POURQUOI ?
Nous sommes entrés dans une période
de crise multiforme (financière, économique, politique, idéologique,
alimentaire, écologique), mondiale (aucun pays n'est à l'abri, ni ne peut résoudre
seul le problème) et majeure (elle engage la vie, voire la survie d'une grande
partie de l'humanité).
Face à cette crise de civilisation,
les forces de la Politique, tout en étant incontournables, sont souvent prisonnières du cycle court de la
prise de pouvoir et de son maintien. Les forces commerçantes et financières
sont avant tout obnubilées par le maximum de bénéfices à un terme le plus court
possible. Or, une crise a un cycle long ; elle nécessite que l'on regarde loin
devant, que l'on pense à tout le monde, que l'on anticipe, que l'on soit
courageux et non calculateur, que l'on fasse preuve de générosité, et non de
cupidité ; que l'on vénère la transparence et non le mensonge, que l'on fasse
confiance au gens, au peuple, au lieu de sombrer dans le narcissisme.
Face à cette crise majeure, toutes
les forces sont nécessaires, tant politique qu'économiques. La société civile à
travers son monde associatif, nous semble la mieux placée pour pousser à une
responsabilisation des dirigeants économiques et politiques. Mais pour cela,
elle doit devenir elle aussi une force responsable, c'est-à-dire unie, ce qui
ne veut pas dire univoque, consciente de la situation et de sa capacité à
construire un avenir alternatif, et non-violente pour ne pas reproduire le système
actuel.
D'autre part, le changement
climatique prend une tournure telle que, d'après les scientifiques du GIEC,
c'est l'avenir de l'ensemble de l'humanité qui va se jouer dans les 10 ou 15
années à venir. Pour éviter le colapsus, il nous fait changer radicalement de
modèle de vie en société, de modèle économique, politique, de mode de vie...
Cette crise de civilisation peut devenir une chance, une occasion de donner une
autre visage à cette terre, de faire un pas décisif dans la réalisation des
Droits humains fondamentaux, car ils sont « la voie royale » d'une
solution durable à cette crise majeure. Nous sommes mis au défi de nous penser
et nous organiser d'abord en tant qu'être humain, habitant d'une seule et même
planète. Ce qui était hier une utopie est aujourd'hui le réalisme.
Mis face au défi et à la
responsabilité de changer notre monde, radicalement et rapidement :
–
Nous sommes
conscients qu'aucune personne, aucune organisation, aucun parti, aucun pays, ne
pourront à eux seuls le faire ; ce n'est que tous ensemble que nous y
parviendrons.
–
Nous sommes
décidés à prendre notre part dans ce vaste processus qui se dessine depuis une
dizaine d'années, à travers notamment le mouvement altermondialiste.
–
Nous nous
reconnaissons dans la dynamique et le fonctionnement des « Forum Sociaux
Mondiaux » à laquelle nous choisissons de nous rattacher en adoptant sa
« charte de principes ».
–
Nous gardons le
terme générique de « Forum Sociaux Mondiaux » pour signifier qu'en
agissant localement -en Provence-, nous prenons aussi en compte le bien-être et
l'avenir de l'ensemble de l'humanité, présente et à venir ; nous nous pensons
comme citoyen du monde, citoyen cosmopolite.
La proposition pratique repose sur
deux idées principales : Une rencontre trimestrielle pour concentrer nos forces
sur quelques « actions-leviers », et une rencontre annuelle pour
rassembler au maximum, débattre, « utopier » et avancer.
COMMENT ?
Proposition n°1 : Une rencontre
trimestrielle « actions-leviers »
Motif :
Depuis des décennies, mais surtout avec la
professionnalisation du travail associatif à partir de la fin des années 80, la
plupart des associations ont adopté le Taylorisme, c'est-à-dire la division du
travail militant. Cela a permis sans aucun doute plus d'efficacité et de compétence,
mais l'envers en a été l'atomisation, la parcellisation de nos engagements, au
moment même où le système néo-libéral très agressif se globalisait et se
mondialisait. Le résultat global est la faiblesse du mouvement associatif, trop
limité au travail spécialisé et partiel de lobbying. Le mouvement
alter-mondialiste a fort heureusement réagi voilà 10 ans, avec beaucoup de
succès. Il nous faut poursuivre sur cette voie.
