Maison méditerranéenne des sciences de l'Homme Aix en Provence
Nous étions heureux de recevoir cette grande dame de la
Résistance qui fût co-fondatrice, en 1940, du mouvement de résistance
Libération Sud, puis déléguée de la Résistance intérieure à l’Assemblée
consultative à Alger puis à Paris.
Elle est aujourd’hui vice présidente du Comité d’Action de
la Résistance et de la Fondation de la Résistance.
Elle m’a chargé de vous dire combien elle regrettait de ne
pas être à nos côtés aujourd’hui et m’a demandé de la représenter.
Je tiens d’abord à remercier, en son nom, la municipalité
d’Aix en Provence d’avoir retenu qu’une place de notre ville, inaugurée ce
matin rappelle la déclaration universelle des Droits de l’Homme. Cela est
d’autant plus significatif au moment où les élus FN de Vitrolles débaptisent
les rues Marcel Paul ou Nelson Mandela, défenseurs des droits de l’Homme.
Que cette esplanade des Droits de l’Homme rappelle aux
Aixois et à ceux qui passeront à Aix que ces Droits sont le bien le plus
précieux à défendre pour l’Humanité.
Je salue également tous les citoyens qui, trop jeunes n’ont
pas connu cette période mais qui savent bien la part déterminante prise par la
Résistance.
Ils s’aperçoivent que 54 ans après ces Droits sont aussi
bafoués dans les pays développés comme dans les pays du Sud. Le Chili, le
Rwanda, l’Algérie, la Bosnie, le Kosovo, la Colombie, le Kurdistan, la
Malaisie, etc... etc....
En France même, en 1995, sept personnes ont été assassinées
comme Ibrahim Ali à Marseille à cause de la couleur de leur peau par des
nostalgiques de la race Aryenne.
Autant de noms qui résonnent dans nos mémoires et nous rappellent
à la vigilance.
Les droits de l’Homme sont universels. C’est cette
universalité que nous célébrons ce mois-ci en pensant à tous les opprimés et
victimes appartenant à la famille humaine. Et les détracteurs de nos actions se
trompent de cible. Qu’ils y réfléchissent.
Malheureusement, le nazisme a sévi avec son cortège de
souffrances et de morts.
Après tant de souffrance et de larmes, les anciens
Résistants et Déportés avaient fait le serment de ne plus jamais le laisser
renaître.
Hélas, le sang
sèche vite en rentrant dans l’histoire?
Leur programme a la même odeur de haine, de racisme, de
xénophobie que celui du parti national socialiste dans les années trente.
Leur chantre n’hésite
pas à banaliser toutes les horreurs perpétrées outre Rhin, à qualifier de
détails les chambres à gaz.
Par ailleurs, de nombreux négationistes visent par leurs
déclarations et leurs livres à dénaturer et à salir l’esprit et les valeurs de
la Résistance, créant ainsi un terrain favorable à la résurgence des idéologies
que nos aines ont combattues.
Il faut que la jeunesse sache comment, dans les années trente, en Allemagne, des partis traditionnels se sont unis au parti national-socialiste avant que Hitler les interdise.
Comme nous le voyons, la lutte pour la défense des Droits de
l’Homme est toujours de rigueur, aujourd’hui comme hier.
Les Résistants et leurs héritiers se sentent le devoir
d’alerter, de prévenir du danger présent, les générations de demain; leur dire
combien fut dure et cruelle la lutte pour redonner aux démocraties la liberté. Cette liberté,
ces Droits de l’Homme ne sont jamais
définitivement acquis et il faut, à tout instant, les défendre.
Restons dignes de leur lutte, de leur enseignement aux côtés
de tous les défenseurs des Droits de l’Homme sur les cinq continents.
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