux Lyon, a commencé à se restructurer et ses militants fascistes ont continué leurs agressions à caractère discriminatoire et ont développé leurs liens avec d’autres cellules nationalistes en France et en Europe. Sous le nom d’Audace Lyon, on retrouve la même ligne idéologique, les mêmes actions, ils emploient les mêmes mots et enfin ce sont les mêmes militants !

ANGERS : les fascistes ayant établi des contacts avec les militants de l’ex Bastion Social lyonnais, ont eux aussi ouvert un nouveau local sous le nom d’ Alvarium .

SAVOIE : dès la dissolution du Bastion Social de Chambéry, les militants se reforment sous le nom d’Edelweiss Pays de Savoie .

TOULOUSE : Ils continuent leurs activités et tissent aussi des contacts avec les « Tolosates » par exemple.

STRASBOURG : Plus d’un an après la dissolution du Bastion Social, le groupuscule identitaire, rebaptisé Vent d’Est ouvre un nouveau local dans la ville. Ils ont, là encore, changé de nom mais ce sont toujours les mêmes !

AIX-en-PROVENCE : Dissous avec ses antennes locales en raison des exactions répétées commises lors de manifestations armées à caractère raciste et antisémite notamment à Marseille et à Aix, ce groupe de l’ultradroite se recrée en essaimant des « microstructures locales »pour tenter d’échapper au délit pénal de reconstitution de ligue dissoute. Sous le nom de Tenesoun qui signifie en provençal « la tenue, la persévérance », un « esprit communautaire et clanique », « une identité provençale »avec pour mot d’ordre « Bâtir quand tout s’écroule ». Leur filiation avec l’ancien Bastion Social ne fait aucun doute : citations de l’écrivain collaborationniste Drieu la Rochelle, peu ou prou les mêmes objectifs et identification, là encore, d’au moins cinq anciens membres du groupe dissous. "Résister Aujourd’hui" continue et continuera la lutte au quotidien. Nous sommes en lutte parce que les idées d’extrême-droite et leurs défenseurs ne doivent exister nulle part. Quels que soient leurs groupes, nous combattrons les fascistes et défendrons la liberté et l’égalité contre toutes les oppressions. 

"Etre une guerrière et être une militante m’a été imposé par l’oppression, sinon j’aurais été libre d’être bien plus que cela." Assata Shakur 

Dany Colombo