Pratiquement aujourd'hui, les militant-e-s sont de
plus en plus débordés par des mobilisations et actions qui se multiplient, se
dramatisent et s'élargissent. C'est le signe à la fois que la situation empire,
et en même temps que de plus en plus de gens réagissent. Face à deux ou trois
réunions ou événements en même temps, nous nous trouvons souvent obligés de
choisir, mais en fonction de quels critères ? L'urgence et l'importance ne
suffisent plus, car presque toutes sont urgentes et importantes. Un autre
critère devrait donc prévaloir aujourd'hui : la notion de levier ou de
démultiplication. Nous désignons par là des actions qui auront la capacité de
mobiliser d'autres personnes et groupes, et d'entrainer d'autres actions, pour
se traduire à terme par des changements qui appeleront d'autres changements.
L'idée de base est
Comment choisir une « action-levier » ? Nous
en proposons cinq : Elle est urgente – Elle est pensée et menée avec les
personnes concernées – Elle a une incidence locale, mais aussi plus large –
Elle va permettre de toucher puis mobiliser des personnes nouvelles – Elle offre
des possibilités de communication large.
Principes :
–
Le FSM Provence
fonctionne en accord avec les principes de la « Charte des FSM ».
–
La
participation au FSM Provence est ouverte à toutes les personnes en tant que
telles ; elle est réservée aux associations, à l'exclusion des partis
politiques comme tels (Cf : article 9 Charte FSM)).
–
Chaque
participant-e, individu et organisation, s'engage à respecter la « Charte
des principes des FSM ».
–
L'animation du
FSM Provence est collégiale, démocratique et ouverte.
–
Lieu de débat
et de proposition, le FSM Provence n'est pas destiné à prendre de décisions
engageant le collectif.
–
Chaque
organisation partenaire conservera sa spécificité, mais en ayant conscience de
la porter au nom du FSM.
Pratiquement :
Une rencontre aura lieu une fois par
trimestre -trois par an de fait-. Préparées à l'avance, elle se déroulera de la
façon suivante :
–
Analyses
politiques : Des analyses politiques au sens large, locales et globales de la
situation présente seront exposées et débattues afin de permettre à chacun-e de
clarifier la sienne. Elles seront nécessairement plurielles et impliqueront
donc plusieurs personnes.
–
« Actions-leviers »
: Chaque organisation qui le souhaite exposera et proposera et argumentera une
action sur la base d'une analyse politique et en référence aux critères
« action-levier » retenus par notre FSM. Un débat suivra pour faire
émerger des préférences et orientations.
Aucune décision engageant l'ensemble de l'assemblée ne sera donc prise à
l'issue de cette rencontre, chaque organisation en tirera librement les
conséquences qu'elle juge nécessaires et réalisables.
Proposition n°2 : Un FSM en Provence
une fois par an
Motif :
Un grand rassemblement, général et large des forces
vives associatives et militantes dans la région. Cela a déjà été réalisé avec
succès à Aix-en-Provence, voilà 4 ans, lors du FSM décentralisé. La proposition
est d'en organiser une fois par an, à date fixe.
Intérêts :
–
Mieux nous
connaître et élargir nos cercles souvent limités pour mieux agir ensemble le
long de l'année ;
–
Mieux
comprendre la situation locale et globale par l'information, l'analyse et
l'échange ;
–
pour entrer dans une démarche plus globale,
peut-être plus politique ;
–
Sortir du
« taylorisme militant » d'échanger et analyser la situation Nous sommes en effet tous modelés dans un
certain taylorisme de la militance, chacun sur son créneau par soucis
d'efficacité. Or face à un système qui se veut lui-même global, la
spécialisation tout seul ne change strictement rien. Il ne s'agit pas de tout
faire, mais de redevenir un peu plus généralistes, de couvrir ensemble la
globalité, ce qui sous-entend de notre part l'effort de nous intéresser et
soutenir ce qui se pense et se fait dans d'autres domaines que le
« nôtre ».
–
Rendre le mouvement
« altermondialiste » et alternatif plus visible. Bien médiatisé, un
tel forum pourrait également nous permettre de « recruter » de
nouveaux militant-e-s et de délivrer un message plus largement dans le
« grand public ».
A l'initiative de : Jean-Pierre Cavalié, Philippe
Chouard, Gérard Gieu, Claudie et Benoit Hubert, Laure Magrone, Jean Rémy.
Contact : Jean-Pierre Cavalié - 06
25 91 36 51 - jean-pierre.cavalie@lacimade.org
— Une rencontre élargie pour en débattre et lancer la démarche aura lieu :
Samedi 20 février 2010 de 16h à 20h
au centre social de la Grande Bastide
à Val St André – Aix-en-Provence
"Résister Aujourd'hui" est partie prenante de ce projet