26 mai 2016
Appel National pour le 27 Mai
21 mai 2016
Inauguration de la voie ''Esprit Garnerone'' Bouc bel Air (13)
Discours de Serge Vial , vice-président de « Résister Aujourd’hui »
Monsieur
le Maire,
Mesdames
et Messieurs les élus,
Chère
Renée, son épouse,
Chère
Monique,
Chers
amis,
Mesdames
et Messieurs,
Nous sommes certainement plusieurs ici, à avoir des modèles familiaux qui ont guidé nos actes et forgé notre esprit : nous nous devons aujourd’hui, ne jamais les oublier et continuer à les faire vivre pour dire à nos enfants et à nos petits enfants :
« Oui, tu vois, cet homme-là, ce n’était ni Superman, ni Dark Vador, c’était un homme ordinaire mais qui a su dire « non », quand l’Histoire lui imposait de dire «non» et qui n’a jamais douté que son choix était le bon car c’était celui de la liberté, Esprit Garnerone était de ces hommes.
En 1930, il a 3 ans, sa famille émigre en France pour fuir le fascisme et s’installe à Ubaye, petite ville engloutie aujourd'hui sous le lac de Serre-Ponçon.
Son père Pierre, tailleur de pierre, travaille alors à la construction de la ligne de chemin de fer de Chorges à Barcelonnette, mais la grande crise de 1929 arrive en France, en 1933 : le chantier, bien que construit à 80% s’arrête et la famille déménage pour Bâtie-Neuve, dans les Hautes Alpes et c’est là qu’Esprit grandit.
Il
a aimé ces quelques années passées au contact de la nature et n’a jamais oublié
son instituteur, Monsieur Gras, fils de paysan sorti de l’Ecole normale. En
1943, il a 17 ans et il est obligé de partir avec son père sur Toulon et
travailler pour l’organisation TODT, seul moyen pour eux d’éviter de devoir
partir travailler au S.T.O. en Allemagne.
Il
faut savoir que l’organisation TODT était une organisation allemande chargée de
la réalisation d'un grand nombre de projets de construction, dans les domaines
civil et militaire, tant en Allemagne que dans les pays d'Europe sous domination
nazie, de la France à la Russie et qu’il s’agissait de travail obligatoire.
Peu de temps après leur arrivée, Esprit vit son premier bombardement et d’autres suivent quasiment tous les jours :
il réussit à convaincre son père de quitter Toulon pour aller sur Orange, où ils se font embaucher par une entreprise qui travaille, pour les allemands à une extension de l’aérodrome en pleine campagne. Ils y restent quelques mois jusqu’en juillet 1944.
C’est là qu’Esprit apprend que les Américains ont débarqué en Normandie et il convainc son père de fuir et de retourner à Bâtie-Neuve, ils prennent donc le train qui relie Orange à Nyons, puis un car qui doit les ramener chez eux.
Esprit sait alors son chemin, ’il doit rester avec les combattants de l’ombre, les FTP. (Francs Tireurs et Partisans Français)
Après 15 jours d’instruction, il est affecté à un bataillon et participe à la libération de la Drome, puis se bat sur le front de la Maurienne fin Août 1944 puis se rend en Italie à Suze.
Il participe à l’occupation en Italie, puis remonte vers le Jura et est envoyé avec son régiment pour occuper Vienne en Autriche.
En 1946, à 20 ans, il quitte son petit village alpin avec ses parents pour s’installer à Marseille, à la Pointe-Rouge où il restera jusqu’en 1951.
Il
garde un très bon souvenir de cette période : il était jeune et tout était à
reconstruire.
Il
adhère en 1949 au parti communiste par fidélité à ses camarades du maquis,
milite activement, rentre à la C.G.T et découvre la condition des ouvriers dans
le système capitaliste.
Quand
Esprit raconte sa vie, il la découpe en 4 grandes périodes ;
d’abord l’école avec Mr Gras, puis la résistance, puis la vie militante et enfin, la rencontre avec Renée, sa femme, qui lui fit découvrir un monde plus tendre, fait de sensibilité et de culture :
ils
auront ensemble, 4 filles dont il était si fier.
Pour Catherine Piat, présidente de « Résister Aujourd’hui »
le
vice-président, Serge VIAL