26 octobre 2013

Conférence sur Jean Amblard

 

Animée par :

sa fille Hélène Amblard, Maurice Galfré président des ‘’Amis de Richard Martin’’ et Michel Vial président de ‘’Résister Aujourd’hui’’

Projections du film de Raoul Sangla : « Jean Amblard Artiste d’Auvergne »

et de ses oeuvres sur Grand écran.

Nous avons accepté d’organiser ici au ThéâtreToursky à Marseille, cette conférence en présence d'Hélène Amblard, adhérente de notre association, fille de Jean Amblard, plasticien polyvalent, humaniste fortement engagé contre le fascisme et le racisme.                                                                                        Il méritait cet hommage.car nous voulions lier la culture et  la résistance comme nous l’avions fait lors de la grève de la faim de Richard Martin.

En 1924, dès ses 13 ans, Jean Amblard entre à l’école supérieure des arts décoratifs puis à 15 ans à l’Ecole Nationale des Beaux Arts où il rencontre Boris Taslitzky.

1924, l’année où Hitler écrit Mein Kampf, Mussolini et Salazar installent leur dictature

 Assoiffés d’humanisme Amblard et Taslitzky conçoivent leur démarche artistique comme une arme de paix et d’émancipation face aux fascismes montants.

Ensemble, Jean et Boris se veulent peintres de la réalité poursuivant le rêve d’une fraternité universelle

et rejoignent l’Association des Artistes et Ecrivains Révolutionnaires où militent Aragon, les frères Lurçat, Picasso,  Camille Saint Saens, Fougeron et tant d’autres.

En 1940 Jean Amblard refuse la défaite et l’occupation nazie.

Après Dunkerque et un passage par l’Angleterre, il retrouve ses amis dans la Résistance et la clandestinité, au Front National des Arts contre le fascisme.

Face à l’art nazi, il expose dans les Salons parisiens des dessins fort éloquents, tel le portrait de sa mère tricotant  devant un livre ouvert sur les devises Républicaines

  En 1943, menacé par la Gestapo, il retourne en Auvergne avec une « couverture » de peintre ethnographe.

Grièvement blessé lors des combats de la libération, il saute sur une mine à Colmar et perd une jambe et les phalanges de la main droite.

 La guerre est terminée, fin 1945 l’Etat lui commande la décoration du hall du Théâtre de St Denis, c’est là qu’il réalise ses grandes toiles des Maquis de France, œuvre  saluée par Elsa Triolet, Paul Eluard et Henri Matisse entre autres.

Il s’affirme parmi les artistes et artisans du programme du Conseil National de la Résistance, ce programme porteur d’espoirs, d’enthousiasme, se référant comme jamais au triptyque républicain, à la pleine liberté de pensée, de conscience et de création, l’accession à la culture la plus développée.

C’est en référence à la vie et à l’action de Jean Amblard et de tous les Résistants que nous luttons aujourd’hui contre tous ceux qui remettent en cause l’esprit et les acquis de ce programme.

Comme dans les années trente, les français sont de plus en plus sensibles aux discours populistes et le danger n’est pas une vue de l’esprit, il est imminent.

 En réagissant nous sommes fidèles à la mémoire de nos aînés.

 Notre association a décidé de lancer un appel à tous les responsables politiques, syndicaux, confessionnels que nous vous demandons d’approuver car il dépend largement de chacune et chacun d’entre nous, que le débat public reste au service de la démocratie et de la fraternité.

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 Appel approuvé par applaudissements du public

 « Réunis au Théâtre Toursky à Marseille ce 25 octobre 2013 en hommage au peintre résistant Jean Amblard, conscients du danger que représentent la progression du F.N. et de la mouvance identitaire dans notre pays et en Europe appelons à un sursaut républicain.

 Comme lors de l’effondrement de la République de Weimar en 1933, l’Europe connaît actuellement un chômage massif et parallèlement une poussée de l’extrême droite.

 Les Français, trompés par les discours populistes, sont de plus en plus sensibles aux arguments démagogiques de ceux qui prônent une idéologie d’intolérance et d’exclusion.

 La porosité entre des électorats déboussolés n’est pas une vue de l’esprit ( voyons Brignoles)

mais un danger imminent. 

A la veille des échéances électorales de 2014, les femmes et les hommes, souffrant dans leur vie quotidienne, désorientés, ont besoin que des mesures d’urgence soient prises.

 Des mesures à court terme créant massivement des emplois boostant le pouvoir d’achat, la consommation et l’économie.

 Des mesures à long terme privilégiant l’égalité, la fraternité et la tolérance entre tous.

car nous pensons qu’au moment où les idéologies racistes et xénophobes, soutenues tacitement par une partie de la classe politique, resurgissent, il faut apprendre à la jeunesse l’esprit civique, le sens de la citoyenneté et la tolérance.

Cette tolérance s’apprend, on le sait, par le brassage des individus, des cultures et des mentalités.

L’école laïque pour tous, la conscription générale qu’il faudrait rétablir sous une forme ou une autre, sont de rares moyens de brassage et d’intégration.

L’histoire nous enseigne que ce brassage s’est effectué dans les rangs de la Résistance, dans les camps de concentration et qu’il faut faire front ensemble lorsque les libertés essentielles sont menacées.

 Une société réconciliée, digne de l’esprit du Conseil National de la Résistance, pourrait constituer une alliance objective et responsable de la droite à la gauche, des croyants aux non-croyants contre le danger commun. 

 En mémoire à la lucidité, au courage et au sacrifice de toutes celles et tous ceux qui luttèrent pour notre liberté, nous dénonçons les déclarations démagogiques et haineuses fusant de tous bords, ainsi que les lâchetés quotidiennes.

Nous demandons à toutes les personnalités politiques, syndicales et confessionnelles et à tous les élus de la République de droite, du centre et de gauche de ne plus tergiverser et de créer les bases d’un front démocratique, en opposant une utopie d’humanité à l’utopie d’horreur qui nous menace sournoisement.

En 2013, trop peu d’entre nous songent à se regarder dans le miroir de l’histoire, redoutant leur propre image.

Einstein disait :

«  le monde est dangereux à vivre non pas tant à cause de ceux qui font le mal, mais à cause de ceux qui regardent et laissent faire »

En 1940 90% des français étaient pétainistes, ont regardé et ont laissé faire.  

Nous comptons sur vous pour nous aider à faire mentir l’affirmation que l’histoire est un éternel recommencement et nous dire ce que vous ferez pour cela.


Résister Aujourd'hui le 25 octobre 2013

 

 

 

 


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